dimanche 24 mars 2013

L'avocat de Sarkozy s'interroge sur l'impartialité du juge qui met Sarkozy en examen sur des indices

Me Herzog : "Je m'interroge sur les motivations du juge"
ENTRETIEN - Nicolas Sarkozy, qui a décidé de ne pas s'exprimer publiquement, laisse son avocat Me Herzog mettre en cause le juge Gentil. Extraits du JDD du 24 mars 2013.

Thierry HerzogExclusif JDD
Thierry Herzog arrive au domicile de Nicolas Sarkozy 

samedi. (J. Mars pour le JDD)


Que s'est-il passé en fin d'audition, jeudi?
Après neuf heures de confrontation et une courte pause, le juge Gentil nous a demandé de revenir dans son bureau. À cet instant, il a signifié à Nicolas Sarkozy qu'il était témoin assisté pour les faits d'abus de faiblesse de 2008 et de recel de janvier et février 2007, mais mis en examen pour abus de faiblesse pour des faits "commis en février 2007". Nicolas Sarkozy lui a répondu que c'était une "grande injustice". Le juge Gentil lui a rétorqué violemment que son propos était injurieux. Nicolas Sarkozy a répondu "non, c'est une injustice et j'ai la liberté de dire et de penser ce que je veux". Le juge a jouté : "C'est une injure et maintenant, c'est terminé." Nicolas Sarkozy a dit "non, ce n'est pas terminé", signifiant ainsi que comme tout un chacun il userait des voies de recours.

Le Monde d'hier indique que le juge Gentil a pris cela comme "une menace"…
Ce journal n'a même pas pris la peine de m'interroger, ni moi ni ma collaboratrice, Me Gesh Le Fur. Et écrit pourtant que je me serais opposé à la retranscription de ces propos. Je relève d'ailleurs que ces affirmations sont de nouvelles violations du secret de l'instruction. Je suis effaré…
Fabrice Lhomme est journaliste au journal ...Le Monde.
Il est un auteur des principales révélations 
du dossier de l'affaire Bettencourt,
alors qu'il était au au pôle "enquêtes" du site Mediapart

Néanmoins, le magistrat peut-il avoir pris cet échange comme une menace?
Tout justiciable a le droit de considérer que lorsqu'une décision de justice est injuste, il usera des voies de recours. Je constate aussi, que le 22 novembre dernier, le procès-verbal de l'audition de Nicolas Sarkozy s'est retrouvé en ligne moins de vingt-quatre heures après alors que seuls les juges y avaient accès, pas même moi. Nicolas Sarkozy n'est plus président, n'est pas ministre, et la façon dont il a été traité démontre qu'il ne bénéficie d'aucun privilège. Bien au contraire, jusqu'à ce jour, il a été entendu vingt-deux heures et a fait l'objet de quatre perquisitions. Si l'on rapproche ces faits de la tribune politique qu'a signée le juge Gentil contre Nicolas Sarkozy quatre jours avant la perquisition à son domicile, on peut se poser au minimum la question de l'impartialité de ce magistrat.

Qu'est-ce qui vous permet d'affirmer pareilles accusations?
D'abord, j'observe une chose. Le juge Gentil a signé une tribune politique le 27 juin 2012 dans laquelle il met en cause la politique de Nicolas Sarkozy et celle de son prédécesseur, les accusant de "vouloir protéger les corrompus". Cinq jours après la signature de cette tribune, le même juge a opéré quatre perquisitions au domicile de Nicolas Sarkozy, dans son bureau, ainsi qu'au domicile de sa secrétaire. Tous ses agendas ont été saisis, sous forme de support papier ou électronique. De tout cela, il ressort un élément, qui n'est contesté par personne, Nicolas Sarkozy n'a eu un rendez-vous chez les Bettencourt qu'à une seule reprise, le 24 février 2007.

Laurent Valdiguié - Le Journal du Dimanche
samedi 23 mars 2013


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