L'Elysée aux petits soins d'Aubry… ou l'inverse ?
Mise en cause dans le dossier de l'amiante, la maire de Lille la maire de Lille s'est rapprochée de Hollande et Ayrault.
Martine Aubry a déjeuné le lundi 25 à l'Elysée avec François Hollande.
Si le déjeuner n'est pas une information en soi, le fait qu'il soit révélé en est une. D'autant qu'elle a également déjeuné avec Jean-Marc Ayrault à Matignon mercredi 27. Il ne suffisait donc plus qu'ils s'appellent "souvent" au téléphone. Elle banalise ses travaux d'approche en indiquant qu'elle rencontre ses ministres: Valls, ou Sapin et plus sûrement Marylise Lebranchu, mais certainement pas Montebourg.
L'exécutif et la maire de Lille ont renoué
Et ils le font savoir, quelques mois après leur conflit lors de la désignation de Désir H. par Hollande à la tête du Parti socialiste, contre le candidat de la sortante, l'apparatchik J-Christophe Cambadélis.
Le président de la République a d'ailleurs demandé à Martine Aubry de l'accompagner dans son déplacement en Chine, prévu fin avril.
Après la glaciation, pourquoi ce réchauffement ?
Les relations entre Hollande et Aubry sont depuis longtemps notoirement difficiles. A l'inverse de Ségolène Royal, l'ancienne patronne du PS n'a jamais emprunté la voie médiatique pour obtenir de la considération et retrouver du pouvoir, mais a pareillement fait un stage au réfrigérateur de Lille.
Le "sale mec" a imposé aux rivales un passage au purgatoire
Mais l'orgueilleuse est aujourd'hui fragilisée et s'est rendue à Canossa.
Martine Aubry a été "bouleversée", dit-elle elle-même, par sa mise en examen pour sa gestion de l'amiante dans les années 1980. A la veille d'une audience déterminante de la Cour d'Appel de Paris, aujourd'hui, au cours de laquelle son avocat doit contester cette mise en examen, Hollande et Ayrault montrent à Aubry qu'ils sont solidaires et qu'ils la soutiennent.
Ils seraient même aux petits soins, de peur que cette affaire "salisse" leurs images flétries: les derniers sondages font en effet état d'une chute de ...5 points chacun !
Le tandem exécutif a aussi besoin d'expérience gouvernementale
Non seulement Hollande et Ayrault sont dépourvus de tout vécu gouvernemental, mais ils n'ont pas le contact facile avec les syndicats.
On le sait, ce tandem manque d'envergure et de cohérence. Sans recul ni vécu, non seulement il s'accroche à une idéologie aussi archaïque que désastreuse, mais il accumule les promesses et les tâtonnements, les annonces et les reculades. Il n'a donc pas suffi que le "capitaine de de pédalo" renforce son équipe de communication et nomme l'ancien leader de la CFDT, François Chérèque, à la tête de Terra Nova, le think tank socialiste. Le capitaine rame et le pédalo est sur le sable.
Jusqu'à présent, hormis sur des sujets comme le cumul des mandats, l'ancienne adversaire de François Hollande à la primaire socialiste n'avait que très peu cherché à peser sur l'action de l'exécutif. Et puis elle a apporté son soutien à Vincent Peillon qui désespérait de trouver de grandes mairies capables de mettre en péril leur budget municipale pour permettre la réforme des rythmes scolaires. A la différence de G. Collomb, le sénateur-maire PS de Lyon qui appelle l'exécutif à se focaliser sur le redressement économique et à engager une vraie réforme des services publics ou de F. Rebsamen, qui comme lui, s'oppose au projet de loi sur le non-cumul des mandats, pour faciliter son retour, non seulement Martine Aubry, s'est dite vendredi "totalement favorable" à la réforme des rythmes scolaires qui prévoit le retour à la semaine de quatre jours et demi, assurant que "le plus important, ce n'est pas 2013 ou 2014, c'est que de toute façon, les quatre jours et demi, il faut les faire", mais en août dernier la maire de Lille avait déjà rappelé que la loi sur le non cumul des mandats est une promesse de campagne de François Hollande, et avait appelé tous les parlementaires socialistes à abandonner au plus tard en septembre leur mandat exécutif local, en vertu de la règle de non cumul des mandats adoptée par le parti en 2010.
La fille Delors se pose désormais en sauveteur
Sous l'avalanche de mauvaises nouvelles économiques et le doute qui s'installe au sommet de l'Etat, la maire de Lille, est plus proche de la gauche radicale et, si rugueuse soit elle, peut apporter des solutions, veut-on croire. "A côté du sérieux budgétaire, elle a l'idée qu'il y a des réformes à mener, une volonté transformatrice", indique le député Christian Paul.
Il cite la politique industrielle et les relations sociales, mais fait l'impasse sur le fléau des 35 heures et son attachement à la retraite à 60 ans. .
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