jeudi 21 février 2013

Spanghero poursuivra-t-il des ministres de Hollande dans l'affaire de la viande de cheval ?

L'entreprise française s'estime lésée par son gouvernement

Spanghero menace d'assigner des ministres devant la justice pour non-respect de la présomption d'innocence

L'entreprise de Castelnaudary (Aude), où des investigations se sont poursuivies mercredi, a été pointée du doigt jeudi dernier par le ministre de l'Agriculture Stéphane Le Foll et les ministres délégués à la Consommation Benoît Hamon et à l'Agroalimentaire Guillaume Garot. Selon le gouvernement, la société aurait sciemment commercialisé de la viande de cheval sous l'étiquetage "boeuf".

"La société Spanghero s'élève contre les propos tenus par différents membres du gouvernement affirmant, à plusieurs reprises, qu'elle serait coupable de tromperie, avant la fin des enquêtes externes et internes en cours", déclare l'entreprise, qui compte environ 300 employés.


Les propos de certains ministres ont "des effets lourdement préjudiciables sur la reprise de l'activité de la société".

Dans un communiqué,  Spanghero les juge "prématurés" tant que l'enquête est en cours.

"La société Spanghero, qui cherche à protéger son activité, ses salariés et sa réputation, se réserve donc désormais la possibilité d'engager toute action judiciaire pour faire cesser ces atteintes répétées à son droit à la présomption d'innocence."



Le ministre de l'Agriculture prend l'entrepreneur de haut  


"C'est une plaisanterie, on accuse qui ? ", a raillé Stéphane Le Foll, méprisant.

"On fait une enquête, on tombe sur une entreprise où on s'aperçoit qu'il y a des étiquettes qui ont changé. Donc il y a tromperie. Qu'est-ce qu'on a dit d'autre ? ", se défend le ministre.

A la casserole !
Le ministre délégué à la Consommation, Benoît Hamon, et le ministre de l'Agriculture, Stéphane Le Foll, avaient décidé le retrait de l'agrément sanitaire de Spanghero. C'est "condamner à mort 300 personnes et leurs familles, sans compter tous nos partenaires", avait souligné Christophe Giry, directeur commercial de Spanghero, donnant lecture d'un communiqué élaboré avec le personnel lors d'un comité d'entreprise extraordinaire. 

Le jeudi 14 février, le gouvernement avait ouvertement fait de Spanghero le principal responsable du scandale de la viande de cheval retrouvée dans des plats cuisinés étiquettés viande de boeuf. Spanghero savait qu'elle revendait de la viande de cheval pour de la viande de boeuf, elle s'est rendue coupable de "tromperie économique" et sera poursuivie, avait clamé le ministre délégué à la Consommation, Benoît Hamon

Le ministre de l'Agriculture, Stéphane Le Foll, avait à son tour stigmatisé l'entreprise. En lui retirant son agrément sanitaire le jeudi soir pour le rétablir le lundi matin, quatre jours plus tard dont un weekend, le gouvernement a pris le risque de ternir l'image de Spanghero et donc de lui faire perdre des parts de marché et de détruire des emplois. 
Le Foll, Hamon, Garot,
tiercé perdant de l'économie française
Le pôle santé publique du tribunal de Grande instance de Paris s'est saisi la semaine dernière de cette affaire après la découverte de la viande de cheval dans des plats cuisinés. 

Une enquête préliminaire pour tromperie a été ouverte.

L'enquête a été confiée au service national d'enquête de la Direction générale de répression des fraudes (DGCCRF) et aux gendarmes de l'Office central de lutte contre les atteintes à l'environnement et à la santé publique (Oclaesp).

Au lendemain de perquisitions et d'auditions dans l'usine de Castelnaudary, les investigations judiciaires se sont poursuivies mercredi, a rapporté une source proche de l'enquête.

Mardi soir, les enquêteurs sont repartis avec des documents et des disques durs d'ordinateur, a-t-on précisé.



Devoir de mémoire



Les entreprises françaises trouvent leur principaux détracteurs au gouvernement Ayrault.


Septembre 2011 - SeaFrance

Alors député d'opposition, Arnaud  Montebourg avait injurié Pierre Fa, patron de SeaFrance et les quatre membres du directoire (Katherine Burro-Fleta, Jean-Claude Dechappe, Jean-Luc Drugeon et Vincent Launay) en les traitant d’«escrocs». "On parle souvent de patrons voyous, là il s'agit d'une entreprise publique, c'est curieux... On ne fera pas de miracle, mais on peut dire à la SNCF que s'ils sont des incapables et qu'ils ont mis des escrocs à la tête de SeaFrance, ils vont l'aider à se relever".
Se sentant légitimement offensés, M. Fa et ces quatre personnes avaient assigné l’élu socialiste pour injure.

"JE regrette ces propos que j’ai tenus, puisqu’ils ont été censurés par la justice civile à travers la condamnation symbolique d’une euro", a-t-il déclaré, avant de lâcher un coup de sabot de l'âne. "JE veux quand même observer que la personne qui s’est plaint[e] en justice de mes propos a un casier judiciaire assez lourd. Il a été le patron de SeaFrance, il avait été condamné dans l’affaire Elf à la condamnation - excusez du peu - de 9 mois de prison avec sursis et 40.000 euros d’amende. Et par ailleurs, cette entreprise SeaFrance, il l’a laissée mourir, avec 800 emplois sur le carreau laissant à la concurrence les parts de marché que nous aurions dû conserver", a-t-il attaqué. "JE considère que cette condamnation civile, finalement, permet de passer à autre chose", avait conclu Montebourg. 
SeaFrance, la dernière compagnie française de ferries à relier Calais et Douvres, a été définitivement liquidée le 9 janvier 2012.

Doux, juin 2012

Alors que les difficultés du groupe volailler apparaissaient au grand jour et que le ministre du redressement productif ne parvenait à rien redresser,
Arnaud Montebourg pointa nommément l’ex-PDG du groupe : "Charles Doux a refusé de faire la moindre concession sur son sort personnel, qu’il a privilégié par rapport au projet de restructuration de Bercy".

16 septembre 2012 - Sanofi 

"
J’accepterai votre plan de réorganisation si les syndicats sont d’accord. (…) Vous allez négocier avec les syndicats et nous veillerons à ce que ce soit le cas, sinon nous verrons comment nous réexaminons le dossier Sanofi",
 menaça le ministre sur M6.


25 septembre 2012 - Hyundai

Demandant la remise en cause d’un accord de libre-échange avec la Corée du Sud, le ministre
 accuse la firme automobile de "dumping commercial et social". "Nous, nous sommes solidaires avec les [
en français, 'solidaires des'] travailleurs de Hyundai et de Kia car le dumping commercial ressemble à du dumping social", accuse-t-il.

Juillet 2012 - Peugeot-PSA-Citroën

Après que le groupe PSA a dévoilé un important plan de restructuration, qui se traduit notamment pas la fermeture du site d’Aulnay-sous-Bois, Arnaud Montebourg contre-attaque le 18 juillet. Il soupçonne Peugeot-Citroën d’être un 
"malade imaginaire" et parle de "dissimulations" ayant conduit à un plan "inacceptable". François Hollande avait donné le ton, déclarant le 14 juillet que le plan de restructuration était "en l'état inacceptable" et devait être "renégocié". De son côté, Nono Montebourg avait ajouté avoir "un vrai problème sur la stratégie de Peugeot, l'alliance avec General Motors, 
le comportement de l'actionnaire", la famille Peugeot.

François Fillon l'accusa  de jouer contre les intérêts d'une entreprise française.

"Montebourg, c'est l'arrière qui tire dans le dos de ceux qui sont au premier rang du combat" économique, observa François Fillon, jugeant le gouvernement "irresponsable" sur ce dossier.
"Quelle est cette attitude qui consiste à taper sur une entreprise, à la dénoncer, à émettre des soupçons, alors que cette entreprise est aux premières loges dans le combat de la mondialisation", avait-il sanctionné sur Europe 1.

1 commentaire:

  1. Le Foll, Hamon, Garot,
    tiercé perdant de l'économie française?????????????????????

    Tiercé oui mais ce ne sont pas les bons numéros pour le gagner dans l'ordre ou dans le désordre.

    Ils sont gonflés de suffisance depuis qu'on leur a appris à lire une étiquette mais ne prennent aucune décision réfléchie et intelligente pour l'emploi .........

    Que des annonces à l'emporte pièce...................comme l'autre abruti excusez moi du mot, mais je n'en trouve pas d'autre, qui annonce en pleine assemblée nationale que les 6 otages ont été libérés au Cameroun .........sans avoir aucune confirmation officielle......qui annonce 5 minutes plus tard avec un gros mensonge à la clé.......qu'après avoir annoncé la nouvelle avec la reserve qui s'imposait, l'info est fausse......................Mais quel gouvernement de pantins...........

    RépondreSupprimer

Vous pouvez ENTRER un COMMENTAIRE (il sera modéré):