Hollande laisse les syndicats livrés à eux-mêmes
Hollande et Montebourg se faisaient pourtant forts de tout
Belles paroles de Hollande, le 2 mai, en Seine-Saint-Denis |
Lors de l'entretien télévisé du 14 Juillet, le président de la République avait réaffirmé qu'il s'opposait au plan de restructuration proposé par le constructeur automobile PSA-Peugeot Citroën.
Plan qu'il entendait d'ailleurs faire renégocier. "L'État ne laissera pas faire", a-t-il déclaré. Il s'était montré particulièrement virulent à l'égard de la direction du groupe, accusée de "mensonge" et d'avoir reporté l'annonce du plan à l'après-présidentielle.
Depuis l'annonce de la fermeture du site d'Aulnay-sous-Bois en 2014 et de la suppression de 8000 emplois, le gouvernement a multiplié les prises de parole pour faire part de sa "vive préoccupation" notamment quant aux conséquences sociales. Le ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg, avait assuré devant le Sénat que l'État n'acceptait pas les annonces faites par le président du directoire de PSA, Philippe Varin. Un expert, Emmanuel Sartorius, a également été nommé pour examiner la situation financière du groupe et obtenir des justifications sur sa situation.
Le 20 septembre, l'intersyndicale de PSA Aulnay se sentait abandonnée à sa sortie de l'Elysée: elle n'avait obtenu aucun engagement de François Hollande sur le gel des 8.00O suppressions de postes annoncées par le groupe automobile: le chef de l'Etat avait seulement promis l'organisation d'une réunion tripartite (syndicat, direction, Etat) à la mi-octobre. Selon le délégué CGT Jean-Pierre Mercier, "les négociations auront lieu site par site", notamment celui de Rennes et d'Aulnay-sous-Bois. "Il va falloir que les salariés imposent leur ordre du jour (lors de tripartites) car Peugeot a dit jusqu'à présent qu'il ne voulait négocier que sur la réindustrialisation" et pas sur les 8.000 suppressions de postes annoncées mi-juillet par PSA, avait-il dit.
Et puis, plus rien...
Les syndicats de PSA Peugeot Citroën ont rejeté mardi la restructuration envisagée par la direction.
Un plan dont l'ampleur a été soudainement alourdie mardi lors d'un comité central d'entreprise (CCE) extraordinaire : 1500 départs naturels non remplacés d'ici à 2014 viendront s'ajouter aux 8000 suppressions déjà prévues. Au final, Hollande observe que les dirigeants de PSA envisagent 11 214 suppressions de postes entre mai 2012 et mi-2014. Les effectifs dans l'activité automobile du groupe devraient chuter de 67 112 postes à la fin mai 2012 à 55 989 d'ici à la mi-2014, selon les informations relayées par les syndicats.
Un plan dont l'ampleur a été soudainement alourdie mardi lors d'un comité central d'entreprise (CCE) extraordinaire : 1500 départs naturels non remplacés d'ici à 2014 viendront s'ajouter aux 8000 suppressions déjà prévues. Au final, Hollande observe que les dirigeants de PSA envisagent 11 214 suppressions de postes entre mai 2012 et mi-2014. Les effectifs dans l'activité automobile du groupe devraient chuter de 67 112 postes à la fin mai 2012 à 55 989 d'ici à la mi-2014, selon les informations relayées par les syndicats.
Face à la crise, les syndicats se cherchent un interlocuteur
Hollande à PSA Rennes Septembre 2012 |
Franck Don, délégué central CFTC, a fait part de sa "stupéfaction" d'avoir dû "batailler" pendant des semaines pour connaître les effectifs. Il interpelle la direction afin qu'elle mette "tout en oeuvre pour réduire l'impact de son plan".
"Cela durcit encore l'addition qui était déjà salée. C'est monumental", a commenté pour sa part Christian Lafaye, délégué central FO. Il aurait été "plus gentleman" de la part de la direction d'annoncer ces chiffres avant, a-t-il noté, même si selon lui, il s'agit d'une "décision supplémentaire" dictée par des marchés en berne en Europe.
Les syndicats unanimes pour revoir le plan patronal
Avant la présidentielle et sous les caméras, le candidat était allé à la rencontre des salariés, pour leur manifester toute son empathie |
Hors réseau de distribution, l'activité automobile (PCA, Peugeot Citroën Automobile) emploie aujourd'hui 65 377 personnes, loin des 87 000 totalisés en 2004. Avant même ces précisions sur les effectifs, les organisations syndicales, dont la plupart reconnaissent la nécessité d'une restructuration, avaient unanimement réclamé le reformatage du plan.
Ce dernier prévoit la fin de l'assemblage à Aulnay-sous-Bois (3000 postes directs) en 2014, la suppression d'un poste sur quatre à Rennes et de 3600 emplois dans les effectifs hors production.
Ce dernier prévoit la fin de l'assemblage à Aulnay-sous-Bois (3000 postes directs) en 2014, la suppression d'un poste sur quatre à Rennes et de 3600 emplois dans les effectifs hors production.
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