mardi 16 octobre 2012

PS: deux Kucheida en garde à vue pour abus de biens sociaux

Le maire de Liévin est entendu mercredi pour "abus de biens sociaux "


La puissante TPME familiale Kucheida va-t-elle devoir fermer ?



Jean-Pierre Kucheida, maire de Liévin depuis 1981, entame mercredi matin un marathon judiciaire. C'est avec sa fille que le maire de Liévin, député sortant du Pas-de-Calais, est convoqué au commissariat de Douai pour une probable double garde à vue. 

La justice s'interroge sur les prestations de "Maryka" - nom d'artiste de Marie Kucheida - pour la Soginorpa, organisme gérant des logements sociaux dirigé par son père jusqu'au printemps dernier. Le bailleur social a notamment financé, via une association, une exposition photos signée de la jeune femme, facturée 12.000 euros. C'est aussi le prix présumé des lunettes en écaille de tortue d'Audrey Pulvar, la concubine du ministre du Redressement productif de Hollande. (cf. libellé "lunettes", ci-dessous)



Kucheida père, lui, sera questionné sur les quelque 47.000 euros de dépenses personnelles imputées sur la carte bleue de la Soginorpa - des frais qu'il n'a pas niés, y compris lorsqu'il a été interrogé par ses pairs du PS. 

Mais les policiers ont également découvert une deuxième carte bleue, sur laquelle l'ancien député maire de Liévin débitait des factures d'essence pour des déplacements tout aussi personnels.

Ils travaillent également sur les entreprises gravitant autour du bailleur social. Quatre autres enquêtes préliminaires sont  en cours au Parquet de Lille, faisant suite, notamment aux irrégularités mises à jour par la Cour régionale des comptes dans les différents organismes dirigés de fait par les hommes de la "fédé 62" du PS. Jean-Pierre Kucheida devrait être convoqué à nouveau, "avant décembre", selon une source judiciaire. Cette fois, il ne sera pas uniquement question de soupçons d'enrichissement personnel ou familial, mais aussi d'un éventuel "système" de financement.

Depuis la parution de Rose Mafia, le livre dénonciateur de Dalongeville, le parti tâ­tonne. 

Un calendrier chargé, des dossiers qui ne cessent de s'épaissir… Voila un lourd héritage pour Harlem Désir, le nouveau secrétaire du Parti socialiste. 
D'autant que Gérard Dalongeville, l'ancien maire d'Hénin-Beaumont, "tombé" pour des factures litigieuses a tracé au juge, depuis la prison, les contours d'un financement politique occulte orchestré par la fédération socialiste via un réseau d'entreprises. Et ne semble pas décidé à épargner ses anciens amis…

Mardi, son avocat Francis ­Terquem (ci-contre), proche d'Harlem Désir, pour avoir été avec lui cofondateur de SOS-Racisme, a écrit au premier secrétaire pour lui demander de prendre position. Lien PaSiDupes : "M° Terquem, professionnel de l'amitié entre les peuples avec le MRAP"

Le Parti socialiste "n'a nullement porté plainte" contre le contenu de l'ouvrage, assurait par courrier le directeur de cabinet de Martine Aubry en juin dernier. "Je ne suis donc pas démenti", triomphe l'ancien maire. Une plainte en diffamation a toutefois été déposée par une association censée représenter la fédération PS du Pas-de-Calais - un montage qui ne permet pas de savoir qui exactement soutient la démarche. Mais Dalongeville, décidé à se représenter quoi qu'il arrive devant les électeurs, veut pousser le PS hors de ses retranchements.

Une "niche" de 120.000 euros qui convenait au PS

Même si Jean-Pierre Kucheida n'a pas été investi aux législatives sur ses terres, le dossier fait l'objet d'un maniement très précautionneux rue de Solferino. La fédération du Pas-de-Calais, l'une des plus importantes du parti, est capable de faire basculer une majorité dans un congrès… Et elle a soutenu François Hollande. Jean-Pierre Kucheida a d'ailleurs fait campagne sans l'adoubement du PS, mais avec des photos du président.

Missionné pour évaluer l'étendue des dégâts, le sénateur Alain Richard a découvert au printemps une cagnotte de 120.000 euros sur le compte de la section du maire de Liévin. 
L'ancien ministre de la Défense de Jospin n'a pas remis en cause les explications fournies par les élus locaux - à savoir qu'ils avaient pris l'habitude de déposer leurs contributions en liquide… Tout en soulignant le risque de voir le FN rafler la mise, il a toutefois estimé que les "intérêts moraux" 'sic) du vertueux PS sont affectés par les "défaillances" de gestion. Qu'en termes choisis, ces turpitudes sociales sont décrites ! Mais sans qu'aucune sanction n'ait été demandée. La justice a pris le relais.

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