vendredi 7 septembre 2012

Mali: appel à l'aide militaire contre la menace islamiste


Les islamistes armés l'ont emporté sur les rebelles touaregs, Berbères nomades du nord du Mali.

Ainsi, trois des principaux chefs d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) ont d'abord été signalés  à Tombouctou, tandis qu'à Bamako des putschistes, au ban de toute l'Afrique de l'Ouest, cherchent une sortie honorable.


En janvier 2012, le MNLA (Mouvement national pour la libération de l'Azawa), organisation politique et militaire touarègue active au Nord-Mali, attaque les camps militaires maliens et les villes situés dans les régions de Gao, Tombouctou et Kidal. 
Le 22 mars 2012, des soldats putschistes dirigés par Amadou Haya Sanogo, un capitaine de l'armée malienne, prennent le contrôle de la présidence par un coup d'État qui entraîne le départ d'Amadou Toumani Touré (dit ATTet la mise en place d'un couvre-feu temporaire.
Le front du refus s'est formé. Il fédère 38 partis politiques - dont l'Union pour la République et la démocratie (URD) et l'Alliance pour la démocratie au Mali (l'Adéma) - ainsi qu'une vingtaine d'associations déterminées. Le seul parti d'opposition à l'Assemblée désormais dissoute (trois des 147 députés), Solidarité africaine pour la démocratie et l'indépendance (Sadi), a apporté son soutien aux mutins en créant le "MP22", le Mouvement populaire du 22 mars.

La junte convoque "une convention nationale" sur l'avenir du Mali et envisage de poursuivre le président Amani Toumani Touré pour "haute trahison". Trois algériens "ont participé à une rencontre entre Iyad Ag Ghaly (le chef du mouvement islamiste Ansar Dine et ex-figure des rébellions touaregs des années 1990) et les imams de la ville", a expliqué qu' "il n'est pas venu pour l'indépendance mais pour l'application de la loi islamique".


Le 1er avril 2012, la rébellion Touareg du MNLA, alliée au mouvement salafiste Ançar dine, contrôle les trois régions situées au Nord du Mali et proclame l'indépendance de l'Azawad, zone tampon entre l'espace saharien et l'espace sahélien. Le MNLA réclame l'indépendance de l'Azawad tandis qu'Ançar dine souhaite imposer la charia. Les deux mouvements revendiquent le contrôle des principales villes. Le 4 avril, le MNLA décide unilatéralement la fin des opération militaires.

Le 6 avril, le président Amadou Toumani Touré accepte de démissionner et Dioncounda Traoré, président de l'Assemblée nationale, devient président par intérim.

La proclamation d’indépendance de l’Azawad par les touaregs du MNLA a été catégoriquement condamnée par les différents partis maliens, ainsi que par l’Union africaine et la communauté internationale.


Le président Dioncounda Traoré ne souhaite pas toutefois la présence de forces combattantes étrangères sur le sol malien


Toutefois, Bamako a officiellement demandé, mercredi, aux pays voisins de venir l'aider militairement. 
Une requête qui a pris la forme d'une lettre écrite par le chef de l'État malien, Dioncounda Traoré, à son homologue ivoirien, Alassane Ouattara, président en exercice de Communauté économique des États d'Afrique de l'Ouest (Cédéao), l'organisation régionale. Pour formelle qu'elle soit, la démarche n'en est pas moins une étape très attendue pour tenter de sortir le Mali de la crise où l'a plongé, en mars, un coup d'État suivi de l'occupation du nord du pays par des milices islamistes radicales. "C'est un pas important", souligne Jean Félix-Paganon, le représentant spécial de la France pour le Sahel.

Pour autant, la situation reste préoccupante. À Bamako, la question d'une future intervention extérieure divise toujours. Jeudi, les partis politiques ont, pour la plupart, vite fait connaître leur satisfaction. "C'est une bonne chose car le plus important c'est la reconquête du Nord", a insisté Mamadou Ladji Cissé, le porte-parole du Front de refus. Mais les putschistes, menés par le capitaine Amadou Haya Sanogo, se sont montrés nettement moins enthousiastes. "Nous ne voulons pas d'hommes de la Cédéao sur notre sol", a lancé sur RFI, le porte-parole de la junte. "Ces sons de cloches différents sont curieux. Nous avons l'impression que le président Traoré a saisi la Cédéao sans en référer avant aux militaires. Ce n'est pas bon signe", commente un homme politique malien qui se dit "inquiet".

Vers un feu vert de l'ONU


Mali, des rebelles islamistes
de la faction Ansar Dine,
le 16 mai 2012

La junte, si elle a officiellement remis le pouvoir aux civils, conserve en réalité bien des pouvoirs et la haute main sur les questions militaires. 
Dans sa lettre à la Cédéao, le président a d'ailleurs fait plusieurs concessions aux anciens mutins. Ainsi, n'est-il plus question que des troupes africaines, même limitées "à cinq bataillons" (soit entre 600 et 900 hommes), stationnent à Bamako pour sécuriser le gouvernement comme il en avait été question.
De même, les futurs combats au nord seront menés par les seuls soldats maliens appuyés par les Casques blancs de la Cédéao qui ne seront pas "des forces combattantes". 
Enfin l'Afrique de l'Ouest apportera un soutien logistique et aérien, à l'armée locale. 

Ces arrangements suffiront-ils à convaincre les militaires rebelles? 
Rien n'est moins sûr. Du côté de la Cédéao, les points d'interrogation s'accumulent. La future force (Micema), qui devait compter 3300 hommes, est toujours très floue. Pour l'instant, seul le Burkina Faso a formellement promis une contribution. Par ailleurs, ces armées africaines, pauvres, n'ont pas les moyens de se déployer seules, ou d'apporter le soutien logistique et aérien promis à leurs frères maliens.
La France et les États-Unis pourraient suppléer ce manque. Les bases de cette intervention ont été jetées lors d'une réunion à Bamako le 14 août dernier. Encore faut-il que l'ONU donne son feu vert. À New York, le président du Conseil de sécurité, l'Allemand Peter Wittig a assuré attendre des précisions. 

Les deux premiers projets déposés à l'ONU par la Cédéao ont été repoussés. "Ils étaient trop imprécis, trop ambitieux et trop coûteux", assure un observateur.

Les atermoiements occidentaux profitent aux islamistes

Quelques jours après après la prise de Gao, les islamistes ont chassé les rebelles du Mouvement de libération de l'Azawad (MNLA) de Tombouctou et mis la main sur la ville. Les Touaregs ne contrôlent plus aucune place forte de la région.

VOIR et ENTENDRE ce reportage de France 24 (fin juin 2012):


Samedi, le Mujao, l'une des milices djihadistes occupant de nord du Mali, s'est emparé sans combattre de Douentza, une ville clé sur la route de Bamako, prouvant une fois de plus leur supériorité militaire actuelle.

1 commentaire:

  1. Le problème est que la Cédao, présidée par M. Ouattara, dont la femme est, rappelons-le, une grande amie de M. Sarkozy, ne m'inspire pas plus confiance que les islamistes radicaux.

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