mercredi 2 mai 2012

1er mai de Hollande: passé et réhabilitation

Bérégovoy, aux antipodes de Hollande 


Mythe et réalité



Contre-vérité, amalgame et conflits d'intérêts hollandiens:
Mendès-France doit se retourner dans sa tombe



Le candidat socialiste a salué la mémoire de Pierre Bérégovoy, à J-5 du second tour et à la veille du débat télévisé entre les deux finalistes.

Fils de notable rouennais, François Hollande  a rendu hjommage mardi à Nevers tous ceux qui "humblement défendent les travailleurs", redorant  la figure  ternie mais recyclée de Pierre Bérégovoy, "un syndicaliste, un ouvrier", devenu Premier ministre.

Le sens de l'honneur...
Le fils de médecin de droite évoqua le passé militant de ce fils d'exilé russe blanc opposé aux bolcheviks   "un syndicaliste, un ouvrier, un homme d'Etat, un grand serviteur de la République", en ce jour anniversaire de sa mort suspecte, le 1er mai 1993, sur la berge du canal de la Jonction.
En 2002, bien que la hiérarchie déclare officiellement ne pas la tenir pour crédible, le quotidien Le Parisien fait état d'une note interne des Renseignements généraux concluant à l'assassinat.  L'actuel président du Conseil régional socialiste de PACA, Michel Vauzelle, était alors Garde des Sceaux, ministre de la Justice. 

L'ex-premier secrétaire du PS est un inconnu des syndicats 
Mal à l'aise et distant des syndicats, il fallait donc au candidat leur passer de la pommade,  étendant l' "hommage à tous les syndicalistes de France, celles et ceux qui, humblement, modestement, défendent les travailleurs" et qui "ont le plus beau des mandats: éviter au plus faible le licenciement, donner de la dignité à ces travailleuses, à ces travailleurs qui, rivés à leur machine, demandent à être défendus, protégés".

Auparavant, à la mi-journée, le candidat, devant le cimetière où repose  Bérégovoy, avait été accueilli par des militants l'encourageant ("Tu vas le mettre dans les cordes, Sarko!", "On y croit!"), dans une belle cohue de perches et de micros.

Un hommage prétexte à polémique
F. Hollande a transformé cet hommage en meeting, fustigeant son rival de l'UMP dans un discours en plein air devant le Palais ducal de Nevers, soulignant qu'en tant que fête du travail, le 1er mai serait "la fête des syndicalistes". Selon lui, propriété de la gauche, elle ne saurait être associé "à une bataille contre le syndicalisme".
A propos de la "valeur travail", au coeur du rassemblement parisien de l'UMP, il s'est opposé au "candidat sortant" avec un leitmotiv, plusieurs fois répétés: "Qui défend la valeur travail et qui l'abîme ?" Il n'a donc pas la réponse ! Et pourvu qu'il ne nous l'apporte pas le 7 mai prochain...
Alors que Nicolas Sarkozy allait prendre la parole au Trocadéro,  Hollande a infligé une double peine à Bérégovoy, avec la complicité  de la presse accréditée.
 "Je voulais rappeler ce qu'est la fête du travail, qui ne doit pas être une discorde, une désunion, une division mais au contraire le rassemblement; c'est ce qui me distingue du candidat sortant. Il divise, je rassemble", a estimé le rival socialiste.

Le candidat se retourna sur son passé

Un petit mois durant, F. Hollande a été fugitivement conseiller à l'Elysée, alors que P. Bérégovoy en était secrétaire général (1981-82) sous François Mitterrand.
Il a salué celui qui "lutta contre l'inflation", "modernisa notre pays". Il devint "l'homme qui savait gérer, l'homme qui savait ce qu'était la valeur de la monnaie" en tant qu'ancien "syndicaliste" et "ouvrier".

F. Hollande occulta les dévaluations

Bérégovoy (ici dans l'ombre de François Mitterrand)  fut en vérité confronté à la persistance des difficultés économiques et au mécontentement de la gauche, qui vit en lui le symbole  du ralliement des socialistes au libéralisme économique.

Trois dévaluations socialistes

En 1981, l’arrivée au pouvoir de la gauche fut marquée par de massives sorties de capitaux.


- Le 4 octobre 1981, quelques mois après l'entrée en fonctions du nouveau président de la République, le gouvernement dévalue le franc de 3% par rapport au mark allemand. Le ministre de l’Économie et des Finances est Jacques Delors (PS), père de Martine Brochen-Aubry.
- Le 12 juin 1982, nouvelle dévaluation du franc de 5,75%, avec Pierre Mauroy et Jacques Delors aux Finances.  

- Le 21 mars 1983 correspond  à la dernière des trois dévaluations. Elle annonce le plan de rigueur (" tournant de la rigueur "), le 6 avril, par les mêmes. Alors que l'inflation augmente, que le déficit budgétaire se creuse, que le franc vient de subir une nouvelle dévaluation de 2,5\% et alors même que le Deutsch Mark a été réévalué de 4,5\%, plusieurs mesures drastiques furent prises, par exemple un prélèvement de 1% sur les revenus imposables. 
C'est autre chose que l'abaissement du Triple AAA par Moody's !    

Le menteur fustigea le "mensonge, le dénigrement toujours présents dans le débat public", en allusion à l'affaire au centre de laquelle se trouvait l'ex Premier ministre à propos de l'achat d'un appartement à Paris, grâce à un prêt à 0% d'un million de francs, passé devant notaire et consenti par le richissime homme d'affaires Roger-Patrice Pelat,  ami personnel de François Mitterrand, pour l'achat d'un appartement de cent mètres carrés dans le XVIe arrondissement, mais aussi de nombreuses libéralités accordées à la famille Bérégovoy.

Deux hommes de gauche en bleu de chauffe,
Roger Patrice Pelat et François Mitterrand
(Affaire Vibrachoc, Prêt Bérégovoy, Affaire CBC…)

Et Pierre Bérégovoy est en outre bien vite rattrapé par l'affaire
Samir Traboulsi, un financier libanais, ami de la famille qui, depuis 1989, se débat avec la justice dans l'affaire Pechiney-Triangle, un délit d'initié qui semblait mettre en cause également les milieux politiques.


Cet obscur serviteur de la mitterrandie a-t-il été assassiné dans cette ville quelques semaines après avoir quitté Matignon et la défaite cuisante de la gauche aux législatives ?
L'enquête de police a conclu à un suicide.

D'autres suicides émaillèrent les présidences de François Mitterrand 
François de Grossouvre, conseiller du président F. Mitterrand pour les problèmes de sécurité et les dossiers sensibles, notamment ceux liés au Liban, à la Syrie, à la Tunisie, au Maroc, au Gabon, aux pays du Golfe, au Pakistan et aux deux Corée, est un descendant de maîtres de forges et de banquiers qui fut lui-même  proche des milieux de l'Action française et se suicida à l'Elysée. Malgré une garde rapprochée, le 7 avril 1994, son garde du corps du GIGN, le retrouva mort, d'une balle dans la tête, dans son bureau du palais de l'Élysée, situé au premier étage de l'aile Ouest. Sa famille conteste la thèse du suicide.



Grossouvre ne fut pas le deuxième et dernier mort de Mitterrand


Le capitaine Pierre-Yves Guézou est retrouvé pendu à son domicile en 1994 à la suite de l'affaire des écoutes de l’Élysée, dont François Mitterand a été reconnu comme instigateur principal. Il avait été mis en examen 4 jours auparavant et, en tant que décrypteur des écoutes, il avait connaissance de toutes ces dernières et aurait été tenu d'en informer le tribunal.

Hollande dans l'ombre de "Tonton" Mitterrand 
Sous un beau soleil, devant une petite foule, François Hollande avait pris la parole devant le Palais Ducal, là où François Mitterrand avait le 4 mai 1993, après l'enterrement de Bérégovoy, lancé son anathème contre la presse, affirmant que "toutes les explications du monde ne justifieront pas qu'on ait pu livrer aux chiens l'honneur d'un homme et finalement sa vie".
 
Il déposa  ensuite une gerbe et observa une minute de silence sur la tombe de  Bérégovoy, accompagné notamment des députés PS Michel Sapin, Daniel Vaillant et Christian Paul. La fille de Bérégovoy, Catherine, ainsi que deux de ses petites-filles étaient présentes, tout comme sa soeur.
En fait, F. Hollande flatta les Verts
Le frère de Pierre, Michel Bérégovoy, qui est un ancien député socialiste de Seine-Maritime, est vice-président du Conseil général de Seine-Maritime. Le fils de ce dernier, Jean-Michel Bérégovoy, est un élu Verts au Conseil municipal de Rouen (PS), depuis les dernières élections, et l'épouse de Jean-Michel, Véronique Bérégovoy, est présidente du groupe Verts au Conseil régional de Haute-Normandie.
Dans cette journée pleine de symboles, Hollande  rappela aussi  que la Nièvre était la terre d'élection de François Mitterrand, et que c'est non loin de Nevers, depuis l'hôtel de ville de Château-Chinon, qu'il avait annoncé sa victoire en mai 1981.

L'invocation des morts ne peut habituellement faire de mal, mais ce pélerinage sur la tombe d'un suicidé n'augure rien de bon...

1 commentaire:

  1. Comment les Français/socialistes et que je respecte ont ils pu choisir François Mitterrand pour les représenter pendant 14 ans avec toutes ses casseroles (Vichy, suicides suspects à Elysée, Eurotunnel, 1er ministre fusible...). Mrs Beregovoy, Delors, Jospin, Rocard : de grands hommes d'état et qui méritaient bien mieux que le sort qu'il leur a réservé.

    RépondreSupprimer

Vous pouvez ENTRER un COMMENTAIRE (il sera modéré):