mercredi 4 mai 2011

Schengen: Bruxelles se rallie au point de vue de la France



L'opposition française est dans l'erreur

La Commission européenne a proposé mercredi une plus grande latitude pour rétablir les contrôles aux frontières nationales au sein de l'espace Schengen, comme le demandaient les autorités françaises, préoccupées par l'arrivée de migrants tunisiens passés par l'Italie et hébergés par la gauche populiste.
Le rétablissement temporaire des contrôles aux frontières nationales pourra être autorisé en cas de "défaillance" d'un Etat dont les confins sont les frontières extérieures de l'Union européenne.

Les contrôles aux frontières nationales pourront également être rétablis lorsqu'une partie de la frontière extérieure de l'Union européenne est soumise à une pression migratoire "forte" et "inattendue".

Paris a immédiatement salué cet "effort", et les propositions mises sur la table ont été qualifiées de "contribution utile" et de "très bonne base de travail" par le ministère des Affaires étrangères.

"Nous sommes satisfaits, car Schengen manquait d'une arme de dissuasion" pour contraindre les Etats à respecter leurs obligations, a pour sa part confié un négociateur français.

Le bons sens s'est imposé à la commissaire chargée des questions d'immigration, .

Attachée au principe de la libre-circulation en Europe tout en défendant la proposition de la Commission, Cecilia Malmström a mis en garde contre "les solutions populistes" et a dit attendre en contrepartie des gestes d'ouverture de Paris en matière d'asile.

Sur la même longueur d'onde que la France, elle a en outre insisté sur le caractère "temporaire" du rétablissement des frontières nationales, autorisé dans des "circonstances exceptionnelles" et selon des règles à définir.
"Tout doit être fait pour qu'on ne s'en serve pas", a approuvé le négociateur français.

Les deux cas de figure ajoutés par la Commission étaient réclamés par la France.


Actuellement, un pays peut temporairement rétablir les contrôles à ses frontières nationales en cas de menace grave à l'ordre public et à la sécurité.
"Ce n'est pas très précis", a reconnu mercredi Mme Malmström.


Ils sont directement inspirés par la défaillance de la Grèce dans le contrôle d'une partie de sa frontière avec la Turquie, pays de transit pour les immigrants clandestins, et par la décision de l'Italie de régulariser quelque 25.000 migrants tunisiens arrivés sur son territoire avec la volonté affichée de se rendre en France.

Selon Cecilia Malmström, catégorique, les 25.000 migrants tunisiens arrivés en Italie ne sont pas un flux migratoire énorme justifiant la mise en oeuvre de mesures exceptionnelles.
Un premier débat est prévu lors d'une réunion extraordinaire des ministres européens de l'Intérieur le 12 mai à Bruxelles et un arbitrage politique est attendu en juin à l'occasion d'un sommet des chefs d'Etat et de gouvernement de l'UE.

La France attend que cet arbitrage se traduise par une proposition de loi.


Ses négociateurss'attendent à des "débats difficiles" entre les 27, mais se disent confiants.

La Commissaire Malmström entend batailler pour imposer des critères "très précis" et veut que la possibilité de rétablir temporairement des contrôles aux frontières nationales soit "une décision européenne, sinon on risque de mettre en danger tout le système", a-t-elle averti.

La France en convient.

"Il vaut mieux que ces mesures ne soient pas unilatérales pour fonder la confiance", a assuré un de ses représentants.

L'espace Schengen compte 22 des 27 membres de l'UE (le Royaume-Uni, l'Irlande, Chypre, la Bulgarie et la Roumanie sont en dehors) et trois pays non membres (Norvège, Suisse, Islande, et bientôt Liechtenstein).


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