mercredi 4 mai 2011

Présidentielle 2012 - Patrick Lozès s'y colle aussi

On ne l'attendait pas, celui-là !
N'en jetez plus, la cour est pleine...

Un TGV peut toujours cacher une micheline

Patrick Lozès se veut la voix des "minorités"
Bien qu'il soit confortable de parler pour les "non représentés", le président du CRAN se défend : "ma candidature n’est pas celle d’une victime".
"Le dimanche 22 avril 2012, à ce rendez-vous citoyen de la Constitution de la Vème République, j’ai décidé d’être présent". Français d’origine africaine, selon l’expression consacrée -ce que dissimule ce nom européen-, Patrick Lozès, 46 ans, docteur en pharmacie, fondateur et président du Conseil représentatif des associations noires (CRAN), a décidé de se mêler à la bataille. Il sera candidat à la prochaine élection présidentielle de 2012, l’écrit dans un livre à paraître et le confirme au ...Nouvelobs.com.

En 2002, Christine Taubira, la députée de Guyane, s’était déjà ridiculisée ; mais elle représentait les radicaux de gauche PRG. Or, le temps des associations est arrivé et Lozès, lui, veut faire entendre la voix des "minorités", des "non représentés", des "invisibles".
L'opportuniste battra le fer pendant qu'il est chaud
Fort de sa propagande, les thèmes de la gauche lui tiendront lieu de projet: discrimination, communautarisme, montée de la xénophobie et du Front national, surenchère de la droite au pouvoir sur les thématiques frontistes et "apathie" d’une gauche le plus souvent tétanisée par les procès en laxisme et "droit de l’hommisme" qu’on lui intente. Déjà, il avait fait savoir (le Nouvel Observateur du 24 mars) qu’après les propos tenus par Claude Guéant, il ne participerait pas à la mise en place de cet Observatoire national du racisme qu’il avait pourtant appelé de ses vœux, avec le sociologue Michel Wievorka, dans un rapport commandé par le gouvernement.

Ancien membre du conseil national de l’UDF, il avait brisé un premier tabou en fondant en 2005 le Conseil représentatif des associations noires. Noir, le mot était lâché. Il voulait en finir avec ces euphémismes imposés par le PC ("politiquement correct") des démagogues vertueux - "issu de l’immigration" - ou ces circonvolutions, ces "qualifications génériques qui ne servent qu’à gommer les réalités". Aujourd’hui, voilà donc qu'il revendique sa "négritude": "black is beautiful" ressort des cartons.
Il sait quelle boîte de Pandore il ouvre, mais soulève le couvercle. "Provocation médiatique et le coup de pub" ? "Mégalomanie" de celui qui se prend pour un Obama français ? "Inconscience" face à la menace d’un 21 avril bis ? "J’ai attendu que le PS et l’UMP propose un projet mobilisateur sur les questions de l’égalité. Ils ne l’ont pas fait", villipende-t-il.

Pour Lozès, les "inconscients", ce sont les autres

Il fustige ceux qu'il imite
, tous ceux qui "pour gagner les élections sèment depuis des mois des graines dont nous ne faisons que commencer à récolter les fruits amers".
Il récupère tout ce qui peut servir. Ainsi, que le foot français amené à se poser la question des "quotas" montre pour l'apothicaire les ravages du poison. Le seul antidote ? "Une parole offensive et positive sur la diversité". Lozès confirme qu'en France, la population noire est évaluée à environ 5 millions de personnes, dont 80% sont françaises ; la population arabo- maghrébine à 6 millions, majoritairement française elle aussi. Que sera-ce quand ils auront encore grandi en nombre... "Même le FN a dû en prendre acte : les minorités visibles sont désormais en grand partie constituées de citoyens français".

Plus de médecins béninois en France qu'au Bénin
Né au Dahomey il y a 46 ans, issu de l'élite contituée par la France
Fils d’un médecin sénateur de la IV° république, puis ministre de la Santé après l’indépendance dans l’ex-colonie devenue le Bénin, Patrick Lozès est venu vivre à Creil en 1979 à 14 ans avec sa mère d’origine portugaise ("pourtant rien dans mon apparence ne laisse deviner que je suis un sang mêlé").
En 1979, Mathieu Kérékou est alors chef de l'État béninois depuis 1972, à la faveur d'un coup d'État qui instaure le marxisme-léninisme comme idéologie officielle de gouvernement et crée le Parti de la révolution populaire du Bénin. Patrick Lozès serait-il réfugié politique maltraité par la France ?

Ce pharmacien assure qu'il a plus souffert du racisme que de la révolution
Rendez-vous compte: "les noirs ne peuvent pas comprendre la musique classique", lui disait un professeur, convaincu sans doute que les Blancs ne peuvent comprendre le jazz. Il a même le sentiment d'avoir fait l'expérience de la discrimination: "malgré mon diplôme de docteur en pharmacie, la couleur de ma peau suffisait à me disqualifier", estime-t-il, malgré ses diplômes universitaires.
Mais, quoi qu'il y paraisse à ses propos victimaires, il prétend qu'il ne cherche pas à surfer sur la démagogie ambiante et anticipe les critiques qui s'imposent: "Ma candidature n’est pas celle d’une victime. Ni celle d’un opprimé qui demanderait réparation. Je sais ce que je dois à République". On ne comprend décidement pas son blues...

Dans son livre, il passe au rap et pointe la sarkozie
Raison sociale de l'officine Lozès : " Guéant banalise le racisme", avait affirmé le patron du CRAN au Nouvel Obs.
Même si elle se contente le plus souvent de "l’éternel rappel des mantras de la République", la gauche s’en sort mieux. DSK, par exemple, "a tout de suite compris et défendu" ses positions: ça ne s'est pas concrétisé, mais si jamais il l'embauchait, qui sait, comme ministre de la Jeunesse et des Sports ! "Quelques mois avant de devenir directeur général du FMI, il a tenu à me rencontrer avec des militants du CRAN". Véritable bénévole, Lozès réfute toutefois l’idée que sa candidature ne serve qu’à monnayer des promesses : "Les promesses je les ai déjà connues".
Sa démarche, assure-t-il, ne ressemble pas à celle d’un Nicolas Hulot en 2002, qui avait fait signer un pacte aux candidats des grands partis. "Bien sûr, je laisse une porte ouverte parce que je ne suis pas irresponsable. Mais ma détermination est totale."
Il a déjà commencé à collecter ses signatures : "Ce sera difficile mais pas insurmontable. Les élus comprennent l’urgence de ma candidature. Et on sera surpris de voir d’où viennent les gens qui me soutiennent". Dans quelques semaines, un site internet récoltera les propositions. "Deux mois après, j’entame un tour de France".

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