vendredi 12 novembre 2010

Avignon: incendie et tags obscènes sur les murs d'une église

Persécutions de chrétiens: d'Irak en Avignon

La situation s'est tendue au fil des mois

Le père Gabriel, curé de l'église Saint-Jean en Avignon, s'adresse mercredi à la presse, en désespoir de cause. Depuis plusieurs mois, son église est en effet la cible de tags injurieux ou obscènes et de jets d'excréments...

Dans un premier temps, le père Gabriel a cru à des "incivilités" de jeunes désoeuvrés du quartier, des bêtises d'ados en mal de provocation, comme on se plaît à dire en ces circonstances. Or, la semaine dernière, le feu a été mis au cyprès qui jouxte le bâtiment religieux, risquant de propager les flammes à l'église.

Désormais, pour le curé de la paroisse, les exactions ne sont plus seulement intolérables, mais dangereuses : "ces actes ont un lien direct avec ce qui se passe en Irak où des Chrétiens ont été agressés".

Le père Gabriel observe en effet des tensions inter-communautaires et dénonce un "climat de plus en plus agressif et violent entretenu par un petit groupe de jeunes de 12/13 ans jusqu'à 16 ans".

"On va vous griller, vous et votre église"

Puis, quelques jours avant l'incendie du cyprès, un jeune est entré dans l'église, en pleine messe, urinant sur le parvis avec cette phrase terrible : "On va tous vous griller, vous et votre église". Le curé de la paroisse a déposé plainte au commissariat ce 9 novembre.
Lien PaSiDupes vers le massacre de chrétiens irakiens

Dans le Vaucluse, la communauté s'interroge. Comment l'ensemble de faits aussi graves perpétrés envers un lieu de culte, quel qu'il soit, a-t-il pu passer inaperçu auprès des pouvoirs publics et de la presse ? A la mairie, le chef de cabinet s'avoue "choqué et abasourdi". Le 11 novembre, abasourdi par les insultes et les menaces elles-mêmes, on reconnaît au cabinet du maire: "Nous avons appris les faits par la presse ce matin-même". "Nous avons retracé tous les courriers reçus en mairie ces derniers mois, rien ne concerne l'église Saint-Jean".

Le père Gabriel sera reçu lundi en mairie

Autre motif de stupéfaction, le fait que l'archevêché n'est pas intervenu auprès du maire.
Pour certains riverains du quartier Saint-Jean, ces actes ne seraient en effet que la face émergée de l'iceberg, déplorant un "prosélytisme religieux" actif. Les tensions inter-communautés devront donc être prise en compte par l'archevêché et le représentant du culte musulman.

Le père Gabriel sera reçu en mairie lundi 15 à 8 h 30.
"Nous allons mettre en place un groupe de travail composé de la police nationale et municipale mais aussi des services techniques de la ville afin de répondre le plus rapidement possible à cette situation", annonce le chef de cabinet.
L'archevêché reste injoignable.
Contexte polémique à propos des chrétiens tués et blessés dans leur église d'Irak

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