vendredi 20 août 2010

La lutte contre la délinquance est l'affaire de tous

Et pourquoi ne le serait-elle pas des élus PS ?

Politiquement correct et manipulation, les deux mamelles de la presse insolente
Un article du Monde aura échappé à bon nombre de revues de presse de media impertinents et donc parfaitement partisans. A quoi servirait-il à la presse de protester sans cesse de son indépendance, si elle ne se réservait pas le droit d'occulter.
Alors que l'agitée du marais poitevin, expert en frénésie, et Nono Montebourg, 'stigmatiseur' de racisme, reprennent du service dans la brigade de chasse aux sorcières du PS et trouvent un écho systématique dans les salles de rédaction vertueuses, d'autres déclarations d'élus passent à la trappe.
France Info assure évidemment que Christian Estrosi s'est fait recadrer pour avoir provoqué un tollé pour avoir proposé de sanctionner financièrement les maires défaillants en matière sécuritaire, précisant que trois ministres « importants » (sic) se sont démarqués de cette idée. Si Luc Chatel, porte-parole du gouvernement, a certes tempéré la déclaration du maire de Nice, déclarant que “l’idée d’un pacte entre les communes et l’Etat, en matière de sécurité, est nécessaire : simplement, elle doit se faire sous forme d’un contrat, plus que sous forme de sanction”, un ministre « secondaire » a pourtant insisté. “ Luc Chatel reprenait ainsi l'avis de l'Association des maires de France (AMF), dont le président, Jacques Pélissard (UMP) avait affirmé qu'en matière de sécurité "la réponse ne peut être que collective" et que l'AMF "ne saurait accepter le principe général de sanctions à l'encontre des municipalités défaillantes." Mais, en revanche, "les maires ont été élus par nos concitoyens, ils sont donc des partenaires naturels de l’Etat avec qui s’engage un dialogue respectueux ”, a souligné pour sa part le ministre de l’Intérieur et des Collectivités territoriales, Brice Hortefeux, lors d’un point de presse à la mairie de Toulon.

Le débat est donc ouvert dans la majorité

Ce qui surprend les élus godillots du PS est naturel dans la majorité
Des élus de tout premier plan - et ô combien - se sont certes démarqués, Pierre Cardo, ex-député-maire UMP de Chanteloup-les-Vignes (Yvelines) ou Yannick Favennec, député UMP de Mayenne.

Mais ils sont plus nombreux encore à soutenir la proposition Estrosi.

Brigitte Barèges (députée-maire de Montauban), Louis Nègre (sénateur-maire de Cagnes-sur-Mer) ou encore Patrice Calméjane, (maire de Villemomble, Seine-Saint-Denis) ont en effet dénoncé une "posture idéologique" de la gauche face ux questions de sécurité.
Certains maires ont également téléphoné leur soutien, comme ceux de Grasse (Jean-Pierre Leleux) ou d'Hyères (Jacques Politi).

D'autres encore l'ont fait savoir dans Le Monde, mais leur tribune est restée étrangement confidentielle .
Il convenait de lui rendre justice.

Nul n'est censé ignorer la loi,
encore moins ceux qui sont chargés de l'exécuter

C'est sans doute ce qu'il faudrait rappeler à un certain nombre d'élus du Parti socialiste, maires de grandes villes, qui semblent avoir oublié qu'en matière de prévention de la délinquance, la loi du 5 mars 2007 est très explicite. Dans son article premier, cette loi précise en effet que "le maire anime, sur le territoire de la commune, la politique de prévention de la délinquance et en coordonne la mise en oeuvre".

Il peut s'appuyer, pour cette mission, sur les conseils locaux de sécurité et de prévention de la délinquance (CLSPD) que la loi rend obligatoires dans les communes de plus de 10 000 habitants ainsi que dans toutes les communes qui comportent au moins une zone urbaine sensible. Il peut aussi désormais mettre en place un conseil pour les droits et devoirs des familles, qui permet de mieux lutter contre la délinquance des mineurs en accompagnant plus étroitement les parents d'enfants délinquants dans leur mission d'éducation.

Dire que les maires n'ont ni les outils ni les moyens de s'acquitter de cette mission, au moment même où le gouvernement renforce les moyens consacrés à la lutte contre la délinquance, c'est donc faire preuve soit de mauvaise volonté, soit de mauvaise foi.

Affirmer, comme l'ont fait récemment de grandes voix du PS, que la sécurité serait une mission exclusive de l'Etat, c'est énoncer une contrevérité. C'est surtout faire peu de cas du travail remarquable accompli par la grande majorité des maires qui ont eu à coeur de prendre part à la politique de lutte contre la délinquance.

Aussi, lorsqu'un maire choisit délibérément d'ignorer les obligations qui lui sont faites en matière de sécurité et de prévention de la délinquance, lorsqu'il rejette sur l'Etat l'entière responsabilité d'une mission dont il est l'un des acteurs principaux, il est du devoir de l'opposition municipale de dénoncer l'attitude de renoncement dans laquelle il s'enferme au détriment de ses concitoyens.

Grenoble en est une illustration. Le maire a semblé ignorer tous les signes précurseurs du climat délétère qui couvait dans le quartier de la Villeneuve, semblant refuser de s'impliquer dans la lutte contre l'absentéisme scolaire, affichant ses réticences envers le développement de la vidéoprotection en refusant d'accélérer son installation, minimisant des événements aussi inquiétants que l'incendie volontaire d'un bureau de vote le soir des élections européennes, et n'hésitant pas à mettre en cause l'Etat alors que sa propre police municipale était en grève il y a trois mois pour contester les sous-effectifs et son sous-équipement !

C'est pourquoi nous saluons le discours de vérité récemment tenu par Christian Estrosi, qui a appelé les maires de France à dépasser les clivages partisans pour prendre part ensemble à la lutte contre l'insécurité. M. Estrosi a raison de vouloir créer des pénalités contre les maires qui choisissent de s'exonérer de leurs responsabilités.

En affirmant, à Grenoble, sa détermination sans faille à lutter contre toutes les formes d'insécurité et de délinquance, le président de la République a ouvert la voie à un sursaut républicain, une union de toutes nos forces, autour de l'action du ministre de l'intérieur, Brice Hortefeux, contre des situations qui sont inacceptables et pèsent sur les plus fragiles d'entre nous.

L'insécurité n'est pas un fantasme des Français, comme le pensait le gouvernement de Lionel Jospin. Ce n'est pas non plus un argument électoraliste, comme le prétend la gauche de Martine Aubry. C'est tout simplement l'une des préoccupations majeures des Français, à laquelle nous nous devons de répondre sans équivoque, quelle que soit notre étiquette politique. Représentants de l'opposition municipale de nos villes, nous demandons aux maires de ces communes de faire preuve de lucidité, de clairvoyance, et de laisser derrière eux leurs idéologies du passé afin de servir tous leurs concitoyens de façon efficace et responsable.

Fabien de Sans Nicolas, conseiller régional de Rhône-Alpes, président du groupe d'opposition municipale à Grenoble ;

Jacques Domergue, député de l'Hérault, conseiller régional de la région Languedoc-Roussillon, président du groupe d'opposition municipale à Montpellier ;

François-Xavier Dugourd, président du groupe d'opposition municipale de Dijon ;

Michel Havard, député du Rhône, président du groupe d'opposition au conseil municipal de Lyon ;

Sébastien Huyghe, député du Nord ;

Sophie Jozan, conseillère régionale des Pays de la Loire, présidente du groupe d'opposition municipale à la ville de Nantes ;

Jean-François Lamour, député de Paris, conseiller de Paris, président du groupe d'opposition au conseil de Paris

Philippe Goujon, député et maire du 15e arrondissement de Paris, conseiller de Paris ;

Jean-Luc Moudenc, ancien maire de Toulouse, président du groupe d'opposition municipale à Toulouse ;

Gaël Perdriau, président de Saint-Etienne 2014 et conseiller municipal ;

Laurent Prunier, président du groupe d'opposition municipale à Brest ;

Hervé Reynaud, président du groupe d'opposition municipale à Saint-Chamond ;

Patrick Thil, président du groupe d'opposition municipale de Metz ;

Marie-Hélène Thoraval, conseillère régionale de Rhône-Alpes, présidente du groupe d'opposition municipale à Romans.

2 commentaires:

  1. « Des policiers et des caméras de surveillance, tout de suite ! », tel pourrait être le slogan de l’UMP en France si ce n’était pas déjà celui de la populiste UDC en Suisse… Reste qu’en matière de sécurité, l'UMP reste l'UMP. La preuve ? La récente tribune de caciques du parti présidentiel soutenant Christian Estrosi stigmatise des édiles coupables, selon eux, de faiblesse sur le front de la sécurité (Le Monde du 20 août). Mais ici comme ailleurs, c'est toujours la même antienne : développer la police municipale et multiplier la vidéosurveillance, pardon la vidéoprotection, même si elle ne protège de rien en vérité, pas même des agressions... Bref, du sommet à la base, les cellules de l'UMP ne font que psalmodier les incantations gouvernementales, toujours la même rengaine sécuritaire avec juste un oubli, un petit oubli : c'est le contribuable qui paie leurs fantaisies, le même contribuable qui paie deux fois pour une sécurité de moindre qualité car les insuffisances de la police municipale et de la vidéosurveillance sont, bien évidemment, sciemment occultées tout comme sont omises les suppressions massives dans la police et la gendarmerie nationales. Voilà à quoi est réduite la Majorité présidentielle, bousculée par les scandales politiques. Dès lors, celle-ci ne voit plus qu’une seule alternative : la surenchère sécuritaire !

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  2. Sauve ki peutaoût 23, 2010

    Grenoble ou pas Grenoble, émeutes ou pas émeutes, tir à balle sur les forces de l'ordre ou pas, certains continuent de faire de la littérature;
    Avec eux, nous n'aurions pas droit à la sécurité, donc à la démocratie.

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