lundi 15 mars 2010

Régionales: le MoDem sort à poil de l'isoloir du 1er tour

L'autocrate du MoDem a essuyé un cuisant revers électoral

François Bayrou a fait très exactement hier ce qu'espéraient tous les concurrents du résidu du centre. Image ci-contre extraite de la video prémonitoire du MoDem, montrant un specimen centriste en voie d'extinction à la recherche de son créateur.
Corinne Lepage enrage, Bennahmias s'en est rasé le crâne et Marielle de Sarnez, qui se croit à la Ferme des Célébrités aux douze coups de minuit sonnés, fait l'autruche, la tête sous terre et la patte crochue tendue vers le moindre menu vermisseau. Lassalle n'aura plus personne à qui casser les oreilles de son chant solitaire au fond de ses montagnes. Les derniers ours et bouquetins devront se constituer en association de défense. Lire PaSiDupes

A peine 4 % des voix

Le parti centriste danse encore devant les trotskistes, mais i
l est devancé par Europe Ecologie, le Front national et même le Front de gauche, très loin des 12 % obtenus par l'UDF en 2004 - avec un positionnement politique très différent -dans les seize circonscriptions où il s'était présenté seul.
Pis, il est bien en deçà des 8,46 % recueillis aux dernières européennes.
Sans même le comparer aux 18,57 % de François Bayrou à la présidentielle.

Le nombre de conseillers régionaux Modem va considérablement diminuer. Dans toutes les régions où il n'a pas dépassé la barre des 5 %, le parti croupion n'aura pas le moindre élu - et ne sera pas remboursé de ses frais de campagne. Et même dans les autres, il n'apparaît pas en position de force pour négocier des alliances de second tour.


Bayrou, une bourrique qui se dérobe à l'obstacle

Pour le fossoyeur du centre, qui avait imposé une stratégie d'autonomie dès le premier tour, le coup est rude.

Sans hypothéquer totalement ses chances en 2012, les régionales lui compliquent encore un peu plus la tâche. Difficile de revendiquer le rôle de centre de gravité de la vie politique avec des scores aussi faibles. Difficile, aussi, de conquérir l'Elysée avec un parti qui ressemble plus à une coquille vide qu'à une véritable machine de guerre. « On ne mise pas beaucoup sur un cheval qui n'avance plus », lâche un responsable départemental du Modem, avouant un « très gros ras-le-bol » : « Il faut avoir les convictions chevillées au corps pour rester… », soupire l'aspirant Phoenix.
La fronde, la grogne et la rogne

La grogne, alimentée par les mauvais sondages, a pris de l'ampleur avant même le premier tour. La vidéo de campagne fustige le PS et on voit mal comment l'entre-deux tours pourrait permettre de recoller les morceaux.

Corinne Lepage a pris ses distances
Elle a mis en cause hier « le président du parti et sa stratégie ») et fait des risettes à Europe Ecologie qui préfère jouer à "Je te tiens, tu me tiens par la barbichette..."

D'autres ont claqué la porte
Le mouvement pourrait s'amplifier. Déjà, plusieurs conseillers nationaux réclament la tenue, dès la fin mars, d'un conseil extraordinaire du parti, demandant à François Bayrou de se concentrer sur la présidentielle et de laisser les rênes de l'appareil.

Beaucoup, au sein du parti, n'ont pas apprécié le « casting » du Modem pour ces régionales.
Certains, sur le terrain, ont traîné des pieds pour faire campagne et, parfois, avouent ne pas avoir voté pour le candidat de leur parti. Hier, le centriste a promis de « tirer les leçons » de ce « mauvais jour », excluant de renoncer à son « combat » : « Une vérité ne cesse pas d'être vraie parce qu'elle est minoritaire. »
La « génération nouvelle » que François Bayrou voulait faire émerger n'est nulle part parvenue à créer la surprise. Son Obama hexagonal, Alain Dolium, sur lequel le député des Pyrénées-Atlantiques avait fondé quelqu'espoir, n'a recueilli que 4 % des voix en Ile-de-France. Dans la moyenne, comme Yann Wehrling en Alsace ou Azouz Begag en Rhône-Alpes.

Certains ont fait pire
.
En PACA, le Modem n'a pas atteint 3 %. Seul Jean Lassalle, fidèle parmi les fidèles, a sauvé l'honneur du Modem. En dépassant les 10 % et en se maintenant au second tour en Aquitaine.
Il aura un poids considérable ! D'estime...

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