mercredi 6 janvier 2010

Quatre artistes dans une nouvelle scène avec les sans-papiers grévistes

6.000 travailleurs sans papiers engagés dans le prochain film de J.-P. Thorn ?
Clandestins grévistes

On peut avouer ne pas connaître le fameux réalisateur Jean-Pierre Thorn.
Cinéaste engagé, il est en recherche de notoriété.
Il a tourné son premier court métrage, Emmanuelle, il y a 35 ans (1965) et son premier long en 1968 au coeur de …l'usine occupée de Renault-Flins dans le cadre des productions des Etats Généraux du Cinéma français.
Ce qui fait le militant n’en fait pas un artiste.
Passé ouvrier spécialisé à l'usine métallurgique Alsthom de St Ouen, l’activiste fit son retour dix ans plus tard, en 1978, en devenant co-animateur de la distribution d'un programme de 10 films intitulé "Mai 68 par lui-même". Les sans papiers lui offrent aujourd’hui une seconde chance à saisir, puisque Mai 68 n’a pas suffi à révéler son immense talent, malgré de nombreux films d'entreprises et émissions syndicales.

Il fait donc partie d’ une trentaine ( ?) d’artistes (selon les organisateurs producteurs de la manifestation), qui pressent le gouvernement de dénouer le conflit des 6.000 travailleurs demandeurs d'emploi sans papiers mais en grève depuis le 12 octobre à travers la France.

Dans les rôles principaux, des militants à l’abri du besoin.
Sur le devant de la scène, volant la vedette aux grévistes, on a droit au show habituel des vedettes saisonnières sur le retour, à défaut des Carole Bouquet ou de Jean Rochefort: Charles Berling, Juliette Binoche ou Guy Bedos et la marraine Balasko, qui n’a plus guère besoin de tourner et se libère facilement.

Les intermittents du spectacle médiatique ont partagé mercredi une galette des rois avec l'un des piquets de grève, non pas à l'entrée de leur usine ou de leur administration, mais dans un local du VIe arrondissement de Paris, pour rompre un "silence assourdissant" autour de cette lutte de près de trois mois. La frangipane, ça tient au corps des riches de la gauche caviar, mais pour les autres, c’est pas galette !
Il faut bien faire descendre la galette...

La comédienne Josiane Balasko (de son vrai nom Josiane Balasković)
, qui a souvent dénoncé par le passé l'indifférence à l'égard des sans-papiers, a une nouvelle fois exprimé sa colère. "Des gens qui travaillent depuis longtemps et qui n'ont droit à rien, c'est insupportable", a-t-elle affirmé, lapidaire.
"Récemment, le président de la République a dit 'redonnons un sens au mot fraternité'. Il l'a dit, nous, on est là pour le faire", a-t-elle insisté, en référence aux voeux de
Nicolas Sarkozy, le 31 décembre. PaSiDupes demande pardon pour la Jo à Sa Cynique Majesté Royal dont la célèbre « fraternitude » n’est pas arrivée aux oreilles sélectives de la militante à la casquette sur les yeux.


Tout est bon:
les tests ADN,
les mal-logés ou
les sans-abri,
et maintenant
les clandestins
grévistes

  • L'actrice Juliette Binoche lui a fait écho : "Continuez, on est avec vous. On espère que le gouvernement comprendra." C’est du ressenti.
  • L'acteur Charles Berling a fait part de son "admiration" pour ce mouvement. "J'ai le sentiment que ce qui se passe ici est important. On ne peut pas donner cette image-là de notre pays", a-t-il déclaré, avant de disparaître.
  • D’autres artistes en perte de vitesse, tels le comique Guy Bedos (avec ou sans talonnettes ?), le chanteur disparu Cali ou encore le réalisateur inconnu Jean-Pierre Thorn ont déploré que cette lutte soit très peu relayée dans les media, alors que ces travailleurs vivent, selon eux, une situation "hallucinante". Cette prestation pourrait leur valoir un César…
    "La solution, c'est de pas laisser des gens vivre dans des conditions indécentes, c'est de ne pas gaspiller de l'argent en achetant 90 millions de vaccins" contre la grippe A, a insisté Josiane Balasko, qui pratique l'amalgame comique mais n’a rien à faire des personnes à risque et encourage au boycottage de la vaccination. On comprend, dès lors, qu’il y ait des surplus...
    Côté cour, où les artistes ont fait leur apparition, des clandestins scandaient : "On vit ici, on travaille ici, on veut rester ici." Veni, vidi, vici n’a pas manqué de les inspirer, à moins que le souffleur ne soit venu leur dire leur texte.

    La Ligue des droits de l'homme n'est jamais loin sur ces coups-là et souligne le décalage qui perdure entre les sondages montrant, selon elle, qu' une majorité de chômeurs Français soutiendrait les travailleurs sans papiers mais dénoncerait le refus du gouvernement d'une régularisation à tout va.
    Pour Raymond Chauveau, l'un des responsables de la CGT, le problème des salariés sans papiers embauchés en toute connaissance de cause par des entreprises est maintenant publiquement posé.
    "Il faudra bien trouver une solution. Et la solution est du côté du gouvernement", a-t-il assuré. Les buldozers de la CGT et du PCF resteront cette fois au garage… Lire sans faute PaSiDupes au libellé ‘bulldozer, ceux du PCF, ci-dessous
    Ou celui-ci consacré à la CGT et les sans-papiers

  • Les syndicats demandent que le ministre du Travail, Xavier Darcos, et non plus celui de l'Immigration, ministre socialiste de l'ouverture, se saisisse du dossier. Est-ce que l’UNEF, la FCPE et la FSU veulent aussi reprendre Darcos ? Et si les citoyens vigilants constituaient désormais les gouvernements ?

    Après un signe de bonne volonté du ministre de l'Immigration, Eric Besson, qui a déjà élargi fin novembre les critères de régularisation, le gouvernement n'a plus varié sur ce dossier.

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