mercredi 27 janvier 2010

Grippe A: Roselyne Bachelot ne peut se fier à personne

Ni les conseillers politiques, ni les experts médicaux ne seraient fiables C'est le tour du groupe d’experts du comité de Roselyne Bachelot d'être montrés du doigt. Supposés la conseiller sur la grippe A, plusieurs d’entre eux sont aujourd’hui au coeur de la polémique. Lire aussi PaSiDupes

Le comité de lutte contre la grippe
Il a été créé par décret le 25 juillet 2008 « pour apporter au ministre chargé de la Santé une expertise sur l’ensemble des mesures à mettre en oeuvre pour contrôler et réduire l’impact d’une épidémie de grippe ou d’une pandémie grippale ».
C’est ce comité qui, en septembre 2009, a préconisé une vaccination massive (sur incitation de l'OMS, Organisation Mondiale de la Santé), avec des priorités : les personnels hospitaliers, les femmes enceintes, puis les personnes les plus fragiles, et enfin le reste de la population.
Les dix-sept experts de ce comité ont tous été nommés sur décision de la ministre de la Santé. En 2009, seuls deux d’entre eux n’ont eu aucun lien d’intérêts avec les firmes. Plus significatif encore, six ont perçu cette année-là des rémunérations personnelles des laboratoires. Pour autant, sauf à vouloir à tout prix désigner des boucs émissaires, qui peut raisonnablement affirmer que l'éventuelle collusion de six experts sur dix-sept peut expliquer la décision du ministère, rétrospectivement jugée excessive aujourd'hui ?

L’analyse de l’épidémie
Beaucoup de scientifiques s’interrogent sur le fait que des sommités médicales n’ont pas vu, en août, que le virus était bien plus bénin que la crise mexicaine d’avril ne le laissait prévoir.
Yves Charpak, spécialiste des maladies infectieuses, s’interroge : « On n’a jamais eu le vrai bilan de l’enquête faite au Mexique sur la mortalité du virus H1N1, effectuée par le représentant officiel de la France, le docteur Manuguerra, président de ce comité. Si, comme on le suppose, les chiffres montraient que c’était bien moins grave qu’initialement évoqué par les Mexicains, ce comité aurait dû rendre ces données publiques. Au lieu de ça, il a continué à évoquer le risque majeur de la pandémie à venir pour l’hiver. »
Charpak (Pologne, 1924), prix Nobel de physique 1992, a également été récompensé du Prix de la Société française de physique (1980), décerné par la société ...Ricard !

Un projet d’enquête parlementaire
La position de certains experts du comité est devenue délicate. « Imaginez deux minutes que plusieurs experts aient été contre le principe de vaccination de masse dans les débats à huis clos. Cela voulait dire qu’ils allaient contre les intérêts de leur employeur, ce n’était pas une décision facile à prendre », constate le sénateur divers gauche François Autain, médecin, qui veut lancer une commission d’enquête parlementaire sur ce sujet.
François Autain est membre du Parti de gauche de J.-L. Mélenchon. Il fut par ailleurs secrétaire d’État auprès du ministre de la Solidarité nationale, chargé des immigrés, sorte de 'ministère' de l'identité nationale, avant l'heure, dans le gouvernement socialiste de Pierre Mauroy (1981-1983).
Accessoirement, il est oncle de Clémentine Autain, née en 1973 à Saint-Cloud dans les Hauts-de-Seine, un temps conseillère municipale de Paris (apparentée PCF)et récemment attirée par le NPA anti-capitaliste. La vertueuse fut pourtant membre du conseil d'administration de l'OPAC, l'organisme chargé de la gestion des logements à loyers modérés de Paris, au temps tumultueux de leur attribution douteuse à des nantis de tous horizons. cf. l'affaire de la Régie Immobilière de la Ville de Paris (RIVP): lien PaSiDupes

Liste noire (nominative!) des experts suspects
Les six sont présumés coupables, en attendant de savoir si, parmi les onze autres encore présumés innocents, certains n'habiteraient pas par malheur dans la rue de l'un des laboratoires fournisseurs de doses de vaccin...

Jean-Claude MANUGUERRA
Français, président du comité de lutte contre la grippe, chercheur à l’Institut Pasteur et aussi rémunéré par Roche.
Jean-Louis BENSOUSSAN
Français, membre du comité de lutte contre la grippe, directeur des Grog (groupes régionaux d’observation de la grippe) et rémunéré par Roche.
Sylvie VAN DER WERF
Française, membre du comité de lutte contre la grippe, chercheuse à l’Institut Pasteur Paris et aussi rémunérée par GSK.
Brigitte AUTRAN
Française, membre du comité de lutte contre la grippe, professeur de médecine à la Pitié-Salpêtrière et aussi rémunérée par Sanofi-Pasteur.
Catherine WEIL-OLIVIER
Française, membre du comité de lutte contre la grippe, pédiatre à Colombes
et aussi rémunérée par Sanofi, GSK et Roche.
Jean BEYTOUT
Français, membre du comité de lutte contre la grippe, professeur de médecine à Clermont-Ferrand et aussi rémunéré par Novartis.

Une chance que les experts sélectionnés sont des scientifiques. Que n'aurait-on dit s'ils avaient été recrutés à EDF la SNCF ?... L'erreur originelle ? Ne pas avoir pensé aux politiques et surtout aux journalistes. Mais attention, Joffrin était capable d'accepter !

4 commentaires:

  1. Madame Bachelot, vous avez un cerveau, non? Vous êtes ministre, non? Le premier point vous permet de poser, normalement, les bonnes questions et à séparer le bon grain de l'ivraie. Le deuxième vous oblige à être clairvoyante ( ou au moins à l'être plus que la vile populace). S'il vous manque l'un OU l'autre de ces deux attributs, vous n'avez rien à faire dans un gouvernement.

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  2. François n'appartient pas à la vile populace: il a un cerveau pour deux !
    Dommage que la connection bogue entre les deux hémisphères...

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  3. Comme pour la burka, il est impossible d'avoir une discution avec un "anonyme".

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  4. François ?
    Ce François, le nôtre, est-il universellement connu?
    Et si c'était François Bayrou ? A moins que ce ne soit François Hollande...
    J'abandonne.

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