jeudi 17 septembre 2009

Commission européenne: Barroso, ré-élu dans un fauteuil

Les abstentionistes socialistes et les opposants Verts sont battus

Les 27 pays de l'U.E. se sont rassemblés sur BarrosoJosé Manuel Barroso a été reconduit à l'unanimité par les 27 Etats à l'issue d'un vote qui grandit l'image d'unité de l'Europe dans le monde.
Barroso a été réélu pour un second mandat de cinq ans par le Parlement Européen avec une confortable majorité absolue le plaçant en position de force pour constituer sa future équipe. La gauche européenne et sa presse militante lui opposent son bilan que, contre toute évidence, ils disent contesté.
Exemple de propagande malsaine à laquelle s'adonne avec volupté la presse vertueuse, des journalistes affirment que, dans son propre camp conservateur, certains élus -mais anonymes- confieraient -mais en privé- qu'ils approuveraient sans enthousiasme M. Barroso. Dans ces circonstances, les pleutres -tels ceux de l'agence A*P- font en outre un usage intensif du conditionnel …

L'ancien Premier ministre portugais, 53 ans, sort néanmoins victorieux d'une longue campagne électorale débutée en juin. Il a finalement recueilli 382 voix sur son nom, face à 219 votes contre et 117 abstentions, au cours d'un scrutin à bulletins secrets. Ainsi, J.-M. Barroso a réussi à obtenir l'aval de plus de 50% des 736 eurodéputés, alors qu'une simple majorité de "oui" suffisait. Bien que ce score soit sans appel, la gauche politique et médiatique s'obstine à contester cette ré-élection.

Les contestataires n'avaient pu s'entendre sur un candidat commun...

Proposé par la droite modérée, J.-M. Barroso était le seul candidat en lice. C'est dire que, malgré une campagne de dénigrement, le président reconduit a aussi été soutenu majoritairement par les Libéraux.
Et pourquoi les 184 élus socialistes, ses détracteurs aigris, avaient-ils donc décidé de s'abstenir ? Unis dans l'opposition systématique, la gauche n'avait pas pu se rassembler sur un nom commun.

Ils font plus fort encore
Contre l'avis de Catherine Trautmann, la chef de file française, qui prétend que "M. Barroso nous a montrés qu'il manquait de courage dans des moments critiques", la plupart des socialistes portugais et espagnols ont voté "oui", en cohérence avec leurs gouvernements socialistes.
Président consensuel, le Portugais a atteint la majorité absolue avec le soutien des conservateurs eurosceptiques (britanniques, tchèques et polonais), qui ont constitué un groupe dissident, car ils sont opposés au traité de Lisbonne. Un texte qu'au contraire J.-M. Barroso défend.

"Je suis fier de ce résultat", a commenté M. Barroso, visiblement satisfait. Considérant la campagne négative de l'opposition, ses services avaient bon espoir qu'elle serait contre-productive et permettrait qu'il rassemble sur son nom les voix de plus de la moitié de l'hémicycle. Le journal 20Minutes titre d'ailleurs: «Barroso réélu sans surprise à la tête de la Commission » (lien )
Le président français Nicolas Sarkozy s'est réjoui de pouvoir "approfondir encore" sa coopération avec le Portugais.

Le programme du Président de la Commission Européenne
M. Barroso a publié début septembre de grandes orientations et fait connaître aux partis frondeurs les compromis vers lesquels il est prêt à avancer. Un exercice de dialogue qui a entraîné "des concessions", de l'avis même des socialistes, renforçant ainsi la réputation d'écoute du président consensuel.
C'est "une très bonne chose pour l'Europe", a d'ailleurs renchéri, plus enthousiaste encore, le Premier ministre britannique Gordon Brown. "J'ai dit depuis longtemps qu'il était la bonne personne pour cette fonction", a ajouté le travailliste britannique. Une pierre de plus dans le jardin des socialistes français.

Confirmé, voire renforcé
Le président Barroso va désormais pouvoir réfléchir à la composition de sa future équipe de commissaires, ainsi qu'aux autres postes clés de l'UE, fruit d'inévitables et nécessaires tractations avec les gouvernements.
Il lui faudra "attendre le vote par référendum des Irlandais" sur le traité de Lisbonne le 2 octobre avant toute désignation. Mais "cela n'empêche pas des contacts informels avec des chefs d'Etat et de gouvernements", a néanmoins annoncé M. Barroso. Le résultat devrait permettre d'éviter un second vote si le "traité de Lisbonne" entre en vigueur. Avec ce texte, censé faire fonctionner l'UE de manière plus efficace, une majorité absolue est en effet nécessaire.

Le nouveau Parlement européen élu en juin a exigé, avant de procéder à un vote, que le président à élire présente un programme écrit.
Candidat à sa propre succession, Barroso a donc publié début septembre de grandes orientations et fait des promesses pour convaincre les Etats de l'UE , avant qu'ils ne l'adoubent unanimement.

L'opposition stérile

  • Esbrouffe et peine perdue, exemple d'agitation stérile
    Avant le vote, Sylvie Goulard, MoDem et présidente du Mouvement européen-France, et Daniel Cohn-Bendit cosignèrent sans illusion, le 16 septembre 2009, une tribune dans Le Monde pour appeler les parlementaires à repousser cette candidature.
  • Les ineffables de LePost
    Ces journalistes partisans dénoncent la satisfaction du Français Michel Barnier , candidat à un poste de commissaire européen. De quel droit ces démocrates de haut vol doutent-ils respectueusement en lieu et place de Jean-Marie Cavada (UMP) que le discours de Barroso hier mardi ait pu lui apporter -comme à la majorité des votants- toutes les clarifications nécéssaires sur sa détermination à réguler, et sur ce qu'il entend par "économie sociale de marché". Ils regrettent même le vote à mains levées, comme dans les amphis !...
  • Guy Verhofstadt (1953) devait faire obstacle à Barroso
    Le mardi 29 juin, l'ancien Premier ministre belge et tout nouveau député européen, Guy Verhofstadt, avait été élu Président du groupe Alliance des Démocrates et des Libéraux pour l’Europe (ALDE) au sein du Parlement européen -par acclamation... Jugé trop fédéraliste, il avait été refoulé par Tony Blair en 2004.
    Dès le débat du 1er juillet, le groupe ALDE avait montré les nom-
    breuses divisions
    qui règnaient déjà parmi les membres, au terme de 3h30 de débat, aucune ligne claire n’était dégagée...
    Les uns, notamment la gauche française(!), plaidaient pour un report à octobre du vote pour l’élection de Barroso, après le referendum irlandais et/ou après l’entrée en vigueur de Traité de Lisbonne. Les autres ne voyaient pas l’intérêt de repousser un tel vote, Barroso étant de toute façon le seul candidat, et, qui plus est, soutenu par le Conseil. A la mi-juillet, la propagande donnait l’alliance APSD-Verts-ALDE suffisante pour empêcher la réélection de Barroso...
    Peut-être son haleine a-t-elle eu raison de ses espoirs (cf. Bush qui détourne la tête...).

    Les ambitions du chef de groupe socialiste

    Martin Schulz se serait bien vu à la présidence.
    Mais si « la stratégie du président du groupe socialiste est très clairement connue et identifiée par tous », « je ne crois pas que cela soit la ligne de tout le groupe socialiste et je ne pense pas qu’il emmène la conviction de tout le groupe sur cette ligne-là”, dénonce Pervenche Berès. “Donc, le groupe est divisé ?”, interrogea euronews. “Je pense qu’il sera divisé, oui.”

    Les socialistes se sont résignés: les Etats unanimes étaient unis sur la candidature Barroso.
    Le groupe socialiste et démocrate a lui-même infléchi sa position en décidant, mardi 15 au soir, par 95 voix contre 43 et neuf abstentions, de faire de l'abstention sa ligne politique officielle, sur proposition de son président, l'Allemand Martin Schulz.

    Daniel Cohn-Bendit avait également pris acte de l'impossibilité de renverser la vapeur.
    Il a encore disjoncté, s'écriant: "C'est José Manuel Obama, Yes he can ! Il peut tout maintenant. Tout ce que vous n'avez pas vu pendant cinq ans, vous allez voir ce que vous allez voir (...) Je crois halluciner. C'est: tout a changé, donc je reste !", a-t-il éructé.
    La campagne “Tout sauf Barroso” a rencontré l'écho que l'on voit dans la vie politique européenne.
    « Je maintiens que M. Barroso n'est pas la personnalité dont l'Europe a besoin », a affirmé sur France 2 le député européen.
    Mais il le dit avec des fleurs:
    Parce que les fleurs, c’est périssable…
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