vendredi 29 mai 2009

Les socialistes plongent la région PACA dans la tourmente

La vice-présidente, accusée de détournement de fonds publics, mise sur la touche
Certains s'étonnaient que la question de l'appellation de la région PACA soit soudainement revenue sur le tapis ! Ce sigle, insiste-t-on, ne parle pas: il n'évoque rien, ni aux étrangers, ni même à bon nombre d'habitants de la région. PACA (Provence Alpes Côte d'Azur) ne conviendrait plus à son président, l'illustre socialiste Michel Vauzelle, qui a signé son arrêt de mort, parce qu'officiellement il n'est pas porteur.
D'autres auront observé que ce n'était pas le fait du hasard. Il était urgent de détourner l'attention... Car ce souci majeur en cache un autre, politique et judiciaire, dont les conséquences politiques pourraient se révéler explosives.

L'enquête sur le détournement de subventions (Lire PaSiDupes) pousse Michel Vauzelle à mettre sa vice-présidente, Sylvie Andrieux, sur la touche.

Dans un communiqué sec, diffusé le jeudi 28 mai, Michel Vauzelle, le président de la Région, a annoncé par un communiqué qu'il a "décidé aujourd'hui (jeudi soir) de gérer personnellement la délégation à la politique de la ville, jusqu'à présent confiée à Sylvie Andrieux (...). Je souhaite en effet que l'enquête concernant un éventuel détournement de subventions au préjudice du Conseil régional se déroule dans les conditions nécessaires au respect des intérêts de la Région et de ses citoyens."
Le président conclut en indiquant que "la Région a déposé plainte" et qu'il "attend de la procédure en cours qu'elle apporte, dans les meilleurs délais, les éclaircissements indispensables pour que la justice passe et que la Région obtienne réparation du préjudice subi."

Quelles nouvelles avancées de l'enquête ont bien pu pousser Michel Vauzelle à écarter la députée, dont le nom est mentionné à plusieurs reprises par les autres personnes mises en cause, mais qui n'a pas été mise en examen, ni même entendue ?
Cette décision serait directement liée à la procédure en cours. Le président de la Région aurait appris il y a quelques jours seulement des éléments compromettants dans le dossier, dont l'instruction est menée par le juge Franck Landou.

De son côté, jeudi, Sylvie Andrieux, députée (PS) et maire du 7e secteur de Marseille, prétendait pourtant qu'elle s'était elle-même résolue à quitter son poste au Conseil régional.
La socialiste Sylvie Andrieux réfute les accusations avec vigueur ou aplomb, comme on voudra... "Il n'est pas question de lâchage", souligne celle qui devait, avant le 15 juin, choisir entre ses mandats de député, conseillère régionale, conseillère municipale et communautaire.

  • Elle aurait anticipé sa disgrâce.
    "Le week-end dernier, j'ai annoncé à Michel Vauzelle que j'avais fait le choix des mandats de proximité, je quitte donc le Conseil régional, cette décision a été prise d'un commun accord."
  • Ses proches ne cachaient pas leur étonnement face à la tournure des événements. Vice-présidente de la Région, le départ de Sylvie Andrieux devrait prendre effet le mardi 2 juin. L'élue, qui dirige le groupe PS à la Région, conseillère régionale depuis 18 ans, a préféré, cette fois, quitter les bancs de l'Hôtel de Région et conserver ses fonctions au sein du conseil municipal. Alors qu'en 2001, déjà frappée par le cumul des mandats, elle avait choisi de céder sa place en mairie. "Mais le redécoupage électoral qui se prépare est un véritable charcutage et je veux mener le combat."
    "C'est moi qui ai pris les devants, poursuit Sylvie Andrieux, je devais annoncer ma décision en conseil municipal lundi mais je n'ai pu le faire. Un communiqué doit être publié ce matin" [vendredi], se défend-elle.
  • Dans l'entourage du président de la Région qui n'a pas souhaité s'exprimer, on précise pourtant "qu'il s'agit bien d'une décision à lui". Michel Vauzelle aurait-il voulu prendre les devants alors que la pression judiciaire monte ?

    L’affaire éclabousse-t-elle l’ancien ministre de la Justice de Mitterrand ?


    -> L’enquête devra déterminer comment de telles sommes ont pu quitter les caisses de la Région : "Ce qui compte aujourd’hui, c’est le départ de ces sommes d’argent. Nous cherchons à prouver que certains ont permis à des fonds publics d’alimenter ces associations bidons. À la limite, le pourquoi, cela nous intéresse moins."
    -> Parmi les mis en examen dans le dossier instruit par le juge Franck Landou, figure Roland Balalas. Secrétaire général du groupe PS du Conseil Régional, il est aussi attaché parlementaire de la députée Sylvie Andrieux, depuis 2002. A-t-elle cautionné les pratiques que la justice reproche aujourd’hui à son collaborateur ?
    Responsable socialiste, mais pas coupable

    -> Les personnes mises en examen et placées sous contrôle judiciaire auraient par ailleurs interdiction d’entrer en contact avec la députée, ainsi qu’avec Georges Gross, conseiller d’arrondissement PS du 7e secteur (arrondissement) de Marseille, et Denis Rossi, conseiller général PS de Saint-Barthélémy (Marseille).
    Une disposition dont ce dernier s’étonne puisqu’ à la différence des autres élus, il n’est pas plus mis en cause dans ce dossier que le Conseil Général auquel il appartient : "Ni la police, ni la justice ne m’a demandé quoi que ce soit. C’est quand même extraordinaire de n’être informé de rien ni consulté. La PJ est simplement venue au Conseil général pour vérifier des dossiers d’associations qui, en plus, n’ont bénéficié d’aucune subvention du Département."

    L’élue, quant à elle, accuse les autres sereinement

    Elle nous le dit sans vergogne, elle a plus d'un tour dans son sac: "Dans ce dossier, il y a des négligences administratives béantes. Moi, je suis complètement à l’aise. Je suis une vieille bique de la politique et j’ai une bonne image. [Pourvu que ça dure...] Quand on a 165 000 habitants dans sa circonscription, vous croyez que c’est une association qui va vous aider à gagner des élections ?" ...
    Cool, l’élue ! Ca s'est joué de peu et le maire UMP est bien 'brave'...
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