jeudi 19 juin 2008

Qui la grève de l’audiovisuel public a-t-elle donc perturbé ?

Les impertinents journalistes conservateurs sont en émoi : pas nous !
Nous avons retrouvé la ‘zen attitude’ pendant 24 heures ! Que de la musique. Pas de parti pris, ni de provocations et des chaînes privées au travail : quel soulagement ! Mais le répit aura été de courte durée…

Hier journalistes d’Etat , fonctionnaires aujourd’hui
Au même instant, des personnels étaient plongés dans les affres de l’angoisse. Pas même peur pour nous et notre état de manque de (dés)information ! Ils sont inquiets de supposées conséquences de la suppression de la publicité, annoncée il y a six mois, le 8 janvier par Nicolas Sarkozy. La grève a encore servi de préalable à un dialogue ouvert et positif. Les programmes des télévisions et des radios de l'audiovisuel public étaient perturbés mercredi matin.
Aucune tranche d'information matinale n'était assurée sur France Info, France Culture et Radio France Internationale, les programmes étant remplacés par de la musique. Sur France 2, l'émission Télématin a été maintenue mais aucun journal télévisé n'y a été assuré.


2005 : le montant de la redevance a déjà baissé de 0,50 euro
Les syndicats du monstre de papier notent que la suppression de la publicité "entraînera un manque à gagner de 810 millions d'euros de recettes publicitaires, auxquels il faut ajouter le coût de remplacement des programmes (400 millions d'euros), soit 1,2 milliard d'euros, représentant environ 40% du budget de France Télévisions, et 45 millions d'euros pour Radio France".

« Premier groupe audiovisuel français » !
"Cette simple annonce a d'ores et déjà provoqué une déstabilisation économique et financière du groupe France Télévisions qui, pour la première fois depuis sa création, affichera un résultat déficitaire en 2008", ajoute l'intersyndicale dans un communiqué, en déplorant que "cinq mois après l'annonce, aucun modèle économique alternatif n'a été élaboré". Quelles sont les propositions de l’intersyndicale en question ? Le statu-quo...

Des insolents qui sont aussi des réactionnaires
L'intersyndicale souligne que "les risques de démantèlement de l'audiovisuel public sont plus que jamais évidents", et dans son langage militant "refuse cette logique de casse" et "réaffirme son attachement à la redevance". A condition de l’augmenter ?

La redevance
La redevance française est l'une des plus faibles d'Europe, et comme on l'a vu plus haut, elle finance pourtant de nombreuses chaînes de télévision et de radio. Tous nos voisins européens possèdent eux aussi leurs services publics de radio-télévision : en Grande-Bretagne c'est la BBC, en Allemagne la ZDF et l'ARD, en Italie la RAI, ou encore RTVE en Espagne. Dans tous ces pays, les contribuables payent donc aussi une redevance, qui permet de financer en partie ou totalement ces services. La moyenne européenne en matière de redevance est de 184€, et dans certains pays, comme l'Allemagne, elle peut monter jusqu'à 204€ par an et par foyer, soit près de deux fois plus qu'en France !
En 2007, le tarif français de la redevance est de 116 € en métropole et de 74 € dans les départements d'outre-mer.
LIEN
La redevance est-elle égalitaire ?
Hormis les personnes modestes de plus de 65 ans pour lesquelles Nicolas Sarkozy a demandé en décembre 2007 au Parlement de maintenir leur exonération en 2008, la taxe n’est ni redistribuée ni égalitaire pour quelque 780.000 foyers âgés modestes.
L’aspect artistique ne les préoccupe pas davantage nos insolents matérialistes.
Les coupures publicitaires des longs métrages diffusés sur les chaînes du groupe France Télévisions pourraient les offusquer, mais il semble bien qu’ils sont davantage soucieux du financement de leurs costumes maison à écussons et cravates aux couleurs du service public !
Et le service minimum d'accueil
des téléspectateurs et auditeurs
malades, seuls et âgés ?

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