dimanche 23 mars 2008

Jospin entend peser sur la désignation du nouveau premier secrétaire

Après le pape de transition, l’ancien réclame quelqu'un «d'expérience»
Marche arrière, en avant toutes ?
Pour faire simple, deux camps se forment au PS. Face à face, les partisans de Désirdavenir Royal, qui avancent leurs pions en direction du congrès, et les autres, qui freinent et s'opposent. Dernier de ceux-là à s'être exprimé: Lionel Jospin. «Parmi leurs dirigeants actuels, les socialistes doivent choisir pour la porter à leur tête une personnalité dotée d'une culture et d'une expérience politiques indiscutables. Qui connaisse le PS et respecte ses militants. Qui ait la volonté de redonner tout le sens de la réflexion et de l'action collectives pour faire des propositions cohérentes au pays», écrit l'ancien premier ministre, hier dans Le Monde. En somme, un anti-portrait de la prétendante : aux yeux de Jospin, Sa Cynique Majesté Royal ne fait pas l’affaire.
De son côté, l'ex-candidate battue ne dissimule plus son ambition. Elle est même pressée: elle piaffe! Dans son agenda, elle fait désormais figurer les réunions d'un «conseil politique» (!), le mardi matin, c'est-à-dire de ses quelques proches. Mercredi, elle a regretté le «calendrier tardif» du PS, fixant le congrès en novembre. À défaut de pouvoir accélérer le processus, de rassembler et de faire des propositions positives, puisqu'ils sont minoritaires dans les instances de direction, ses affidés redoublent de critiques. C’est là qu’ils excellent…
Hier, le député européen Vincent Peillon cherche à libérer la place et veut la mort du père. Il a accusé le futur ex-premier secrétaire François Hollande de diviser le PS en ayant sollicité un appel des premiers fédéraux. Hollande, un agitateur? Jeudi, 45 d'entre ces premiers fédéraux ont en effet signé un appel à un « débat serein », publié par Libération. « Dire aux uns et aux autres 'soyez responsables' et soi-même, à ce moment-là, poser un texte qui est un texte de fraction puisque 45 sur 100 ça fait quand même une minorité ça m'étonne », a feint Peillon.

Royal veut prendre tout le monde de vitesse. Elle s’est préservée en ne sollicitant aucun autre mandat, pendant que les autres s’épuisaient à asseoir leur légitimité. Elle les presse, bien qu'ils sortent à peine d’élections législatives et municipales, tandis qu’elle soignait son image en parcourant la France au prétexte de soutien de camarades socialistes...
Pour sortir du bois, elle guettait le moment où une concurrence risquait d’émerger. Le maire de Paris, Bertrand Delanoë, qui n'a pas encore dévoilé ses intentions précises. Ou bien le maire de Lille, Martine Aubry, décidée à se remettre en selle. Un sondage CSA paru hier dans Le Parisien la place en troisième position des candidats préférés des sympathisants de gauche pour conduire la rénovation du PS, derrière Royal et Delanoë.
Pour Jospin, tout sauf Royal.

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