lundi 24 mars 2008

Au PS : un fort malaise suinte aux murs

Après Jospin, Moscovici et Lang prononcent des mises en garde
La famille socialiste crie victoire à la fenêtre mais s’étripe à l’intérieur. Or, l’heure est venue au PS de se tourner vers la préparation du congrès qui doit désigner, à l'automne prochain, un nouveau premier secrétaire. La question qui ne trouve pas de réponse est celle de savoir que faire de cette embellie et avec qui. Quel est le meilleur d’entre eux qui pourrait faire un prochain Premier secrétaire du Parti socialiste acceptable ?
Si tardive soit-elle pour Sa Cynique Majesté Royale battue à la présidentielle, cette embellie devrait être, selon elle, exploitée au plus vite. Mais ses concurrents sortent de deux combats qu’elle s’est épargnés et veulent reprendre leur souffle. C’est à qui, comme Jospin, dresse un portrait robot de celle qui ne ferait pas l’affaire, ou à qui, comme Moscovici, édictera des règles de désignation excluant celle qui conserve des ambitions présidentielles, ou à qui, comme Jack Lang, exhortera au respect dont chacun sait que la même en est incapable. Bref, Désirdavenir se cherche des alliés qui n’auraient pas déjà tout donné et trop subi, ou seraient rejetés de tous les courants. Les « Ségo-boys » et les « Ségo-girls » se comptent à la pelle, mais ne se pressent pas, car ils savent que la mère pitbull est prête à étouffer sa portée.

Pierre Moscovici, qui postule au poste de Premier secrétaire, a estimé dimanche que le successeur de Flamby 1er à la tête du Parti socialiste ne devra pas être un présidentiable : "Je donne un conseil, c'est d'éviter un débat de présidentiables au congrès, parce que si on fait ça alors pour le coup la boîte à claques va s'ouvrir", a jugé Pierre Moscovici. "Ce sera extrêmement violent et à l'arrivée on croira avoir réglé le problème du leardership mais on ne l'aura pas fait parce qu'après il y aura un match revanche. La légitimité de celui ou celle qui aura gagné dans ces conditions ne serait pas assurée", a-t-il prédit. Exit Marie-sEGOlène !
Pour faire bonne mesure, le député européen et député du Doubs a ajouté sur Canal +: "Notre premier secrétaire, le prochain (...) doit surtout être quelqu'un qui peut faire travailler les autres": exit Marie-sEGOlène !
D’Jack Lang, c’est incroyable, ne postule pas. Peut-être a-t-il entendu le précepte de Moscovici et se tient-il en réserve du parti et de la nation!… Pour l’heure, il refuserait même de soutenir, ouvertement, un candidat particulier au poste. Il lui suffirait de poser en gourou et, de sa pensée, d’assurer la promotion. Que contient donc sa pensée ? L’inaccessible.
"Il faudra de la sagesse, du bon sens, de l'intelligence collective" pour reconquérir le pouvoir national, a estimé le député du Pas-de-Calais, invité du Grand Rendez-vous Europe-1/TV5Monde/Le Parisien-Aujourd'hui en France. Autant dire qu’il a placé la barre un peu haut !Exit Marie-sEGOlène !
"Il faudrait aussi que les socialistes -les dirigeants surtout- apprennent sinon à s'aimer, au moins à mieux se respecter". C'était le dimanche de Pâques… Exit Marie-sEGOlène !
D’Jack Lang a d'autre part estimé que le successeur de François Hollande à la tête du parti, qui devra être élu à un congrès à l'automne -auquel l'incontournable ancien ministre de la Culture participera "bien sûr"-, mais insiste pour que le prochain ne "soit pas un Premier secrétaire de transition". Une autre potiche, ça ferait deux de suite et ce serait en effet suicidaire, à l’heure d’une victoire que les media ont exagérée mais moins qu’il n’y paraît déjà maintenant. Exit Marie-sEGOlène, éléphant dans un magasin de porcelaine !
Convergence de vue avec Moscovici ? Le nouveau Premier secrétaire devra préparer l’avenir et D’Jack n’envisage évidemment pas que ce soit à des fins personnelles. "Il faut que ce soit une personnalité pleinement reconnue et respectée, qui soit capable précisément de préparer la suite, c'est à dire le projet présidentiel, les conditions de choix du candidat", a édicté Lang. Autrement dit, éviter un facteur de division... Le gourou ne précise pas si on peut être Premier secrétaire après avoir déjà servi, et en particulier, après une défaite présidentielle. Convergences ou tir groupé? Exit Marie-sEGOlène !
Précisant que cette personne ne doit "pas nécessairement" être le futur candidat présidentiel socialiste, J.Lang n'abonde pas dans le sens de celle qu'il a servie: est-ce désormais en connaissance de cause? Il n'a pas davantage accepté de se prononcer pour l'un ou l'autre des prétendants, parmi lesquels ont compte notamment Marie-sEGOlène Royal ou Martine Aubry, Julien Dray, Manuel Valls ou Pierre Moscovici. Et si c'était Bertrand Delanoë, le maire de Paris, qui pourrait bientôt cumuler les responsabilités, d'ici au retour des feuilles d'automne et des 'bonnes' habitudes ?
"J'ai quelques idées, mais vous me permettrez (...) de les conserver en mon for intérieur", a simplement lâché D'Jack la Sibylle, se limitant à répéter qu'"aucun haut responsable du Parti socialiste ne peut revendiquer la paternité" de la victoire aux municipales. Ni la maternité ! Exit Marie-sEGOlène !
Un retour de balancier à gauche aux municipales n’est pas plus le signe d’une sanction nationale que l’indice d’un renouveau socialiste Rue de Solférino. La marche forcée socialiste vers la désignation du prochain Premier socialiste souligne donc la relativité d’une remontée du PS aux municipales si le successeur de Hollande est une nouvelle catastrophe. Il suffirait de redonner la parole aux militants…
Qui ouvrira la "boîte à claques"? La raison peut-elle prévaloir sur la violence et l’hystérie ?

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