dimanche 4 novembre 2007

Depardieu se blanchit auprès des mal-logées africaines

L’Expansion nous dresse un portrait ressemblant
Arrivé tout droit de son château de Tigné (ci-contre),
Gérard Depardieu nous a fait son cinéma Rue de la Banque en star invitée par le non moins sulfureux DAL et nous a sorti une tirade édifiante qui a ému le badaud.
La vérité du personnage est très différente. Lisez plutôt l'article de Gilles Fontaine dans L'Expansion du 01/01/2003:

Les sulfureux business de Gérard Depardieu

D'Alger à La Havane, le richissime acteur cultive de troubles relations d'affaires. Voyage dans le sillage d'un businessman hors normes.
Les Studios Eclair, à Epinay-sur-Seine, par un frais après-midi de novembre. Dans un coin du plateau, Gérard Depardieu, en tenue de taulard, est en grande discussion avec son ami le réalisateur Francis Veber. Un troisième homme en costume sombre les rejoint : Jacques Mollet, vice-président de Samsung-France. L'acteur lui a demandé de passer sur le tournage du film Les Tourtereaux pour faire la démonstration des nouveaux mobiles de la marque coréenne. Depardieu est un accro du téléphone portable. Sa manie en a exaspéré plus d'un, surtout lorsqu'il interrompt une prise pour répondre à un appel. La nouvelle gamme de Samsung, il l'a découverte depuis belle lurette. Il sert juste d'entremetteur, il fait le go-between, comme il dit. Après un moment, le comédien s'éclipse, l'air malicieux : « Francis, tu t'arranges avec Jacques, il te fera un bon prix. »
Le comédien s'accorde une petite heure de pause, le temps d'un changement de décors. Teint halé, brushing impeccable, Gérard Depardieu nous reçoit dans sa loge aménagée dans un camping-car garé devant le studio. Agencement spartiate : un lit, deux chaises et une table, où sont posés un téléphone mobile ainsi qu'un lecteur de DVD portable avec écran incorporé. La voix est posée, le ton grave. Depardieu parle business. Il décrit ses investissements dans le vin et le pétrole, évoque ses relations d'affaires parfois sulfureuses, qui l'ont progressivement éloigné du monde du septième art. A 53 ans, la star porte un regard sévère sur ses pairs : « Le cinéma est une économie à part, où les gens ne sont pas tout à fait honnêtes, sous l'emprise hollywoodienne. C'est presque de la politique. Moi, je suis resté libre parce que je me garde toujours une sortie de secours... C'est mon côté délinquant. »
Petits vins d'Anjou, grands crus du Bordelais, hydrocarbures cubains ou prospection d'affaires en Algérie, voilà les nouveaux terrains d'aventures, les nouvelles prises de risques - hors des plateaux et des lumières - d'un homme habité par la démesure. Mal-être existentiel, quête d'absolu... Joueur effréné, le comédien se cherche de nouvelles marottes, sans se soucier des règles, et encore moins du qu'en-dira-t-on. De Gérard Bourgoin - l'ancien roi du poulet fermier, mis en examen pour « abus de pouvoir » et « abus de biens sociaux », à la suite du dépôt de bilan de son groupe, BSA - à Rafik Khalifa, le très controversé businessman algérien, soupçonné par les services secrets français de blanchir l'argent des généraux d'Alger, les liaisons dangereuses de Depardieu dérangent.
Les plus compréhensifs lui trouvent des circonstances atténuantes. « Il n'a jamais prétendu être militant. Il rêve d'être un homme d'affaires, un homme puissant », estime Jack Lang, qui s'avoue « parfois déconcerté par le personnage ». D'autres, peu nombreux, s'agacent publiquement de ses nouvelles amitiés algériennes. Noël Mamère figure parmi les plus remontés. Le maire de Bègles n'accepte pas de voir l'équipe de rugby locale - dont Depardieu est administrateur - sponsorisée à hauteur de 300 000 euros par le Groupe Khalifa et s'en prend violemment au comédien : « Je l'attends à mes côtés dans le combat pour la reconnaissance des sans-papiers ou pour que le droit d'asile soit accordé aux nombreux Algériens et Kabyles victimes du régime des généraux. »
L'acteur assume totalement ses amitiés contestées. « C'est vrai, j'aime beaucoup les hommes de pouvoir : ils ne me fascinent pas, ils m'intéressent. Et je n'ai pas d'ambition pour moi-même. Je suis simple spectateur de gens qui ont certains talents. » A l'inverse, il parle avec une pointe de dédain de cette « nouvelle société d'hommes d'affaires venus avec l'émergence d'Internet ». Lui, l'ancienne petite frappe de Châteauroux qui traficotait avec les GI de la base américaine voisine, se sent plus proche de « gens déraisonnables » comme Michel Reybier, ex-empereur de la saucisse sèche (Cochonou, Justin Bridoux), Roger Zannier, leader mondial du vêtement pour enfants, avec la marque Z, ou encore Bernard Magrez, le patron du groupe de vins et spiritueux William Pitters, et principal actionnaire de l'équipe de rugby de Bègles. « Ce ne sont pas des Messier », tranche le comédien. Tous ces hommes ont joué un rôle dans l'éducation de Gérard Depardieu businessman, sans pour autant lui avoir appris à gagner de l'argent ! « Il a l'enthousiasme de l'entrepreneur, mais ce n'est certainement pas un manager », confirme Guido Barilla, PDG du groupe de pâtes italien, pour lequel le comédien a tourné plusieurs spots publicitaires.
Car si l'acteur peut se permettre une vie d'aventurier des affaires, c'est surtout grâce à ses cachets record dans le cinéma. Le comédien français le mieux payé touche en moyenne 1,5 million d'euros par film, avec quelques exceptions : en 1998, il s'était contenté du smic pour un second rôle dans le film italien La Parola Amore Esiste. Ses apparitions dans les productions télé (Balzac, le Comte de Monte-Cristo...) lui rapportent de 700 000 à 1,3 million d'euros. Ajoutez quelques films publicitaires comme la campagne Barilla (760 000 euros), et vous obtenez le poids approximatif de la superstar : entre 4 et 5 millions d'euros par an. Bien sûr, une large part de cette somme part en impôts. Mais Depardieu a un truc : « Tout ce que je possède, je l'ai acheté 100 % à crédit », assure-t-il. Sa moto, son vieil avion Cessna, son appartement de 350 mètres carrés dans le XVIe arrondissement de Paris... Il n'a rien payé comptant. Parce que, « fiscalement, c'est plus intéressant ».
L'icône Depardieu se vend sans doute très bien, mais l'homme n'est plus vraiment le même. D'après les gazettes, il a changé - il boit moins, relève son entourage. Disons qu'il se surveille depuis son quintuple pontage coronarien, en juillet 2000. Il s'habille chic et sport, « plus du tout le genre d'avant », s'étonne un ami. La métamorphose laisse perplexe le petit monde du septième art, qui préfère s'abstenir d'aborder le sujet. Et pour cause. Claude Davy, attaché de presse et gardien de l'image de la star, ne voulait pas d'un sujet Depardieu dans L'Expansion. Il avait prévenu : « Vous ne verrez personne dans le milieu du cinéma sans mon autorisation. » Quelques coups de fil de sa part ont suffi à verrouiller le microcosme en très peu de temps. Efficace. Certains passeront outre le diktat, tel Jean-Pierre Lavoignat, directeur de Studio Magazine. Cet ami de dix-huit ans tente d'expliquer la mutation de Depardieu : « Il n'a plus rien à prouver, le cinéma n'est plus sa préoccupation première. Gérard n'était pas à Cannes cette année, il n'est plus au carrefour des projets, comme il l'était encore il y a six ou sept ans. Le cinéma est devenu trop petit pour lui. »
L'acteur Depardieu joue désormais les propriétaires terriens aux quatre coins du monde. Avec toujours le même alibi : le vin. La star a savamment cultivé son image de gentleman vigneron depuis l'acquisition de son premier pied de vigne en Anjou, avec l'achat en 1989 du château de Tigné. L'acteur aurait investi plus de 2 millions d'euros dans ce domaine de 80 hectares qui produit annuellement 450 000 bouteilles vendues entre 5 et 8 euros l'unité dans les hypermarchés. Depardieu affirme n'avoir jamais gagné un sou dans ce commerce. « Gérard ne fait pas ça pour l'argent ; il n'a pas besoin d'investir. Vous lui donnez une bouteille de vin, une bonne assiette, et il rayonne », s'exclame son ami, le restaurateur Jean Bardet, propriétaire du Parc Belmont, à Tours.
Amoureux de la bonne chère et des terroirs, Depardieu sait aussi apprécier une bonne affaire lorsqu'elle se présente. Son petit business du vin a pris une autre dimension depuis sa rencontre avec Bernard Magrez, modeste affûteur-scieur, aujourd'hui à la tête d'une affaire de 190 millions d'euros de chiffre d'affaires. C'était le 5 octobre 2001. Le patron de William Pitters cherchait des parrains prestigieux pour la première récolte de son château-pape- clément, entièrement égrenée à la main. Depardieu a répondu présent, de même que sa compagne, Carole Bouquet. Les deux hommes se sont plu au premier regard. « Notre amitié n'a jamais connu de faille. Nous nous parlons au moins tous les deux jours au téléphone », assure Magrez. Depardieu lui rappelle un autre de ses amis et associée, décédé en 1987 : Jean-Baptiste Doumeng, l'homme d'affaires proche du Parti communiste, spécialisé dans le commerce de produits agroalimentaires avec les pays de l'Est, surnommé « le milliardaire rouge ».
« C'est le même genre de type, il avance, quoi qu'il advienne », confie Magrez. Le businessman bordelais a pu juger de la puissance marketing de son acolyte. Peu après leur rencontre, il lui a proposé de l'aider à exporter son vin en Russie, où William Pitters possède une importante société de commerce. Tope là ! Depardieu s'est fendu d'un voyage éclair à Moscou pour promouvoir ses cuvées spéciales. Dans la foulée, fin 2001, les deux hommes ont fondé une société commune, baptisée La clé du terroir, dans laquelle ils ont injecté 380 000 euros chacun. Objectif : la production de « crus de garage », des vins haut de gamme - ainsi désignés parce que l'inventeur du procédé a produit ses premières bouteilles dans son garage. Principales caractéristiques : les vignes sont cultivées sur des parcelles restreintes et la vinification s'opère dans de petites cuves en bois. Production maximale : 4 000 bouteilles, vendues à près de 80 euros pièce. Cette fois, cet investissement devrait se révéler rentable ! A ce prix-là, on comprend que Depardieu n'apprécie guère l'expression « cru de garage ». Il préfère une désignation plus noble, du genre « vin de prestige ». Mais ses débuts dans l'univers des grands vins ne se font pas sans heurt. Début décembre, Depardieu et Magrez se sont vu refuser leur admission au Cercle rive droite des grands vins de Bordeaux, un club très prisé regroupant une centaine de châteaux parmi les plus renommés. La réputation tumultueuse des deux associés dérange les membres du cercle, explique l'un d'entre eux. Cela n'a pas empêché l'acteur de s'engager sans compter dans sa nouvelle toquade. Via leur société commune, la paire d'entrepreneurs vignerons a déjà investi dans quatre parcelles rares en France, dont un vignoble bordelais, Château Lussac Saint-Emilion, acquis en partenariat avec Carole Bouquet. Ils ont également mis la main sur des terres au Maroc, en Espagne, en Argentine ainsi qu'en Algérie, où les deux hommes sont en affaires, sur les terres de Tlemcen, avec Rafik Khalifa et l'Etat algérien.
Entre Magrez et Depardieu, les rôles sont clairement définis. Le patron de William Pitters se charge des négociations et des techniques de vinification. L'acteur offre d'abord sa réputation de star. Au Maroc, par exemple, leur vin portera sa marque : Gérard Depardieu, vigneron à Meknès. Mais il apporte aussi son bagou et son don d'entremetteur. L'acteur peut remuer ciel et terre pour s'emparer de quelques hectares de vigne. Manuel Diaz, maire communiste de la petite commune d'Aniane, dans l'Hérault, peut en témoigner. Un soir du mois d'août dernier, en rentrant chez lui, il trouve un message sur son répondeur. « Bonjour, c'est Gérard Depardieu. » L'acteur est de passage dans la région pour un festival de théâtre à Montpellier.
On lui a raconté l'histoire de ce petit village de viticulteurs qui avait refusé de s'offrir à Mondavi, le géant du vin californien, lequel convoitait alors quelque 80 hectares sur la commune. La star parle de son projet de vin de garage, laisse un numéro de portable. Les deux hommes se retrouvent quelques jours plus tard pour un gueuleton à la Maison de la Lozère, l'une des meilleures tables de Montpellier. Et le comédien sort le grand jeu : « Il m'a parlé de sa passion pour les vins, de l'histoire de notre région, de son admiration pour notre résistance face à Mondavi », se souvient le maire. L'acteur ose même la comparaison : « Vous êtes Astérix, je suis Obélix. » La clé du terroir est aujourd'hui propriétaire de 7 hectares sur les collines d'Aniane.
« Nous avons fait en un an ce que Magrez aurait mis vingt ans à construire avec Doumeng », lance Depardieu, qui s'agite soudainement sur son siège. Un téléphone sonne. Non, pas celui posé sur la petite table, un autre, planqué dans l'une des poches de sa gabardine. L'acteur finit par débusquer le portable et décroche : « Salut, mon Yann ! » C'est Yann, de Dakar, un copain qui fait dans le négoce de céréales. Gérard lui a demandé d'organiser un petit séjour au soleil, cet hiver, pour son vieux pote, Gérard Bourgoin. On disait les deux hommes fâchés. En 1996, l'homme d'affaire avait convaincu quelques amis d'investir dans Pebercan, société de droit canadien engagée dans l'exploration pétrolière à Cuba. Parmi eux : Depardieu avec ses amis Michel Reybier et Roger Zanier, mais aussi Céline Dion et son mari, René. Six ans plus tard, l'acteur sait qu'il ne reverra probablement jamais son investissement de 1 million d'euros. Certes, les puits cubains produisent quelque 20 000 barils d'or noir par jour, mais l'accumulation de difficultés durant les quatre premières années d'exploitation a fait fondre la valeur de ses parts dans l'affaire. Depardieu ne fait aucun reproche à Bourgoin. Et lorsqu'on l'interroge sur les déboires judiciaires de son ami, l'acteur tranche net : « C'est un homme honnête. » Bien sûr, leurs rencontres se sont espacées. Ils se retrouvent parfois l'été, en famille, sur un bateau de location. Bourgoin, pilote émérite, a dû se séparer de son avion Falcon, mais il lui arrive de louer un jet, et Gérard lui sert de copilote, comme au bon vieux temps. « Je suis pauvre aujourd'hui, mais ça n'a pas modifié son regard sur moi », confie l'homme d'affaires, qui continue d'assurer la direction opérationnelle de Pebercan, après avoir cédé toutes ses parts, dans des conditions jugées « suspectes » par la justice. Le comédien, quant à lui, demeure un actionnaire actif. Cinq ou six fois par an, il retourne à Cuba pour visiter les derricks et discuter le bout de gras avec les ouvriers. A l'occasion, il retrouve Fidel Castro, avec lequel il aime discuter. « On me dit que je pourrais lui parler des droits de l'homme, mais c'est pas mon rayon, soupire Depardieu. Je connais Fidel depuis dix ans, et je lui parle avant tout de culture. » Récemment, il a convaincu le Líder Maximo de créer à La Havane « une espèce de villa Médicis, à mi-chemin entre l'Ancien et le Nouveau Monde ».
Pour le comédien, la culture est un sésame, une passerelle vers de nouvelles sphères de pouvoir. Un alibi, sans doute aussi. Ses amitiés récentes avec le pouvoir politique et les milieux d'affaires algériens, il les doit à saint Augustin, l'ancien évêque d'Hippone - située aujourd'hui en Algérie orientale. Depardieu s'est découvert une passion pour le théologien depuis sa rencontre avec le pape Jean-Paul II, il y a deux ans. Le cardinal Paul Poupard, ministre de la Culture du Vatican, lui a confié une mission spirituelle et culturelle l'amenant à faire des lectures publiques du saint homme, notamment en Algérie. « C'est comme ça que j'ai rencontré Khalifa », explique l'acteur (voir interview, page 63). Il dément s'être fait payer pour apparaître aux côtés du jeune milliardaire. Simple échange de bons procédés : « On se rend des services. » Lorsque, début octobre, Depardieu s'envole pour son vignoble de Tlemcen, en Algérie, au lendemain de sa joute verbale avec Mamère, c'est dans un avion de la flotte de Khalifa Airways, spécialement affrété. Très important, l'avion. « Pour lui, c'est une part de la manifestation du pouvoir, qui donne une forme de liberté physique », estime Jack Lang. « C'est probablement ce qui le fascine chez Khalifa, c'était pareil avec Bourgoin. »
Depardieu sait lui aussi comment faire plaisir à son ami. Quand l'homme d'affaires organise une grande fête dans sa villa de Cannes, le 3 septembre dernier, pour le lancement de sa chaîne de télé, KTV, le comédien est aux premières loges. Au milieu d'un parterre de stars - Sting, Deneuve, Cheb Mami... -, « c'est lui qui animait la soirée », témoigne l'une des personnalités présentes. Et lorsque, le 3 décembre, après moult péripéties, Khalifa obtient l'autorisation d'émettre du CSA pour sa chaîne de télé destinée à la communauté algérienne, Depardieu achète une pleine page de pub dans Libération pour se féliciter de l'événement.
Mais l'univers télévisuel a déçu l'artiste Depardieu. Il avait joué les précurseurs, au milieu des années 90, dans l'adaptation de grandes fresques pour le petit écran ; il fustige désormais les patrons de chaîne, Silvio Berlusconi et Patrick Le Lay. « Ils sont prêts à dépenser 400 millions d'euros pour le foot et veulent Le Bossu de Notre-Dame pour 5 millions. Ils veulent le beurre, l'argent du beurre et tout le reste », s'emporte l'acteur. Il évoque même son « retour au cinéma »... mais son téléphone se met de nouveau à sonner. Cette fois, c'est Dimitri, le fils de Carole, qui prépare son voyage à New York. Oui, Gérard peut lui obtenir des prix pour L'Essex House, un palace donnant sur Central Park : « C'est l'ancien hôtel de Milos Forman. Un bon cinq-étoiles repris par des Japonais. Je peux t'avoir 25 %. » Toujours l'art consommé du go-between.
Pour en savoir plus sur le sujet: L'Expansion (biographie et le fameux '« J'ai été fasciné par Rafik Khalifa »

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