lundi 5 novembre 2007

Arche de Zoé : Immunité des journalistes en congé

Exemple de la sombre affaire de l’Arche de Zoé
Les journalistes ne sont pas des citoyens ordinaires: leurs défenses immunitaires sont au-dessus de la moyenne; un sujet d'étude pour la science, puisque la politique ferme les yeux et que la justice est aveugle, à mauvais escient. Les journalistes sont au-dessus des lois.
Les faits
Le 25 octobre dernier, les forces de police tchadiennes arrêtent les membres de l'obscure ONG Arche de Zoé, des journalistes qui couvraient l'opération et des hôtesses de l'air qui devaient ramenés de tout jeunes enfants africains vers la France. Ils trempaient dans une affaire louche, selon les autorités tchadiennes, mais ... humanitaires en liaison avec les massacre du Darfour! Ils ont été emprisonnés sous le chef d'inculpation d'enlèvement de mineurs et d' escroquerie, après avoir été arrêtées à Abéché (est), alors qu'ils tentaient d'exfiltrer vers la France 103 enfants tchadiens présentés à tort comme des orphelins du Darfour, proposés à l'adoption de familles d'accueil françaises,dont la journaliste de France 3.

Le 4 novembre 2007, l'avion du président Nicolas Sarkozy ramenant du Tchad les trois journalistes français inculpés dans l'affaire de l 'Arche de Zoé est donc arrivé dimanche soir, peu avant 23H30, sur l'aéroport militaire de Villacoublay (Yvelines).
L'Arche de Zoé affirme avoir voulu sauver des "orphelins" du Darfour, région soudanaise en guerre civile limitrophe du Tchad, ce que contredisent les premiers résultats d'une enquête menée par des organisations humanitaires internationales. D'une part, les enfants ne sont pas orphelins et
d'autre part aucun des 103 enfants impliqués ne vient du Darfour. Humanitaire, l’activité de L’Arche de Zoé, alias Children Rescue ?
L'affaire
Ce qui est devenu l’affaire de l’Arche de Zoé offre une illustration supplémentaire des privilèges dont bénéficie la presse. Les journalistes ne sont pas sujets à poursuites pour faux-témoignage. Leur profession les affranchit de l’obligation de vérité avec une énergie déconcertante, mais la déontologie de cette profession autorise même à la masquer et à la travestir.

Lorsque par un beau matin de novembre le Président Sarkozy va au Tchad chercher quatre hôtesses de l’air espagnoles et trois journalistes français -Marc Garmirian (agence Capa), Jean-Daniel Guillou (agence Synchro X) et Marie-Agnès Peleran (télévision France 3 Méditerranée)- la presse, comme il se doit, détourne les faits et les yeux pour en faire une information non pas humanitaire (un comble, en l’occurrence) mais une information de politique politicienne. Ses titres sont tous aussi impertinents ou insolents que possible, puisqu’à la façon de la gauche dans son ensemble, il s’agit de dénigrer en toutes circonstances.
Laurent Joffrin (Libération) reproche au Président de ne pas laisser le premier rôle aux membres du gouvernement, mais omet pour sa part de rendre justice à l’action de Rama Yade, la secrétaire d’Etat, dont le travail préparatoire est occulté pour les besoins de sa démonstration. Ainsi, la presse participe-t-elle à la valorisation de l’action du chef de l’Etat, pour mieux la critiquer! Pour aussi mieux détourner l’attention de l’affaire elle-même où trempe la presse.

Cette presse-là poursuit donc son entreprise de désinformation et dénonce l’omniprésence de Nicolas Sarkozy dans cette affaire de l’Arche de Zoé. C’est faire abstraction de ce que les faits se passent sur le territoire du Tchad et entrent par conséquent dans la compétence du chef de l’Etat, au titre de ses prérogatives régaliennes (défense et affaires étrangères, dans ce cas). C’est ainsi depuis 1958 !

Les journalistes bafouent aussi les lois de la courtoisie élémentaire. Alors que Nicolas Sarkozy et José Luis Zapatero remerciaient le président tchadien Idriss Deby Itno pour son "aide et sa compréhension", ainsi que son "attitude positive" dans l'affaire de l'Arche de Zoé, voyez aussi comment les hôtesses de l’air espagnoles expriment leurs remerciements à José Luis Rodriguez Zapatero, mais comment les trois journalistes françaises s’abstiennent de toute manifestation de reconnaissance et de gratitude. Leurs sympathies politiques sont aussi claires que leur manque d’éducation. En revanche, il apparaît au vu et au su de tous que le chef de l’Etat est le président de tous les Français, qu’ils aient voté pour lui ou non. Une bonne leçon de démocratie à ceux qui en donnent à tout le monde, mais pratique le ‘défiance citoyenne’, tout en prétendant promouvoir la ‘république du respect’…

Il reste que le rôle joué par les journalistes français n’est pas net. Tous ses membres intervenant dans les médias sont unanimes : leurs confrères et consoeurs sont irréprochables ; ils n’ont fait que leur métier: "Ils ont fait leur travail de journalistes". C’est le mot d’ordre. Ménard fait plus et clame haut et fort que les journalistes ne sont pas des privilégiés quand ils échappent à la justice tchadienne et que les membres de L’Arche de Zoé restent retenus au Tchad pour y être jugés. Les débats se passent entre journalistes et ils sont tous de mèche, comme ce matin sur France-Info. Solidarité bien ordonnée commence par soi-même et France Télévisions serre les rangs. Pourtant le rôle de la journaliste de France Télévisons n’est pas limpide. Imaginez qu’une journaliste de France 3, Marie-Agnès Péleran, fait partie du trio de rapatriés. Or, cette journaliste était en « congé humanitaire » au Tchad, ce qui n’est pas banal. Demandez un ‘congé humanitaire’ à votre patron, rien que pour voir !

Mieux, cette merveilleuse journaliste était associée à L’Arche de Zoé, une association à l’activité douteuse, qui est accusée de trafic de dons d’organes, de pédophilie, et d’importation de petits chevaux de Troie pour l’immigration de leurs parents au titre du ‘regroupement familial’. L’Arche de Zoé (alias ‘Children Rescue’) est trouble à plus d’un titre,sans que la perspicace journaliste d’investigations de France 3 n’ait eu vent de quoi que ce soit… Les petits africains promis à des couples français en mal d’enfants devaient être retirés du Darfour voisin du Tchad où ils étaient exposés à tous les malheurs et sévices. D’où l’aspect prétendument ‘humanitaire’. Prétendument, car les 103 enfants sélectionnés pour être accueillis en France (on a parlé de trois fois plus, à l’origine) ne sont pas soustraits à une mort probable au Darfour, mais auraient été négociés avec leurs parents Tchadiens… La mission de 'journaliste humanitaire' (nouveau concept) serait encore plus noble que les plus malveillants –et ‘défiants’- ne le soupçonnaient. France 3 a envoyé au Darfour (?), une journaliste en ‘congé humanitaire’ pour faire en réalité ses emplettes. Elle était journaliste associée à L’Arche de Zoé et doublement partie prenante, puisqu’elle allait, en vérité, être bénéficiaire de ce congé très spécial, avec caméra prêtée par France 3 et ... prendre livraison de son petit enfant, pour adoption ultérieure. La journaliste militante aurait été en mal d'enfant, mais sur le point d'être comblé par l'acquisition d'un bambin soi-disant originaire et sauvé de l'enfer du Darfour, mais en fait tout bêtement tchadien. De l'humanitaire, nous dit-on? La généreuse Marie-Agnès aurait donc eu la main gauche sur le cœur et la main droite sur le chéquier.

Pas de chômage en vue pour RESF. D’autant que l’épouse d’un des membres de L’Arche de Zoé retenus au Tchad par la justice du pays est elle-même CPE (conseillère principale d’éducation, ex-surveillante générale) dans un établissement scolaire. Sachant que RESF compte une majorité d’enseignants parmi ses membres, les manifs coups de poings ne sont pas près de cesser.
La position de Reporter sans Frontières n’est pas exempte de sujets à perplexité. Le sieur Robert Ménard, secrétaire général de Reporter sans frontières, n’a pas un mot pour ceux qui restent détenus au Tchad. Seul le sort des journalistes importe à Reporters sans Frontières. Le six bénévoles français de l'Arche de Zoé, le pilote, le copilote et un steward espagnols de l'avion qui devait transporter en France les enfants, un pilote belge et quatre responsables de l'est du Tchad sont toujours incarcérés à N'Djamena où ils doivent être entendus par le juge d'instruction. Les inculpés encourent au Tchad entre 5 et 20 ans de travaux forcés. En France, une information judiciaire visant les activités de l'Arche de Zoé a également été ouverte le 24 octobre. Reporter Sans Frontières n’en a cure. Chacun son ‘business’. Robert Ménard affirme avec un aplomb certain que l'exemple d'accélération de la justice est exemplaire et rendra service aux justiciables tchadiens: encore un 'humanitaire'!
Cerise sur le gâteau ? Les trois Français et les quatre Espagnoles avaient été libérés au moment où M. Sarkozy arrivait dans la capitale tchadienne. Attendez-vous à ce que les défenseurs de l’indépendance des journalistes fassent le silence sur la dépendance de la justice du Tchad qui un dimanche a fonctionné en urgence et levé les dernières difficultés pour permettre à la diplomatie et à l’amitié de la France et du Tchad de triompher. De nombreux magistrats tchadiens ont dénoncé des "pressions politiques", mais ce n’est pas actuellement un souci pour la gauche politicienne qui ne va pas tarder à s’indigner, pour la bonne forme. Silence convenu pendant un temps, jusqu’à ce qu’il soit permis de reprendre le harcèlement politicien. En toute impudeur.
Combien encore d'ONG comme Arche de Zoé?

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