samedi 7 juillet 2007

La démission de son Dircab n'est pas dirigée contre Dati

La presse en faisait pourtant une affaire d'Etat...
Michel Dobkine, directeur de cabinet de la ministre de la Justice Rachida Dati, a démissionné vendredi soir, après un passage d'une brièveté record dans ses fonctions, à peine plus d'un mois, confirme la chancellerie. (Carrière de Michel Dobkine: source Wikipedia)
La presse s'est emparée de la nouvelle sur laquelle elle a aussitôt brodé sans retenue, imputant au Dircab des propos qu'il a dû démentir dans les heures qui ont suivi. Dans un communiqué, Michel Dobkine dément en effet avoir eu des rapports difficiles avec Rachida Dati. Pour mettre un terme au délire médiatique, Michel Dobkine précise qu'il "a apprécié de travailler au côté de Mme Rachida Dati, partageant avec elle son dynamisme et son esprit d'innovation, qualités indispensables à la réussite de sa mission de Garde des Sceaux".

Il ne faut pas en faire un flan", déclare ce matin sur France-Info, Michel Dobkine, l'ancien directeur de l'Ecole nationale de la magistrature qui avait été nommé fin mai directeur de cabinet de la Garde des Sceaux . Il explique qu'à 52 ans il a passé l'âge de consacrer toute sa vie au service de l'Etat et qu'un événement personnel important, courant août, le rend indisponible en cette période exigeante de réforme du système judiciaire auquel il a déjà donné 20 ans de sa vie au Ministère.Il reconnaît sur France-Info qu'il a accepté le poste 'un peu vite', sans réaliser à quel point la charge est dévorante. Il précise que ses relations avec la ministre n'ont pas motivé son départ et que si elle est exigeante, c'est seulement pour tenir le calendrier des réformes.et souligne que sa démission n'est motivée "que pour des raisons strictement personnelles, en lien avec un événement privé". Une source proche du dossier (mais anonyme!)a précisé qu'il devait se remarier prochainement. Ses compétences professionnelles ne sont pas en cause mais sa fonction s'est révélée difficilement compatible "avec une vie de famille normale".

Les médias, qui s'étaient emparés de cette démission pour lui donner l'importance qu'elle n'a pas, en sont pour leurs frais... Yahoo! Actualité titre sur la démission et, en claironnant 'un premier couac', repercute les déclarations anonymes qui lancent la rumeur, mais il faut lire la dépêche AFP pour avoir la confirmation qu'aucun différend personnel n'est à l'origine de sa décision...

Rachida Dati semble bien être la cible de la presse. Le porte-parole du ministère a mis les choses au clair en démentant la prétendue démission, le mois dernier, d'Olivier Ubeda, qui était au côté de la ministre de la Justice pendant la campagne pour l'élection présidentielle et qui avait fait office de chef de cabinet.
"Olivier Ubeda n'a jamais fait partie officiellement du cabinet. Il a accepté d'assurer la transition pendant la constitution du cabinet et a repris ensuite ses fonctions de directeur-adjoint de la communication à l'UMP", a précisé Guillaume Didier. Le chef de cabinet de Rachida Dati est Michel Marquer.

L'été risque fort d'être émaillé de fausses nouvelles de nature à créer l'impression fausse de tangages divers et variés dans les équipes gouvernementales, spécialement en période de mise en place. Puisque les agences de presse ne sont pas tenues d'apporter les rectificatifs clairs qu'exigent les diffusions erronées, pourquoi donc se priver d'alimenter le commerce médiatique, de militer et de faire du tort au gouvernement, impunément.

Cet épiphénomène est l'occasion de dévier sur un autre sujet pour acréditer l'idée que le ministère connaîtrait des turbulences. Dobkine -> Ubéda -> L'engorgement des prisons. La très réactive secrétaire générale du Syndicat de la magistrature (SM, gauche!), Hélène Franco, en profite pour y voire, elle, sans tarder, "le signe d'un réel malaise" et d'un "phénomène de surchauffe à la Chancellerie avec des annonces tous azimuts et un très sérieux manque de concertation". Pouvait-on espérer mieux d'un syndicat à l'affût, qui se repaît de la moindre supputation et crée un climat de malaise qui ne profite qu'à lui?

Plus circonspect, Bruno Thouzellier, président de l'Union syndicale des magistrats (USM, majoritaire) s'inquiète avec plus de retenue, comme il sied à un magistrat: "Cela va désorganiser le fonctionnement du ministère de la Justice dans une période où nous avons besoin d'interlocuteurs stables" .

Certains pratiques d'agences de presse et de syndicats partisans ne sont-elles pas malsaines?

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