dimanche 26 mars 2006

CPE -11- NOYAUTES, les ANTI-CPE ? PENSEZ-VOUS !
Les jeunes craignent de perdre leur année?

Meneur étudiant n’est pas un nouveau métier, mais c’est une filière qui gagne à être connue. Certes, les craintes des étudiants de base sont fondées et leurs parents, de la PEEP et les autres, même ceux de la FCPE (tiens, dans FCPE, il y a …CPE !), peuvent se faire du souci, mais leurs leaders sont à l’abri. Si la piétaille estudiantine ne peut compter que sur elle-même, ses diplômes et un CPE, pour espérer mettre le pied à l’étrier d’un premier emploi, en revanche, les patrons étudiants ne connaissent pas le chômage. On comprend leur détachement mais aussi leur acharnement: s’ils sont performants, ils sont récompensés et recasés.
Des preuves ? En voici :
-Julien DRAY, trotskiste qui a obtenu son diplôme du PS à la faveur de la manif de 1973, s’y est vu confier des responsabilités : SOS Racisme (1984), c’est lui ; lui encore, lors de la fondation de la FIDL, le syndicat lycéen (1986), ou de Ni Putes Ni Soumises (2003). Il est porte-parole du PS.

-David ASSOULINE, trotskiste en 1986, gagne des galons comme porte-parole national des étudiants, avant d’être embauché par le PS, puis nommé adjoint au maire de Paris chargé de la vie étudiante et de devenir … sénateur de Paris en 2004 –chargé de la vie étudiante au Sénat??.

-Benoît HAMON était manifestant en 1990 et président du Mouvement des Jeunes socialistes. Sans lui, l’UNL (Union nationale lycéenne) pourrait aujourd’hui se prétendre autonome. Hélas…

-Nasser RAMDANE est communiste depuis 6 ans, mais a commencé comme agitateur-meneur à la FIDL (promotion années 90) avant de trouver un emploi de vice-président à SOS Racisme.

-Isabelle THOMAS, conseillère régionale de Bretagne depuis 1998, était vice-présidente de…l’Unef et égérie du mouvement étudiant de 1986, avant de se retrouver à l’Elysée, auprès de Mitterrand, en 1988, et de devenir ensuite Secrétaire nationale à la Mer au PS. Autant dire sénatrice.
Mais il convient d’observer que Mitterrand lui a infligé 2 longues années de CPE, avant la lettre, pour passer de la rue au pouvoir. Ascension foudroyante? Attendez, c’est long deux ans, mais seulement en 2006.
Pas de précarité ni de flexibilité chez les apparatchiks du PS.

Les vétérans de l’action étudiante exigent actuellement que le gouvernement les invite aux discussions souhaitées par le Premier ministre. Mais les agitateurs émergeants refusent d’aller à Matignon, car, dans leur logique, ils ne peuvent accepter un stage de formation à la négociation, s’il est non rémunéré. Les anciens combattants étudiants n’arrivent plus à comprendre la jeunesse et reçoivent une leçon dont le pays risque de faire les frais.

Cela dit, les jeunes sont en possession des CV des professionnels de l’agitation étudiante et n’ont plus besoin de preuves supplémentaires de l’autonomie des nouveaux meneurs. Ces derniers acceptent d’être des marionnettes dans les mains de leur aînés, parce que la lutte anti-CPE est un tremplin personnel, à charge de berner un maximum de personnes, les jeunes (20 euros la carte) et les vieux (combien de fois 20 euros?), sans discrimination, et de les entraîner ensemble, selon les techniques éprouvées d’une propagande pourtant usée, mais remise en œuvre à chaque génération.
Ils n’ont rien à perdre, mais tout à gagner. Et vous ?

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