jeudi 11 juin 2020

Libération: Denis Olivennes, appelé à sauver le journal

Denis Olivennes est-il vraiment l'homme providentiel de la presse?

Faute de mieux, 'Libération' lui offre sa tête 

Il a dirigé Europe 1, Canal+ ou le Nouvel Obs, mais s'en portent-ils mieux depuis ?
Passé par Air France et Numéricable, il arrive à Europe 1 où il provoque les départs de Nicolas Demorand et Marc-Olivier Fogiel, suivis de C. Hanouna et J.-P. Elkabbach, et il échoue à réveiller les audiences de la radio, malgré, ironie de l'histoire, son slogan: "Europe 1 réveille les Français"...
Olivennes fait toujours illusion: le chef d'entreprise (PDG de la Fnac, puis de Lagardère Active et du groupe CMI France (groupement des media de l'homme d'affaires milliardaire tchèque Daniel Kretinsky, soit neuf titres, dont Marianne), a été nommé directeur général et cogérant du journal, en remplacement de Clément Delpirou. Il est pourtant toujours président non-exécutif le groupe CMI France, donc du magazine Marianne.
 
Nouvelle aventure pour Denis Olivennes et surtout Libération 

Olivennes abandonne donc sa proie pour l'ombre. 
Jeudi 11,
il a dû 
quitter CMI France, le groupe de media 'français' du milliardaire tchèque Daniel Kretinsky (Elle et ses déclinaisons, Version Femina, Télé 7 jours, Télé 7 jeux, France dimanche et Ici Paris, ainsi que l'hebdomadaire Marianne), après un an. 

"A la suite de l'annonce de la création du FDPI (fonds de dotation pour une presse indépendante) garantissant la stabilité et l'indépendance actionnariales de Libération, le management du titre est toutefois renforcé : Denis Olivennes est nommé DG et cogérant de Libération. 

L'attribution à Olivennes de la présidence de Presse indépendante SAS justifie la création du fonds de dotation. Il aura en effet le contrôle opérationnel de cette société chargée du management de journal. Il " travaillera avec Laurent Joffrin, directeur de la rédaction, le management et les équipes de Libération pour construire ensemble l'avenir du journal autour de cinq piliers fondamentaux : la stabilité actionnariale, d'abord, l'indépendance de la rédaction, ensuite, l'excellence éditoriale (!), le développement numérique, la pérennité économique".

"Poursuivre et amplifier la dynamique actuelle" 
Denis Olivennes, 59 ans, a dirigé Numericable, Canal+, la Fnac et le groupe Nouvel Observateur, avant de présider le directoire de Lagardère Active (ancienne division du groupe Lagardère dont dépendait notamment la radio Europe 1) entre 2011 et 2018. "Je remercie Patrick Drahi (fondateur d'Altice, propriétaire de Libération, ainsi que BFM) pour sa confiance et pour l'honneur qu'il me fait. Avec les équipes de Libération, nous allons travailler ensemble à construire l'avenir du journal, dans la fidélité à son histoire et le respect scrupuleux de ses valeurs de quotidien de gauche, incomparable sur le plan culturel, libre et provocateur dans son approche, rigoureux en termes d'information", indique-t-il dans son texte consensuel.
"Les journalistes, salariés, pigistes, lecteurs, partenaires et fidèles soutiens de ce titre unique dans l'univers des médias peuvent compter sur mon engagement à leurs côtés. Nous allons poursuivre et amplifier la dynamique actuelle, en particulier sur le numérique, afin d'assurer le développement de Libération et son équilibre économique qui sont la condition de sa liberté", poursuit le nouveau dirigeant. 
Clément Delpirou, directeur de Libération depuis deux ans et demi, a décidé de quitter le groupe pour une "nouvelle aventure".

Propriétaire de Libération, Altice France avait créé la surprise en annonçant, mi-mai, son intention de se séparer du journal pour le transférer dans une société à but non lucratif, un dispositif inédit pour un quotidien en France et censé garantir l'indépendance du titre, mais qui avait suscité des doutes chez les salariés.
Olivennes ne peut pas faire pire: pourvu qu'il annonce encore des 40% de mieux...
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