Flagrant délit de tournage sauvage impliquant de faux policiers à Paris
Un film accusant la police de racisme se tournait sans aucune autorisation
Un article du media digital Actu17 reprend de nombreuses informations de source policière. Publié le 1er juin, il affirme que "trois faux policiers ont été interpellés et placés en garde à vue le dimanche 31 mai à Paris. Habillés de vraies tenues d’uniforme, ils participaient à un tournage sauvage pour mettre en scène une attitude et une interpellation à caractère raciste".
Selon Actu17, la brigade anti-criminalité est intervenue dans le XVe arrondissement de Paris, dimanche, sur signalement d'un attroupement devant un supermarché de la rue Saint-Charles. Il s’agissait d’un tournage impliquant notamment trois faux policiers, un cameraman et un réalisateur, "suivi par près de 80.000 personnes" sur Instagram, le réseau social de partage d’images.
Version confirmée par un des militants déguisés en 'bad cops', placé en garde à vue pendant vingt-quatre heures. "Lorsque les policiers sont arrivés, ils n’ont rien voulu savoir et ils ne nous ont pas laissés nous expliquer. Il y a aussi un des figurants qui s’est mal exprimé [soit il ne connaissait pas son texte, soit il était idéologiquement un peu juste ! Quand un policier lui a demandé d’expliquer ce qu’était la vidéo, il a répondu que c’était une vidéo raciste. On a voulu expliquer que c’était un hommage à George Floyd, mais ils n’ont pas voulu nous entendre", poursuit l'activiste éclairé dans le rôle d'acteur. Il assure que la garde à vue s’est bien passée et que les policiers s’amusaient de la situation, en prenant des photos de leurs "nouveaux collègues". "Bon enfant" est le terme communément usité en matière de banalisation de la subversion.
Au commissariat, les personnes interpellées "auraient expliqué lors de leurs auditions que le scénario de ce tournage consistait à mettre directement en cause la police," toujours selon Actu17.
Filmés à leur arrivée devant une supérette G20, les trois policiers qui intervenaient pour un vol dans le magasin devaient laisser partir le voleur de type européen, sans y prêter attention, puis interpeller un homme d’origine africaine qui sortait au même moment. Ce scénario est une adaptation libre d'une scène visionnée sur les réseaux sociaux montrant des policiers américains appelés dans le contexte des manifestations antI-flics des anti-racistes, pour intervenir sur le braquage d'un commerce et interpellant des commerçants noirs que, dans le stress, ils prennent pour les délinquants.
Par le biais de cette fiction qu'ils voulaient faire passer pour un document, les activistes manipulateurs comptaient dénoncer le racisme dans la police nationale et embrasser les quartiers sensibles, profitant de la médiatisation, par la gauche radicale américaine, de la mort de George Floyd, repris de justice racisé.
Cet article d’Actu17 a été occulté par la presse institutionnelle, mais repris aussi bien par des syndicats de police, comme Alternative Police CFDT, proche du pouvoir en place, donc de LREM, et le Syndicat Indépendant des Commissaires de Police, que par des acteurs politiques. Comme Marine Le Pen, la préfecture de police de Paris a partagé l’information d’Actu17 sur sa page Facebook et sur Twitter, en ajoutant : "Comment cette vidéo aurait-elle été commentée sur les réseaux sociaux si elle avait été diffusée ? Dans le contexte actuel, susciter la haine par des fake news contre les policiers est irresponsable et criminel."
"La presse bien pensante" ne consacre pas une ligne à cette tentative de "fabriquer un fake afin d’accuser la police de racisme," s'indigne sur Twitter, le journaliste Clément Weill-Raynal.
Le Parquet de Paris confirme que "trois individus ont été interpellés dimanche dans le XVe arrondissement de Paris et placés en garde à vue des chefs d’usage public d’insigne ou de document pouvant créer une méprise avec ceux de la police et port d’arme de catégorie D, alors qu’ils ont été trouvés porteurs de tenues de police, d’un gilet tactique et d’une bombe lacrymogène". Les gardes à vue ont toutes été levées, mais l’enquête se poursuit pour déterminer comment les individus "se sont procuré les équipements de police."
Le "réalisateur" guyanais, David Jérémie, nie avoir voulu réaliser une vidéo raciste pour nuire aux policiers
La préfecture et de nombreux analystes soupçonnent l’auteur de la vidéo d’avoir voulu tromper avec une fausse agression, ce que conteste son réalisateur. Dans une vidéo publiée sur son compte Instagram - sous le pseudonyme de Hitsu, mardi 2 juin, il explique qu’en tant qu’homme noir touché par la mort de George Floyd aux Etats-Unis, le candide aurait "voulu tourner une vidéo lui rendant hommage". L’objectif étant de reconstituer la scène, en filmant à la première personne ce qu’aurait vu l’homme africain-américain tué par la police à Minneapolis le 25 mai, selon le Français en France, et en y superposant un chant gospel dédié à la victime.
Pour étayer son déni, le jeune activiste de 22 ans a balancé à la presse des captures d’écrans de messages envoyés, la semaine dernière, sur Instagram, à ses camarades de combat abonnés pour expliquer son projet. Dans une story (publication éphémère publiée sur Instagram, service de partage de photos et de vidéos détenu par Facebook et exigeant une inscription), il lance un appel disant son "besoin de 15 à 20 figurants pour dimanche pour un tournage anti-violence". Du Gandhi...
Dans un autre message, envoyé jeudi soir, il présente le synopsis de sa future "vidéo rendant hommage à George Floyd et tous ceux victimes de bavure policière» : "Le but est de faire passer un message de paix. […] L’idée est qu’un voleur vole dans une enseigne quelque chose de minime comme des chips ou un jus [film pour bisounours] et me bouscule [un réalisateur-acteur] dans l’enseigne pour courir vers la sortie, et au moment où je sors, je le vois à terre avec deux policiers sur lui, dont un qui a son genou sur son cou ! Changement d’angle, on passe de ma vision à celle du "voleur victime" à terre, écrasé par les policiers [une mêlée de rugby ?] et vision sur tous les figurants, certains en train de filmer, d’autres juste choqués, d’autres énervés et voulant intervenir avec un policier devant qui empêche quiconque d’intervenir" [du déjà vu, on l'a dit: aux Etats-Unis, source inépuisable d'inspiration de nos créateurs français].
Il précise toutefois à... Libération que lors du tournage, un figurant a proposé une autre idée : celle d’un voleur blanc qui s’en sort parce que la police se trompe de suspect et arrête un homme noir. C'est précisément la version importée d'Outre-Atlantique. Ce second scénario ayant plu à de nombreux abonnés présents sur place, le réalisateur a voulu aussi filmer cette situation. Libération qui se fait porte-parole de l'ultra-gauche indigéniste indique qu’aucune scène n’a finalement pu être tournée "à cause de" [sic; "grâce à" ?] l’intervention des policiers.
Le réalisateur ne nie pas que - malgré tous ces bons sentiments - il n’avait pas demandé d’autorisation à la préfecture pour filmer sa vidéo, confirmant l'information d'Actu17. Il assure aussi qu’il ignorait qu’elle était nécessaire. Mais il affirme qu’il s’était entendu avec la responsable du G20 [sommet international entre pays industrialisés et pays émergents] après lui avoir expliqué qu’il s’agissait d’une vidéo en hommage à George Floyd. Ce que confirme la responsable, précisant que tout s’est passé dans le calme.
L'utilisation de tenues françaises authentiques interpelle. Il explique qu’ils lui ont été fournis par un ami d’ami policier, ce qu'indiquait déjà Actu17. Pourquoi, en fait, avoir tenu à utiliser des tenues françaises authentiques ? Le spécialiste en effets visuels [une équipe de tournage plus étoffée qu'il n'y paraissait au départ...] explique que c’était les seules qu’il avait réussi à se procurer (déjà une infraction en soi), mais qu’il comptait les "américaniser" en post-production, si on l'en croit, à l’aide d’effets spéciaux [on est à Hollywood?].
Il se défend surtout d’avoir voulu filmer de fausses violences policières dans le but de nuire à la police, soulignant que le tournage a eu lieu "un dimanche après-midi, en plein XVe arrondissement" et qu’il filmait son "court-métrage" à l’aide d’une véritable caméra, et non pas avec un simple téléphone portable, ce qui aurait été plus réaliste, mais qui devait d'autant mieux abuser le quidam. Sur des images révélées, on constate que le cameraman, équipé de matériel professionnel fait plus vrai que nature...
Il insiste pour dire qu'il a reçu de nombreux messages d'autodéfense de la communauté blanche après la divulgation de son projet racisé.
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