samedi 25 avril 2020

Covid-19 : échec de l’essai clinique de l’antiviral Remdesivir

Que reste-t-il aux malades, à part l'hydroxychloroquine prescrite par le Pr Raoult?

Ras-le-bol des protocoles qui tuent : allégez-les et passez à l'action !

Des heures de file d'attente devant l'IHU de Marseille pour se faire dépister
Ces résultats décevants interviennent au moment où la clique du "conseil scientifique" fait barrage à la bi-thérapie du professeur de Marseille, que de nombreux chercheurs continuent de tâtonner et que les Etats planchent sur des scénarios de déconfinement, jusqu'ici ubuesques. 

De essais sont en cours sur de nombreux médicaments, partout dans le monde, et la nouvelle de leur échec sur le remdesivir est un coup dur pour la communauté scientifique, selon la presse, mais bien davantage pour les malades et leurs familles.

Le président Macron a rencontré Didier Raoult ce 9 avril, rendant encore un peu plus ambiguë la position de l'Etat à l'égard de la chloroquine. 
"Une visite surprise et à l'abri des regards", nous dit La Provence. A "l'abri des regards", certes, notamment des objectifs des photographes de presse, mais une visite rapportée par tous les media et après des semaines d’atermoiement au sommet de l'Etat. Au-delà des airs qu'ils se donnent, le locataire de l'Elysée n'a cessé de balancer, incapable de prendre une décision qui ne soit pas une sanction. Soucieux de ne jamais être pris en défaut, il se retranche derrière  l'avis d'une commission du Haut Conseil de la Santé publique: le "gouvernement travaille" à des décisions qui sont "sur la table" et, "clairement", il est "en capacité" de relever le "challenge", mais "on voit bien" que tout est trop "compliqué" pour eux.
La chloroquine revient de loin, notamment parce que le milieu médical parisien, et plus spécifiquement Yves Lévy, mari de l'ex-ministre de la Santé Agnès Buzyn, entretenait des rapports conflictuels avec son principal promoteur dans l’Hexagone. L’inauguration du nouvel IHU de Marseille en mars 2018 s’est par ailleurs fait hors la présence ministérielle d’Agnès Buzyn. Lorsqu'elle était en poste, la ministre a toujours ignoré l'infectiologue. "J'ai demandé des rendez-vous, on m'a répondu que la ministre n'avait pas le temps", nous racontait-il d’ailleurs récemment. C'est dans ce contexte qu’arrivent, à la fin du mois de janvier, les premiers ressortissants français venus de la région de Wuhan, à Carry-le-Rouet, dans les Bouches-du-Rhône. Facilement sécurisable, le centre de vacances d'accueil est - cyniquement - sélectionné par le ministère en raison, notamment, de sa proximité avec l’IHU de Marseille, que dirige Raoult.
Le professeur vient de se porter volontaire, avec ses équipes. Il y voit l’occasion d’appliquer sa méthodologie de mise en "quarantaine biologique", avec tests PCR - pour Polymerase Chain Reaction, qui reposent sur l’analyse génétique et se réfèrent au génome du virus - à cinq jours d'intervalle. Sa requête est soutenue par Jérôme Salomon, directeur général de la Santé, lui aussi infectiologue, il y a longtemps, et devenu homme politique entré dans la haute-fonction publique qui n'a pas vu un seul malade depuis des lustres...

Moins d’un mois plus tard, quand le professeur publie ses premiers comptes-rendus, évoquant dès le 25 février les “effets prometteurs” de la chloroquine, un article des “Décodeurs” du Monde (propriété des macroniens Niel et Pigasse) juge aussitôt "trompeur" le titre d’une de ses vidéos et ses
déclarations sont qualifiées d’"infox" par la ministre de la Santé dont les services tweetent: "Aucune étude rigoureuse, publiée dans une revue internationale à comité de lecture indépendant, ne démontre l’efficacité de la chloroquine (Nivaquine) pour lutter contre l’infection au coronavirus chez l’être humain."
plus les jours passent, plus la vision du protocole du professeur Raoult s’impose dans une partie de l’opinion comme une solution immédiate à l’épidémie du coronavirus. Les articles insistant sur le profil "atypique" du scientifique se multiplient. Mais des personnalités politiques, comme
le maire de Nice Christian Estrosi ou encore la députée des Bouches-du-Rhône Valérie Boyer, testés positifs au coronavirus, annoncent avoir essayé le protocole marseillais et être les preuves vivantes de son efficacité.
Un décret rectifié: informations contradictoires les 26 et 27 mars

Le HCSP met à jour ses recommandations thérapeutiques | Santé Magazine
Mais le 23 mars, le Haut Conseil de la santé publique monte au créneau et impose le décret encadrant actuellement sa prescription. 
"Le Haut Conseil de santé publique recommande de ne pas utiliser de chloroquine en l'absence de recommandation, à l'exception de formes graves, hospitalières, sur décision collégiale des médecins et sous surveillance médicale stricte”, indique ce jour-là le nouveau ministre, Olivier Véran, un médecin. Incompréhensible position pour les partisans du protocole marseillais, qui défendent de l'utiliser dès les premiers symptômes.

Le 26 mars, surprise : la limitation aux "formes graves" a tout bonnement disparu du décret encadrant l’utilisation de la chloroquine pour traiter le Covid-19. Dans les colonnes du Journal Officiel, le texte prévoit en effet que "l'hydroxychloroquine et l'association lopinavir/ritonavir peuvent être prescrits aux patients atteints par le Covid-19." Autrement dit, bien que les médecins généralistes ne soient toujours pas autorisés à prescrire ce traitement, le gouvernement semble avoir fait un grand pas en avant sur la piste de la chloroquine. Didier Raoult, qui a désormais l'oreille du ministère, formule même ses remerciements dans un tweet à Olivier Véran, comme si les choses étaient actées : "Dans le cadre de l'urgence sanitaire, l'hydroxychloroquine peut être prescrite en traitement du COVID-19. Merci à Olivier Véran pour son écoute."

Patatras ! Dès le lendemain, un décret rectifié réintroduit une restriction à certains cas graves : "Ces prescriptions interviennent, après décision collégiale, dans le respect des recommandations du Haut Conseil de la santé publique (Christian Chidiac, ci-contre) et, en particulier, de l'indication pour les patients atteints de pneumonie oxygéno-requérante ou d'une défaillance d'organe". "Ce rectificatif avait vocation à expliciter le contenu de l’avis du Haut Conseil de la santé publique, pour une meilleure lisibilité du texte pour les praticiens et les citoyens," raconte, par écrit, le ministère de la Santé.

Si elle a le mérite de coller à la position initiale du Haut Conseil de la Santé publique, cette reculade suscite l’indignation de certains médecins, comme l’ancien ministre de la Santé Philippe Douste-Blazy, par ailleurs membre à titre bénévole du conseil d'administration de l'IHU de Marseille, où travaille le professeur Raoult, une sommité internationale: "Le décret [scélérat] réserve l'hydroxychloroquine aux cas de pneumopathie avec détresse respiratoire. Mais ce sont justement les cas pour lesquels ce traitement n'est pas efficace. Car en phase de réanimation, la charge virale baisse. On le sait depuis le début", explique-t-il. La décision est passée par le président de ladite commission, Christian Chidiac, qui refuse de communiquer.

COVID-19 – Recours du SMAER : Le gouvernement, le Haut Conseil de ...
Les hésitations en série de l'Elysée ont donc fini par déboucher sur un décret contesté du gouvernement en date du 26 mars, au troisième mois de la pandémie, autorisant le recours à la molécule - en bi-thérapie et sur prescription médicale - pour les formes graves de Covid-19 en hospitalisation, alors que les défenseurs du protocole marseillais expliquent qu'il faut, au contraire, l’utiliser dès les premiers symptômes, pour éviter justement ces formes graves. Et la désormais fameuse hydroxychloroquine est toujours en attente du feu vert de la commission spécialisée "maladies infectieuses et maladies émergentes" du Haut Conseil de la Santé publique, dont les liens d'intérêts de son président Christian Chidiac avec le laboratoire pharmaceutique Gilead interpellent.

Or, les essais menés par le laboratoire Gilead viennent d'échouer


Sur la chloroquine, le Haut Conseil de santé publique et l'OMS ...
L’antiviral remdesivir du laboratoire américain Gilead Sciences a échoué à améliorer l’état de malades de Covid-19, selon les résultats d’un des premiers essais cliniques sur le médicament en Chine, a rapporté jeudi le Financial Times.

Un résumé des résultats de l’essai clinique a été publié sur le site de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), sans même attendre qu'il soit retiré, d’après le quotidien britannique.

Cet échec de la communauté scientifique ruine les espoirs des populations menacées de contamination par le virus tueur qui, partout dans le monde, fondaient beaucoup d’espoir sur cet antiviral en attendant un vaccin contre le Covid-19, pas avant l’année prochaine ou la suivante.



Restent les liens d'intérêts suspects entre le Pr. Chidiac et le laboratoire Gilead...

Haut Conseil de la santé publiqueIl est chef du service des maladies infectieuses et tropicales à l'Hôpital de la Croix-Rousse (Lyon).

Yves Lévy, lui aussi, est membre du Haut Conseil de la santé publique (CSRE, Commission spécialisée risques liés à l’environnement).

Mais reste la bi-thérapie du professeur Raoult, à la condition qu'elle soit prescrite dans le respect du protocole défini par ses équipes de l'IHU de Marseille.

Reste aussi le décret gouvernemental nuisible, voire criminel.


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