dimanche 22 mars 2020

Coronavirus: Macron parle d'urgence, mais hésite à prendre les mesures qui s'imposent... en urgence

Après 10 jours, la population se confine si elle veut, où elle veut, quand elle veut

Pouvoirs publics et médecins gèrent l'urgence et la pénurie à la petite semaine 

L'épidémie de coronavirus a déjà tué plus de 560 personnes dans le pays, puisque les péroraisons du président tiennent lieu de gouvernance. L'endormeur endormi  prépare-t-il la suite, notamment la prolongation du confinement.

Les chiffres sont clairs: entre vendredi et samedi, le nombre de morts en France a bondi de près de 20%, pour atteindre 562. Et encore, ce bilan ne prend en compte que les patients décédés à l'hôpital, pas ceux morts en Ehpad ou chez eux. C'est-à-dire que ces chiffres ne rendent pas compte exactement de l'ampleur du désastre. 
Le nombre de patients hospitalisés a atteint 6.172 (+18%), dont 1.525 cas graves en réanimation.

"La vague est là", commente finement Macron, ce qui valait bien que le Journal du Dimanche le citât. "C'est une guerre; elle va durer", poursuit le chef de l'Etat, qui détaille les priorités depuis son bunker en sous-sol de l'Elysée: "protéger les plus faibles (...) et notre système de santé", mais aussi gérer le "stress" de la société et se préparer à "affronter une crise financière sans précédent, une crise de l'économie réelle". Fort bien! Et comment s'y prend-il concrètement ?

Au sixième jour d'un confinement généralisé, géographiquement - pourtant marqué par un exode de Parisiens irresponsables vers leurs résidences secondaires et leurs familles en régions, essaimant donc - , les autorités ont préparé le terrain à la prolongation de cette mesure inédite, raconte la presse officielle, pour l'instant décrétée jusqu'à fin mars. 
Les mesures les plus strictes sont toutefois prises par les maires et non pas par le génie qui nous gouverne avec ses crânes d'oeuf coupés des réalités du quotidien des Français.

De nombreuses voix autorisées, ou non, dans le monde médical  - dont nombre sont des incompétents sortis du néant par les chaînes d'information en continu -  réclament déjà le prolongation du confinement intermittent actuel - comme l'Italie, désormais pays le plus touché au monde, avant la France demain. En Chine, d'où est partie l'épidémie, le confinement de Wuhan, son épicentre, aura duré quelque 60 jours, du fait de mesures drastiques qui font sourire les démocraties occidentales restées sûres de leur supériorité passée.

"La situation va continuer à s'aggraver avant que les effets du confinement fassent leur effet", a commenté samedi le ministre de la Santé Olivier Véran. Il estime le nombre de personnes infectées en France à "entre 30.000 et 90.000", fourchette large en raison des nombreuses personnes présentant peu ou pas de symptômes. Des porteurs d'autant plus dangereux pour la communauté qu'ils sont "sains". 

Macron se retranche derrière le "conseil scientifique" créé sur mesures pour le Covid-19, faisant bien savoir qu'il a demandé à ses 11 membres de se prononcer sur "la durée" et "l'étendue" du confinement. Son avis est attendu lundi, mais tout laisse à penser qu'il se prononcera pour une prolongation, voire un renforcement des mesures. La rancoeur populaire retombera sur les "scientifiques" et l'impopularité de Macron n'en sera pas affectée : ses commandes de sondages démontreront qu'au final il conserve quelques supporteurs 

Le pouvoir frappe au portefeuille 

Car le respect du confinement reste aléatoire : sa réglementation est tellement sont floue et évolutive, que, d'un jour sur l'autre, personne ne sait plus exactement quelles sont les règles à suivre. 
Dans la nuit de samedi à dimanche et sans attendre l'avis des "scientifiques", l'Assemblée nationale a déjà durci les sanctions en cas de violation des règles: les 135 euros d'amende forfaitaire passeront ainsi à 1.500 euros en cas de récidive "dans les 15 jours" et dans le cas de "quatre violations dans les trente jours" un délit "puni de 3.700 euros d'amende et six mois de prison au maximum". Belloubet va devoir mettre les condamnés et les terroristes repentants à la porte...


Sur le terrain, de nombreux maires responsables ont imposé un couvre-feu, comme Nice, Vallauris, Menton (Alpes-Maritimes), Roquebrune-sur-Argens (Var), Charleville-Mézières (Ardennes), Béziers (Hérault), Perpignan (Pyrénées-Orientales) ou Montpellier. 
Les élus locaux ont également ordonné la fermeture des marchés alimentaires - ce que la maire socialiste de Paris tarde à décider - et réservé les transports aux travailleurs, car Macron entend réaliser la quadrature du cercle : sauver des vies tout en maintenant une activité économique.

A Paris, la maire Anne Hidalgo a appelé Macron à "aller vers un confinement beaucoup plus sévère". Mais, dans un entretien au Parisien, elle a défendu les marchés alimentaires en plein air, instaurant des "mesures drastiques", selon elle, alors que les citoyens vigilants diffusent des videos montrant qu'elle n'a pas les personnels de contrôle en nombre suffisant pour mettre en adéquation les voeux pieux de sa communication et la sécurisation de l'espace public.

Sur le front médical, la pénurie de masques domine et le débat persiste aussi sur une éventuelle généralisation des tests de dépistage du Covid-19. L'un et l'autre dureront artificiellement aussi longtemps que les stocks ne seront pas reconstitués.
Le gouvernement a annoncé samedi avoir commandé plus de 250 millions de masques. Il frappe les esprits pour dire qu'il fait quelque chose (et que Brigitte fait un stage accéléré de couture), mais il ne précise pas à qui, français ou étranger, ni la date des premières livraisons. En tout état de cause, cette commande brutale ne permettra pas de tenir plus de dix jours. Xavier Bertrand avait voulu et réalisé des stocks d'Etat en 2008 et des collectivités territoriales et grandes entreprises les avaient gonflés et renouvelés lors de l'épidémie du H1N1 (2010), mais avaient régulièrement baissé durant les quinquennats Hollande (avec Marisol Touraine), puis Macron (avec Agnès Buzyn pendant trois ans) et la pénurie de ces équipement de protection fait courir un risque fort aux soignants et aux para-médicaux, alors que les besoins sont estimés par M. Véran à "24 millions de masques par semaine".

Pour les deux semaines à venir priorité sera donc donnée aux personnels de santé, en ville, comme à l'hôpital, et aux personnes intervenant auprès des personnes âgées, avec notamment 500.000 masques par jour pour les personnels des Ehpad.

Mais le gouvernement n'envisage pas l'usage généralisé du masque dans la population : il n'en a pas pris les moyens et se retranche cette fois derrière l'OMS qui ne le recommande pas, du seul fait qu'elle a connaissance des difficultés mondiales à en faire produire en quantité suffisante. 
Quant aux professions au contact du public qui en réclament (forces de l'ordre, commerce d'alimentation en grande distribution...), là encore le gouvernement va consulter... son conseil scientifique ! Ce serait drôle, si ce n'était pas  dangereux.

Les autorités organisent les déplacements de populations

O. Véran n'a pas craint d'assurer que les autorités se préparent à " multiplier" l'utilisation de tests de dépistage réservés à certaines catégories de populations (fragiles, âgées, femmes enceintes, etc.), "au moment où nous lèverons le confinement". Dans six semaines ou dans trois mois ?  Si toutefois ils ont été produits en quantité suffisante pour répondre à la demande générale.  Quand on sait que, pour produire du gel hydroalcoolique de désinfection, on ne dispose pas en France des ingrédients de base  nécessaires, l'alcool à 96° et la glycérine, on peut sentir monter une angoisse palpable...

En attendant, pas de dépistage massif, comme l'a par exemple pratiqué avec un succès apparent la Corée du Sud. Car il n'y en a "tout simplement" pas assez en France, explique régulièrement le président du Conseil scientifique, Jean-François Delfraissy.

Sur le terrain, les structures hospitalières saturent dans certaines régions très affectées, comme en Alsace d'où l'armée a évacué une douzaine de patients vers d'autres régions (Bordeaux) et installe un hôpital de campagne, qui devrait être opérationnel en début de semaine.
Même aide de l'armée en Corse, où le porte-hélicoptères amphibie Tonnerre de la Marine nationale est arrivé tôt dimanche dans le golfe d'Ajaccio pour évacuer des patients atteints du Covid-19 vers des hôpitaux marseillais.

En attendant, 55% des Français feraient encore confiance au gouvernement pour "faire face efficacement au coronavrius", et 57% pour "aider les entreprises en difficulté", selon un sondage Ifop pour le JDD paru dimanche. Mais la défiance monte, relève Frédéric Dabi, directeur général adjoint de l'institut. Et 84% des sondés se disent inquiets de l'épidémie, dix points de plus que la semaine dernière.

Sur le front économique, des prévisions de forte récession s'annoncent.
Un Parlement réduit devait encore siéger dimanche pour débattre d'un projet de loi d'urgence autorisant le gouvernement à prendre par ordonnances une série de mesures pour soutenir les entreprises.

2 commentaires:

  1. Pour sauver des vies humaines, c'est compliqué, mais alors, pour le LBD 40, ça va tout seul...

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  2. Quant au plaquenil et aux tests, ce n'est pas bons pour les français, mais pour les estrosi, wargon, boyer et tous les autres, pas besoin d'évaluations scientifiques!

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