samedi 29 février 2020

Cesar 2020: la colonisation africaine de la France ne progresse pas assez vite

Le discours d’Aïssa Maïga embarrasse Vincent Cassel et interpelle les internautes 

Les malheurs d'Adèle Haenel occultent l'essentiel aux César 2020

Le 'Grand remplacement', de la théorie à la réalité en marche. 
Résultat de recherche d'images pour "Aïssa Maïga"La comédienne sénégalo-gambo-malienne née à Dakar, Aïssa Maïga, a revendiqué plus de diversité aux César, ce 28 février, vendredi pourtant noir pour le cinéma. Des tensions politiques multiples avaient assombri la 45ème cérémonie des César avant même son ouverture avec la cabale féministe de starlettes prêtes à tout pour un rôle : hier, alors que leurs promoteurs leur ont fait percer le plafond de verre de l'anonymat, elles se tenaient prêtes à cracher sur le réalisateur Roman Polanski, pour l'exemple (il est poursuivi pour des accusations de viol), comme furent exécutés les soldats de la Grande guerre pour des actes d'insoumission, de révolte individuelle ou de désertion inspirée par les intellectuels opposés à la guerre qui auraient fait que, sans les patriotes, nous serions aujourd'hui allemands et "no border"...

Si la presse, telle des PlayMobil de la majorité LREM, n'a pas bronché, des internautes n'ont pas hésiter à lui rappeler qu'elle n'est pas à Dakar. Et qu'elle peut exercer sa profession grâce à ce pays de mâles blancs et de fils de colonisateurs, résolument ouverts, à sa différence, à toutes les cultures et couleurs de peaux: le César du meilleur film 2020 a été décerné à un réalisateur noir venu du Mali, Ladj Ly, pour "Les Misérables" revisitant une bavure policière sur un Noir à Montfermeil en Seine-Saint-Denis, le 14 octobre 2008. 
Son discours déplacé a même embarrassé Vincent Cassel, lequel ne passe pourtant pas pour un intellectuel capable de penser autrement que l'entourage professionnel.qui le fait vivre et un proche de Cédric Klapisch, issu d'une famille réfugiée de Pologne arrivée en France en 1913 et établie à Neuilly-sur-Seine.

Ce réalisateur malien récompensé par les César a fait de la prison.


Des manifestants protestent devant la salle Pleyel.
La veille de sa condamnation, le 1er mars 2011, il est condamné à 400 € d’amende pour "un fait divers", selon Libération, des "commentaires outrageants" contre des policiers dont il avait filmé une intervention musclée sur des délinquants refusant de se plier à la loi et la publication en ligne d'un montage d'images.

En 2012, Ladj Ly est encore condamné, cette fois pour des faits de violence sur personne chargée d'une mission de service public, le maire UMP de Montfermeil (ville PCF de 1944  à 1983), Xavier Lemoine, réélu en 2014. L’outrage est consécutif à l’incendie qui avait coûté la vie à un bébé de 9 mois, le 22 novembre 2010 dans le quartier des Bosquets, où réside Ladj Ly, qui  avait vivement interpellé le maire à propos des conditions de relogement des sinistrés.
  
Scénario d'un prochain film: les condamnations d'un misérable en 2011 et 2012.
Un proche de Ladj Ly, Amad Ly, avec qui il n'a aucun lien de parenté directe, apprend au Sénégal que sa sœur entretient des relations sexuelles avec le mari de leur cousine. De retour en France, il demande des explications à sa sœur, qui nie cette relation. Dans la nuit du 13 au 14 janvier 2009, il la frappe, lui casse un doigt et lui cause un traumatisme crânien. Avec son frère Mamoudou, ainsi que Ladj, le trio retrouve ensuite le compagnon de sa cousine. L'homme est enfermé dans le coffre d'une voiture, amené dans une forêt, frappé et menacé, mais parvient à s'échapper.
La victime est retrouvée le lendemain matin par un fermier. Blessé notamment au visage, une incapacité totale de travail de 10 jours lui est prescrite. Le 2 mars 2011, les suspects sont jugés. Le Parquet requiert 4 ans de prison pour Amad Ly, 2 ans pour Mamoudou Ly et 1 an pour Ladj Ly, mais les peines sont plus sévères, Amad étant condamné à 5 ans de prison, alors que Mamadou et Ladj sont condamnés à 3 ans de prison ferme. La condamnation de Ladj Ly est confirmée en appel l'année suivante, mais sa peine réduite à deux ans de prison ferme et un an avec sursis. Il est alors maintenu en détention pour "tentative de meurtre", complicité "d’enlèvement" et "séquestration"
Le 19 décembre 2019, son avocat militant pousse Ladj Ly à porter plainte pour "diffamation" et "diffamation raciale" contre les magazines Causeur et Valeurs actuelles qui avaient apporté leurs propres éclairages.

Ce 28 février, la comédienne était invitée à remettre le prix du meilleur espoir féminin
Face aux renoncements de plusieurs dans ce contexte de haine à tout propos, l'actrice immigrée de 44 ans a choisi de faire un discours sur le thème de la diversité dans le cinéma français, en écho à la tribune signée par de nombreuses personnalités dans Le Parisien.
 Sonia Rolland, Stomy Bugsy, Aïssa Maïga et Mathieu Kassovitz font partie des signataires de cette tribune.
#BlackCesars : une tribune qui dénonce un soi-disant manque de diversité dans le cinéma français.Une trentaine de personnalités du 7e art réclame une meilleure inclusion des artistes issus des Outre-mer et de l’immigration africaine et asiatique. A  quel titre?
Le texte est signé d'Olivier Assayas, Mathieu Kassovitz, Stomy Bugsy, Julien Leclercq, Firmine Richard, Olivier Marchal, Aïssa Maïga, Eriq Ebouaney, Sonia Rolland, Edouard Montoute, Jimmy Jean-Louis, Gabrielle Lazure… et... dénonce l'"invisibilité des acteurs, réalisateurs et producteurs" issus des DOM TOM et de l'immigration africaine et asiatique dans le cinéma français. Profitant de la prochaine cérémonie des César, ce vendredi 28 février,
la tribune regrette que la France "maintienne ses acteurs de couleur dans des rôles insignifiants qui ne justifieront jamais une quelconque nomination aux César".

Tout en critiquant les "rôles secondaires et stéréotypés" auxquels sont cantonnés les acteurs issus de l'immigration, les signataires espèrent que le renouvellement annoncé de la direction de l'Académie des César permettra d'inclure des artistes issus de ce qu'on appelle la « diversité".



C'est la tribune des stars du cinéma contre le fonctionnement des César qui a motivé l'auteur de ce texte, Eriq Ebouaney, rôle principal du film Lumumba ! "La tribune publiée dans Le Monde réclame plus de parité au sein de l'Académie des César, assure l'acteur français d'origine camerounaise. J'aurais aimé qu'elle réclame aussi une meilleure inclusion des professionnels du cinéma issus des DOM TOM et de l'immigration africaine et asiatique." Ce comédien aigri a joué dans "Femme fatale", "Les Rivières pourpres 2" ou "Hitman", mais il n'en a pas assez et voudrait profiter du vent nouveau qui souffle sur les César pour "inclure les artistes afro-descendants dans la photo de famille". Bref, il y a trop de Blancs français en France, notamment au cinéma. Mais comme il  n'y a pas non plus assez de femmes, il nous faut Firmine Richard à  Matignon ou  à l'Elysée. 
Eriq Ebouaney a donc écrit le texte ci-dessous, qui a été signé par une trentaine d'artistes et que nous publions en exclusivité.



« Dans quelques jours, au cours de la 45e cérémonie des César, nous célébrerons la grande famille du cinéma français. Le cinéma ! Un art éminemment populaire qui rassemble dans une célébration partagée toutes les couches de la population sans distinction de classe sociale, de genre ou d’origines. Le cinéma est un puissant outil de transmission d’une culture, un outil de facilitation de l’intégration des populations de notre pays. Il est aussi un outil de transmission de valeurs communes partagées d’une société. Notre cinéma devrait donc être, comme Stendhal le disait du roman, un miroir dans lequel se reflète la société dans sa réalité et sa diversité.
Il y a vingt ans, à la 20e cérémonie des César, le Collectif Egalité fustigeait déjà l’absence d’inclusion de nos concitoyens issus des Outre-mer et des immigrations dans le cinéma français. En 2018, l’essai collectif Noire n’est pas mon métier dénonçait aussi les discriminations et les stéréotypes dont sont victimes les actrices afro-descendantes.
Nous voulons ici pointer du doigt les paradoxes d’un pays, la France, qui nomme Spike Lee, un réalisateur et producteur afro-américain, président du jury du prochain Festival de Cannes, et qui en même temps maintient ses acteurs de couleur dans des rôles insignifiants qui ne justifieront jamais une quelconque nomination aux César.
Notre cinéma, en ce siècle de globalisation, en ces temps de métissage des cultures et de brassage des populations, nous donne-t-il à voir la réalité et la diversité de la société française ? Nous rend-il compte des histoires entrecroisées et mêlées de notre histoire commune qui n’en font pas moins partie du roman national ? L’histoire de France est celle de tous ses habitants sans exclusive. Une tribune parue récemment dans Le Monde a fustigé l’organisation des César en mettant en cause son fonctionnement et son opacité. Ces griefs sont légitimes et nous ne pouvons que les faire nôtres ! On aurait cependant apprécié que les signataires incluent dans leurs reproches à la direction des César l’absence des acteurs et réalisateurs issus de ce que l’on appelle par paresse et frilosité du langage la diversité !
Cette invisibilité des acteurs, réalisateurs et producteurs issus de cette frange de la population accentue le malaise et le sentiment d’exclusion déjà vécu dans la vie réelle. A quand l’inclusion ? La démission collective du conseil d’administration des César va-t-elle changer la donne ?
Aujourd’hui, il n’est plus question, pour tous les professionnels du cinéma issus des immigrations et d’Outre-mer, d’être assignés aux rôles secondaires et stéréotypés auxquels on les a longtemps cantonnés. Le cinéma anglo-saxon confie des rôles de premier plan à tous ses acteurs sans distinction de couleur ou d’origine et sans que cela ne nuise à sa qualité, bien au contraire !
Les succès au box-office des films Il a déjà tes yeux de Lucien Jean-Baptiste, Les Misérables de Ladj Ly, et les records d’audience sur Netflix des films de Kery James Banlieusards et Le Gang des Antillais de Jean-Claude Barny sont significatifs des attentes d’un public qui est bien plus en avance sur cette question de la représentation des minorités sur nos écrans que les institutions du cinéma français.
L’adoption de mesures d’inclusion est urgente si on ne veut pas laisser à ces professionnels du cinéma français qu’une seule option : l’engagement dans la voie du communautarisme à l’américaine pour s’exprimer et s’épanouir dans leurs métiers. Il est temps d’ouvrir les portes et les fenêtres du cinéma français. Car le talent, comme l’émotion, n’a pas de couleur.
#BlackCesars ?! (avec un 's' à Cesar si ils veulent.
Jusqu'ici, les Français ne mettaient pas de marque du pluriel aux noms propres, mais désormais la "diversité" fait loi, en attendant la charia...)
Signataires : Eriq Ebouaney, Olivier Assayas, Olivier Marchal, Mathieu Kassovitz, Stomy Bugsy, Euzhan Palcy, Julien Leclercq, Firmine Richard, Aïssa Maïga, Greg Germain, Nathalie Marchak, Sonia Rolland, Edouard Montoute, Jimmy Jean-Louis, Gabrielle Lazure, Reza Pounewatchy, Salim Kechiouche, Jean-Claude Barny, Vanessa Djian, Kentaro, Sam Bobino, Issaka Sawadogo, Marie-Philomène Nga, Fanny Bastien, Mata Gabin, Mehdi Nebbou, Beatriz Levin, Annouchka de Andrade, Alex Ogou, Yasmine Chouaki…

Combien de Blancs dans le 'Black Panther' (Ciné+Frisson, TF1)
Résultat de recherche d'images pour "Black Panther affiche"
Une pyramide laissant peu de
place aux Blancs:
diversité exemplaire ?
L'objectif de ce film est de "contribuer à faire évoluer les mentalités". 'Black Panther', long métrage racial réalisé par Ryan Coogler, un Noir, a eu un succès planétaire en 2018 et s'est rapidement imposé comme un véritable phénomène de société qui a fait bouger les lignes à Hollywood. Pour la première fois, une superproduction parlant de l'Afrique et interprétée par un casting majoritairement afro-américain est devenue un monument de la culture populaire. Le film n'en finit pas de susciter des discussions, de provoquer la réflexion et d'inspirer ses spectateurs : les Blancs y sont sauver par des sommités noires de la médecine d'avant-garde et tout à l'avenant. Nos aigris des César n'ont plus qu'à se mettre à l'anglais américain, un "challenge" !

Malheureusement, l'assimilation pose problème à l'actrice, jusqu'à son texte ! Et il n'y a pas plusieurs prises et le rendu était plutôt confus. "A chaque fois que je me retrouve comme ça, dans une grande réunion du métier, je ne peux pas m’empêcher de compter le nombre de noirs dans la salle”, a-t-elle dit, avant de se tourner vers Vincent Cassel. "C’était toi le renoi du cinéma français avant la diversité ! Je te mets dans le quota; ça te va ou pas ?”, lui a t-elle demandé, tandis que le compagnon de Tina Kunakey (métisse d'un père togolais), qui n'a pas le sens de la réplique sans son texte, a enchaîné en se défilant: “J’ai pas compris" ! En noir ou blanc, le cinéma va mal...

Franck Riester, ministre inexistant de la Culture

Etait-il présent comme annoncé?
On trouve tout sur Twitter et donc des internautes (de couleur et pas que !) pour estimer que l’actrice a eu le courage d’évoquer le manque de diversité dans le cinéma français. "Elle a OSÉ prendre la parole pour nous les noirs !”, “Je salue le grand courage d'Aïssa Maïga. Au moins c’est dit ! Bravo”. Les chiffres de la population de couleur sont un totem français, mais les Noirs sont en vérité sur-représentés dans les films (et les pubs) diffusés à la télévision. Comme les femmes qui restent vautrées dans le canapé pendant que le mari en cuisine est moqué de toute la famille pour avoir loupé un plat, les Noirs, hommes et femmes, occupent désormais les rôles de chefs : dans nos films policiers, les flics sont des hommes, mais les femmes, des commissaires. Et si l'inspecteur est une femme noire, la critique est bonne... Les personnes de petite taille devraient rédiger des tribunes : dans Fort-Boyard, Passe-Partout est pourtant traité comme un Omar Sy dans "Service après vente des émissions" et dans "Joséphine, ange gardien",Mimie Mathy  est cantonnée aux rôles comiques "stéréotypés"... 
 Nombreux sont les internautes qui n'ont rien compris au discours d’Aïssa Maïga: “Quelqu'un a le GIF de la réaction d'incompréhension de Vincent Cassel face au discours d'Aïssa Maga ? Priceless" (ça n'a pas de prix), "Je suis en train de regarder le passage catastrophique d’Aïssa Maïga... digne de malaise TV ! Même les personnes de couleur dans la salle ont l’air mal à l’aise face à son speech". 
Et si elle revendiquait un discours d'introduction à l'Académie française?
Chez eux aussi, trop de Blancs et pas assez de femmes de couleur...

Pourquoi l’absence de rôles féminins dans ce film et de femmes sur cette photo ne gêne t elle pas? Cela dit quoi de la vision masculiniste des quartiers ? Et de notre acceptation? Tant que vous pensez faire une bonne action en regardant et louant un film, vous insultez le cinéma. https://t.co/mRve6Zw5F8
Pourquoi l’absence de rôles féminins dans ce film et de femmes sur cette photo ne gêne t elle pas? Cela dit quoi de la vision masculiniste des quartiers ? Et de notre acceptation? Tant que vous pensez faire une bonne action en regardant et louant un film, vous insultez le cinéma. https://t.co/mRve6Zw5F8

L'arrogance n'est pas affaire de peau
Comme le sexe, la notion de race a été abolie, mais les gens de couleur continue de l'instrumentaliser : elle continue à agiter les vertueux, les mauvais et les méchants qui réclament la fin de la méritocratie. 
Allez, à l'année prochaine, pour de nouveaux délires !
En 2014, le Ministre de la Culture et du Patrimoine du Sénégal, Abdoul Aziz Mbaye a passé un accord avec Mawrah Studios. Ensemble, ils devaient mettre en place une Académie de formation cinématographique "SUNU-WOOD". Grâce au travail pédagogique et d'accompagnement qui devait être conduit par les professionnels et les partenaires culturels, cette formation a dû permettre d’initier le public sénégalais à la l’art.
2021 sera-t-elle l'année de la remise de 'Césaire' 'Cédar' (Senghor) à des comédiens mâles blancs, des mains de Ladj Ly ?

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