dimanche 26 janvier 2020

Libye: Macron est-il parmi les violeurs de l'embargo sur les armes ?

L'ONU dénonce la poursuite des violations de l'embargo sur les armes 

La Mission des Nations unies en Libye (Manul) a dénoncée cette violation dimanche, malgré les engagements pris lors d'une récente conférence internationale à Berlin


Macron a participé à cette Conférence organisée le 19 janvier 2020 à la Chancellerie fédérale (ci-dessus)et consacrée au règlement de la situation en Libye, tout en se réjouissant de la persistance d'un cessez-le-feu précaire.

La Manul "regrette profondément les violations flagrantes et persistantes de l'embargo sur les armes", objet de la résolution 1970 de 2011 au Conseil de sécurité, "malgré les engagements des pays concernés lors de la conférence internationale sur la Libye à Berlin le 19 janvier", est-il écrit dans un communiqué.
En avril 1992, le Conseil de sécurité des Nations unies vote la résolution 748, qui met en place un embargo aérien et un embargo sur les armes contre la Libye.

En février 2011, le Conseil de sécurité des Nations unies vote un embargo sur les armes contre la Libye (le deuxième après celui de 1978 (jusqu'en 2003, à la suite à l'attentat de Lockerbie), soit le gel des actifs financiers de la banque centrale libyenne, l'interdiction de voyager pour certaines des personnalités les plus notables du régime dont Mouammar Kadhafi9. Le même mois, l'Union européenne met en place des mesures similaires mais plus étendues contre davantage de personnalités du régime. En parallèle, les Etats-Unis mettent en place également un gel des actifs financiers de la Libye et ferme leur ambassade.
En décembre 2011, les sanctions du conseil de Sécurité et des Etats-Unis sont en grande partie supprimées, consécutivement à la chute du régime de Mouammar Kadhafi. Cette levée des sanctions concernent notamment 30 milliards de dollars d'actifs financiers de la banque centrale libyenne
Parmi les principaux engagements pris par les participants lors de cette conférence internationale figurait la fin de la livraison d'armes aux pouvoirs rivaux, le gouvernement d'union (GNA) à Tripoli et le camp du maréchal Khalifa Haftar, l'homme fort de l'Est libyen.

A Berlin, les parties présentes, dont la Turquie, soutien du GNA, s'étaient également engagées à s'abstenir de toute ingérence dans les affaires libyennes et de tout acte susceptible d'exacerber le conflit, tel le financement des capacités militaires ou le recrutement de mercenaires.

Le maréchal Haftar, qui est de son côté notamment soutenu par la Russie, les Emirats arabes unis et l'Egypte, a lancé le 4 avril une offensive sur la capitale Tripoli, siège du GNA, reconnu par l'ONU.
Un cessez-le-feu a été instauré le 12 janvier à l'initiative de Moscou et Ankara.
Malgré les accusations réciproques et quelques combats recensés, celui-ci est globalement respecté, selon l'ONU, ce qui offre "un répit bienvenu pour les habitants de la capitale".

Macron préoccupé par l’arrivée à Tripoli de combattants étrangers

Ces rebelles se transforment en demandeurs d'asile entre la Libye et la France, via l'Italie, par l'entremise des passeurs revêtus des habits d'humanitaires. La France n'ignore rien des dangers du statut de demandeurs d'asile qui leur est octroyé sous la pression internationales et des associations internationalistes
"
Cette trêve fragile est aujourd'hui menacée par l'acheminement de combattants étrangers, d'armes, de munitions et de systèmes avancés aux parties par les Etats membres, dont plusieurs ont participé à la Conférence de Berlin", a toutefois fait valoir la Manul, sans identifier ces pays.

L'ONU révèle que "des vols de fret et autres" ont atterri au cours des dix derniers jours dans des aéroports de l'ouest et de l'est du pays pour livrer aux deux belligérants "des armes avancées, des véhicules blindés, des conseillers et des combattants".⁸

Ces "violations en cours" risquent de replonger le pays dans "une nouvelle spirale de combats intenses", s'alarme la Manul.
Ainsi, samedi, des affrontements autour de Tripoli ont fait au moins un mort -un ressortissant marocain- et sept blessés parmi les civils, a déclaré Amine al-Hachemi, porte-parole du ministère de la Santé du GNA.

La Libye est en proie au chaos depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011.

En avril 2014, dans un entretien avec le journal Le Monde, le président Hollande a admis la vente d'armes françaises aux rebelles syriens combattant l'armée régulière.
Le journaliste Alban Mikoczy affirme sur France 2 que l'Inde devance l'Arabie Saoudite (10%) l'Égypte (5%) et les Emirats arabes unis (4,5%) comme clients de Macron. En revanche, les 27 états de l'Union européenne ne nous achètent pratiquement rien. 
Les armes françaises circulent et sont-utilisées au Yémen", précise Alban Mikoczy. "L'aviation des Etats du Golfe, principalement celle de l'Arabie saoudite, utilise régulièrement des avions et des munitions françaises. Cette question embarrasse d'ailleurs notre ministre de la Défense, le belliqueux Le Drian. Beaucoup moins en Syrie, car l'armée de Bachar el Assad s'équipe quasiment exclusivement auprès des Russes, qui, en soutenant le régime de Damas, font aussi tourner leur propre industrie", conclut le journaliste.



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