La Cour d'appel de Lyon a relaxé jeudi le cardinal Philippe Barbarin, jugé pour son appréciation laxiste des abus sexuels passés d'un ex-prêtre du diocèse.
Film d'André Cayatte, sorti en 1971, inspiré d'une histoire vraie,
les amours entre une professeure, Gabrielle Russier,
et l'un de ses élèves âgé de 16 ans.
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Le 7 mars dernier, le tribunal correctionnel présidé par Brigitte Vernay avait condamné l'archevêque de 69 ans à six mois de prison avec sursis pour ne pas avoir dénoncé les agressions sexuelles commises par Bernard Preynat sur de jeunes scouts entre 1971 et 1991. En première instance, les juges avaient estimé qu'en ne dénonçant pas à la justice les actes qui lui avaient été rapportés par un militant en 2014, Philippe Barbarin avait choisi de "préserver l'institution".
Les faits reprochés au prêtre sont antérieurs à l'arrivée de Mgr Barbarin à la tête du diocèse, en 2002.
Ordonné prêtre en décembre 1977, Philippe Barbarin aujourd'hui âgé de 70 ans, était prêtre du diocèse de Créteil pendant la durée des faits reprochés à Bernard Preynat à Lyon, au temps de Mgr Decourtray, archevêque de Lyon (1981-1994) et académicien français (1993-1994: prédécesseur, Jean Hamburger, et successeur, Jean-Marie Lustiger). A l'époque, Philippe Barbarin était vicaire paroissial à Saint-Maur (Val-de-Marne).
"Cette injustice est aujourd'hui réparée (...) le cardinal Barbarin est innocent",
s'est félicité l'un de ses avocats, Me Jean-Félix Luciani, après le rendu de l'arrêt de la Cour d'appel. Les plaignants en pointe dans l'accusation, Alexandre Dussot-Hezez (premier plaignant en date et cofondateur de l'association La Parole libérée, qui déclara "J'avais 15 ans; j'ai dit à mes parents que j'avais été victime,mais ça ne les a pas interloqués"), Laurent Duverger, 50 ans, et professionnel de la communication, raconte avoir évoqué cette question avec sa mère sans obtenir son soutien : "N'en parle surtout pas à ton père !" lui a-t-elle demandé, ou Pierre-Emmanuel Germain-Thil, lequel a participé au film de François Ozon, "un brulôt contre l'Eglise", selon 20 Minutes et, de ce fait,récompensé par le prix du Jury au festival de Berlin.
Le Primat des Gaules en titre, dont le pape a refusé la démission, avait immédiatement interjeté appel,
ne s'estimant pas coupable devant la justice des hommes - il avait en revanche demandé "pardon pour (ses) propres fautes" lors d'une messe.
"Je n'ai jamais cherché à cacher, encore moins à couvrir ces faits horribles", a toujours dit le prélat, tandis que les victimes dénonçaient une "omerta" dictée par le Vatican. De fait, archevêque depuis 2002, Mgr Barbarin a été sollicité pendant son ministère pour des prêtres mis au cause pour des agressions sexuelles, et sa réaction a été à chaque fois sans ambiguïté, y compris dans un cas où la justice civile avait prononcé un non-lieu, comme dans le dossier du Père Eric Pepino, en mai 2014.
Lors du procès en appel fin novembre, l'avocat général Joël Sollier avait réclamé la relaxe, dissociant le "cas individuel" du cardinal Barbarin et les "fautes morales et pénales" commises par l'Eglise face à la pédo-criminalité dans ses rangs.
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