dimanche 15 décembre 2019

Antisémitisme : le CRIF s'insurge contre les propos de Mélenchon

Solidarité pro-palestinienne internationale oblige-t-elle à des "propos inadmissibles" ?

Mélenchon s'en est pris au CRIF en soutien à Jeremy Corbyn, patron radical du Parti travailliste, déjugé par la législative qui balaie la gauche

Mélenchon a plus d'un "détail de l'Histoire" à son passif.
Le 'lider maximo' français s'ingénie à surpasser Jean-Marie Le Pen dans l'abjection. Le patron de LFI (Les Insoumis) s'en est encore pris aux Juifs, vendredi, en attaquant le Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif) dans un post de blog pour commenter la défaite historique du travailliste radical Jeremy Corbyn aux élections britanniques.

"Retraite à points, Europe allemande et néolibérale, capitalisme vert, génuflexion devant les ukases arrogants des communautaristes du CRIF : c'est non", écrit Mélenchon. Un ukaze, ou oukase (pour ceux qui ne maîtrisent pas la langue comme Mélenchon, le mot signifie "ordre" ou "décret") est selon le dictionnaire Larousse "une décision autoritaire arbitraire et sans appel".
Interrogé sur ce vomi, l'entourage de Mélenchon livre une explication de texte pour "les gens". Il affirme que leur tête de gondole voulait dire qu'il ne se laissera "pas influencer par des lobbys, quels qu'ils soient, financiers ou communautaristes", contrairement, "par exemple, au PS qui s'était désolidarisé de la manifestation contre l'islamophobie du 10 novembre". Au passage, c'est aussi la fête au PS...

Selon le communautariste pro-palestinien Mélenchon, le chef du Labour (parti travailliste), Corbyn, "a dû subir sans secours la grossière accusation d'antisémitisme à travers le grand rabbin d'Angleterre et les divers réseaux d'influence du Likoud", le parti de droite du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu: "Au lieu de riposter, il [Corbyn] a passé son temps à s'excuser et à donner des gages. Dans les deux cas, il a affiché une faiblesse qui a inquiété les secteurs populaires". Mélenchon déplore que son homologue ait fait amende honorable, quand, lui, aurait contre-attaqué, mêlant les "secteurs populaires" à son anti-sionisme assumé, dissimulant son propre antisémitisme.

Depuis qu'il a mené son parti à la déroute jeudi, consacrant l'éclatante victoire des conservateurs du Premier ministre britannique Boris Johnson, en dépit des organes de presse, J. Corbyn, se voit reprocher depuis plusieurs années (2015) d'avoir laissé prospérer l'antisémitisme au Labour. Au point que, le mois dernier, Ephraim Mirvis, le grand rabbin britannique avait dû dénoncer le "nouveau poison - approuvé par la direction", qui "s'est enraciné au coeur du parti travailliste".

La défaite est "le prix à payer pour les 'synthèses' sous toutes les latitudes

C'est ce que maintient Mélenchon hostile aux courants et aux compromis auxquels ils conduisent
Ceux qui voudraient nous y ramener en France perdent leur temps, lance-t-il, sur la défensive. En tous cas je n'y céderai jamais pour ma part. Retraite à points, Europe allemande et néolibérale, capitalisme vert, génuflexion devant les ukases arrogants des communautaristes du CRIF : c'est non," liste-t-il en vrac.

Le revers du Labour "doit servir de leçon", insiste encore Mélenchon, selon qui "Corbyn a passé son temps à se faire insulter et tirer dans le dos par une poignée de députés blairistes. Au lieu de riposter, il a composé."
Selon lui, Corbyn aurait plutôt dû "refondre totalement" son parti, "au lieu de composer avec lui". "Construire son raisonnement politique en fonction des points d'équilibre interne, c'est se tromper à coup sûr".

"Quel naufrage intellectuel et moral !", s'exclame sur Twitter la députée Aurore Bergé, porte-parole de LREM. "Comme Corbyn, vous aurez le déshonneur et la défaite. Vous méritez les deux", maudit-elle.  

Le 
Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF) a dénoncé les "propos inadmissibles" du patron de LFI

Les critiques de Mélenchon "relèvent d'un amalgame aussi choquant que surprenant: quel lien existe-t-il entre le Crif et les élections britanniques ?", note le président du CRIF, Francis Kalifat, dans un communiqué publié samedi soir sur Twitter, où il estime que Mélenchon "tombe dans une dérive complotiste qui en dit long sur l'évolution de sa pensée".
"Les propos inadmissibles d'un Mélenchon à la dérive, avide de visibilité médiatique, sont inspirés d'une rhétorique vichyste du complot juif", ajoute-t-il.
Mélenchon avait évoqué le CRIF dans un post de blog commentant la défaite historique du travailliste Jeremy Corbyn, accusé pendant la campagne de manque de fermeté face à l'antisémitisme au sein de sa formation du Labour.

"La haine et le complotisme se nourrissent de sous-entendus douteux et de préjugés nauséabonds," a commenté le ministère de l'Intérieur, prêtant ce jugement au ministre de l'Intérieur Christophe Castaner. "La République est toujours plus forte quand elle est rassemblée", aurait ajouté le noceur de Beauvau, dénonçant samedi sur Twitter des propos "choquants et inappropriés à notre débat républicain".  

"Castaner l'éborgneur bave de vieilles ficelles de politiciens en déroute, a aussitôt répliqué Mélenchon, samedi  sur Twitter : l'insinuation pour mendier des soutiens communautaires. Qui sème la haine sinon la violence qu'il organise ?".

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