Royal règle ses comptes avec le journaliste qui a diligenté les enquêtes sur ses pratiques
Soupçonnée d'utiliser des fonds publics à des fins personnelles, Ségolène Royal nie en bloc
Passage Royal dans l'Arctique, le temps d'une paire de photos |
Dans le cadre de sa mission d'ambassadrice des pôles, Royal utiliserait les collaborateurs mis à sa disposition par Bercy, mais pour faire la promotion de son livre ou pour sa fondation pour l'Afrique, révèlent deux enquêtes journalistiques menées par la cellule investigation de Radio France pour l'utilisation de son poste d'ambassadrice à des missions ayant peu à voir avec ses engagements diplomatiques.
Nommée par Macron ambassadrice chargée de la négociation internationale sur les pôles arctique et Antarctique, en septembre 2017, Ségolène Royal a fait l'objet d'une enquête par la cellule investigation de Radio France dont les journalistes, selon elle, ne sont que des "gratteurs".Pour cette mission, Ségolène Royal n'est pas rémunérée, mais un budget de 100.000 euros lui est toutefois octroyé par l'ex-ministre socialiste de Hollande, Jean-Yves Le Drian, en charge du ministère des Affaires étrangères dont elle dépend. Bercy finance également trois collaborateurs pour la seconder dans sa mission d'ambassadrice. Sur RMC vendredi, Ségolène Royal a dénoncé des accusations calomnieuses.
Ségolène Royal s'est fait inviter par le 7/9 de France Inter ce mercredi matin et elle a eu tout loisir de contester, point par point, l'enquête de la cellule investigation de Radio France la concernant.
L'ancienne ministre de François Hollande nie en bloc.
"J'ai été surprise d'être mise en cause de façon diffamatoire et très violente sur Radio France", a-t-elle déclaré ce matin.
VOIR et ENTENDRE Ségolène Royal, outragée, répondre sèchement à la journaliste Léa Salamé, compagne de Raphaël Glucksmann, candidat de Place publique, du Parti socialiste et de Nouvelle Donne (co-président Pierre Larrouturou) aux Européennes de 2019, une liste arrivée en sixième position et qui totalisa 6,2 % des suffrages exprimés et six élus (dont Thomas Porcher - collectif Les économistes atterrés - et l'hystérique Claire Nouvian) :
En refusant d'aller "se balader" au pôle, le souci premier de cette ambassadrice bénévole est d'économiser les deniers de l'Etat, comme son bilan carbone... De vertueuses motivations de la part de Ségolène Royal, l'ex-présidente de région que la Cour des comptes a épinglée pour sa gestion de Poitou-Charentes (2004-2014). Le rapport de la chambre régionale des comptes a pointé la gestion des années 2011-2015, des accusations déjà diffamatoires, selon elle, de la part de détracteurs qui rivalisent de critiques sur sa "mauvaise gestion".
La dette que Royal a laissée derrière elle avait bondi de "51,4%" sur la période et il faudra 19 ans, un record, pour la résorber. Le seuil d'alerte est de 8 ans et, passé le cap des 15 ans, on peut officiellement parler de "surendettement". Royal avait "développé avant 2010 une pratique d'endettement plus risquée, intégrant des produits dits structurés: en clair, des emprunts toxiques...
Les élus de l'opposition avaient intenté une action en justice contre la mauvaise gestion financière (impayés, dette) de Royal. Mais le tribunal administratif de Bordeaux a débouté le groupe d'opposition LR/CPNT de la région Nouvelle-Aquitaine, laquelle, présidée par le socialiste Alain Rousset, endossa la dette et le scandale de la gestion de l'ex-région Poitou-Charentes restera donc impuni.
Ségolène Royal conteste le "secret des sources"
Paris Match avait prétendu l'avoir suivie
en Laponie et avoir reçu de l'ex-ministre
socialiste qu'elle raconte sa vie
d'ambassadrice des pôles
|
Sur France Inter, elle admet n'avoir pas voulu répondre à certaines des questions qui lui étaient posées avant la publication de l'enquête. Selon elle, " ces questions étaient déjà diffamatoires en tant que telles: elles s'appuyaient sur une information de ce journaliste investigateur délateur qui faisait état de témoignages ou de documents en sa possession. J'ai écrit à la présidence de Radio France pour avoir connaissance de ces éléments d'information", explique l'ancienne ministre.
Et de poursuivre : "Mon premier métier, c'est magistrat. Malheureusement, pour ce journaliste - s'il mérite ce nom - je connais la procédure : lorsqu'on est mis en accusation, puisqu'il se prend pour un procureur, on a communication des pièces".
Aux accusations selon lesquelles elle ne se serait rendue à aucun des Conseils de l'Arctique depuis sa nomination, l'ancienne candidate malheureuse à la présidentielle de 2017 répond : "Je ne vais pas faire du tourisme : je ne vais pas aux réunions où la France n'a pas la parole. En accord avec l'ambassadeur, c'est l'ambassadeur de France qui y va". Ces conseils de l'Arctique sont un forum intergouvernemental qui traite des problèmes rencontrés par les gouvernements des Etats ayant une partie de leur territoire dans l'espace arctique et par les peuples autochtones de la région et promeut le développement durable dans la région en matières sociales, économiques et environnementales. Mais cette mission est une sinécure: la France n'y tient qu'un rôle d'observateur.
L'ancienne ministre de l'Ecologie de son ex-compagnon, François Hollande, s'est encore cabrée lorsque Léa Salamé l'a interrogée sur l'enveloppe de 100.000 euros qui lui serait allouée par le Quai d'Orsay pour sa mission. Catégorique, elle a nié : "Je ne touche pas d'enveloppe de 100.000 euros, a-t-elle joué sur les mots, avant de globaliser le sujet en affirmant qu' "aucun fonctionnaire ne touche une enveloppe. Comme pour tout service administratif, il y a une limite, utilisée déplacement par déplacement, remboursée". Voilà pour la règle...
Pas de déplacement, pas d'enveloppe ! Le problème serait d'accepter une enveloppe à chaque déplacement non effectué...
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Vous pouvez ENTRER un COMMENTAIRE (il sera modéré):