mardi 2 juillet 2019

Des professeurs en grève des copies retarderont-ils la publication des résultats du bac 2019

Plus de 120.000 copies seraient concernées dans plusieurs disciplines

Certains enseignants radicaux ne communiqueront pas les notes de copies de bac attendues aujourd’hui sur la plateforme Notanet

Des enseignants étaient rassemblés ce mardi midi devant le ministère
 pour interpeller Jean-Michel Blanquer

Malgré la menace de sanctions du ministère, des correcteurs opposés à la réforme du lycée tentent faire pression sur le gouvernement.
Ils avaient jusqu’à ce midi ou ce soir, en fonction des académies, pour transmettre les notes des copies du bac sur la plateforme informatique Notanet, avant de restituer les copies dans les centres de délibération, vendredi 4 juillet au plus tard. Pourtant, certains fonctionnaires syndiqués ont décidé de ne pas se plier à ce calendrier et n'ont rien transmis aujourd’hui. Par ce moyen, ils espèrent faire pression sur le ministère et le faire revenir sur la réforme du lycée qu’ils contestent.

D’après la plateforme Bloquons Blanquer, plus de 122.000 copies sur les 4 millions seraient  pour l’heure en souffrance. "Ce ne sont pas les chiffres officiels; on ne peut rien savoir avant ce soir, ni le nombre d’élèves ou d’enseignants concernés", commente le ministère de l’Education nationale.
 
L’entourage de Jean-Michel Blanquer fait pourtant savoir que les résultats seront publiés comme prévu le 5 juillet, "quoiqu’il arrive". Lundi, Jean-Michel Blanquer a déclaré que "personne ne doit prendre la responsabilité d’empêcher le bon fonctionnement du service public".

Certains candidats pourraient recevoir leurs résultats après le 5 juillet

Sur le site du collectif Bloquons Blanquer, une enquête invite les correcteurs à dire s’ils participent ou non à cette rétention de copies. C’est de ce questionnaire qu'est tiré le chiffre de 122.000 copies concernées, ce qui constitue une évaluation minimale : se sentant protégés par leurs syndicats, les plus déterminés n'obtempèrent à aucune injonction, ni incitation. 
"Le nombre ne cesse d’augmenter, nous étions à 110.000 hier soir", assure Louise, membre de la plateforme de lutte contre l’action du ministre de l’Education nationale. "C’est une mesure de la dernière chance, alors que tout au long de l’année, parents, élèves et enseignants se sont mobilisés contre les réformes. Mais la seule réponse du ministre est l’autoritarisme ou la menace de sanction", déplore encore l’enseignante.

Pas d’inquiétude rue de Grenelle, face aux professeurs grévistes qui espèrent faire plier le ministère. 
"Aucun professeur ne peut prendre en otage des candidats au baccalauréat", assure-t-on. Pour les membres de Bloquons Blanquer, "celui qui prend en otage les élèves, les parents et les enseignants, c’est Jean-Michel Blanquer"
Si le ministère prend des mesures pour anticiper le pire, il estime qu’"il y a peu de chances" pour qu’il manque encore des notes le jour J. S’il y avait quelques élèves dans cette situation, ils devraient recevoir leurs notes dans les jours qui suivent le 5 juillet.

Le ministère menace de sanctions et d'une procédure de correction accélérée.
"Les correcteurs qui n’auront pas rendu leurs copies seront systématiquement appelés, nous leur rappellerons leurs obligations et les sanctions qu’ils encourent", met en garde la Rue de Grenelle. 
Et de préciser que "s’ils maintiennent leur choix, ces professeurs seront considérés comme grévistes et se verront suspendre leur salaire depuis la date où ils ont récupéré les copies". Cela peut représenter jusqu’à 15 jours sans paye. Le ministère y verraient en situation de "faute grave".

12h40 : une quarantaine d’enseignants du mouvement 'Bloquons Blanquer'
se trouvaient à l’angle de la Rue Bellechasse et de la Rue Las Cases
pour protester contre le ministre de l’Education nationale.
"Jean-Michel Blanquer, ministre autoritaire On veut pas bosser pour toi"
Et si ils bossaient pour les élèves ?

Au vu des menaces de grève, le protocole de correction a été renforcé, avec la mise en place d’une "procédure accélérée". Autrement dit, des copies qui arriveraient sans notes dans le centre de délibération pourront être corrigées par d’autres professeurs remplaçants, désignés en nombre cette année, explique encore un proche de Jean-Michel Blanquer... Des professeurs au rabais ? 
Encore faut-il que les correcteurs grévistes viennent déposer leur paquet de copies.
"Nous réclamons que pour une fois le ministre prenne une véritable mesure sociale: qu’il donne le bac à tous cette année", n'hésite pas à suggérer Louise, du collectif Bloquons Blanquer.

Les enseignants tiendront-ils tête jusqu’au bout? 
"Cela va se décider au fil de l’eau", explique encore Louise du collectif Bloquons Blanquer qui ne prend jamais en compte les candidats. 
Un rassemblement est en cours depuis 12h30 aux abords du ministère de l’Education nationale à Paris. Une trentaine d’enseignants sont réunis autour d’un buffet, espérant obtenir une audience de leur ministre de tutelle. 

Une assemblée générale doit se tenir ce soir pour décider de la suite du mouvement. "Au vu de toutes les grèves qu’ont connues les élèves cette année, nous réclamons que pour une fois le ministre prenne une véritable mesure sociale: qu’il donne le bac à tous cette année", défend Louise au nom du collectif. 
Parmi les enseignants en colère, l’idée d’une grève dès la rentrée de septembre est en marche !

1 commentaire:

  1. L'utilisation des notes de contrôle continu par le ministre pour passer en force est une rupture d'égalité:c'est illégal.Les élèves lésés pourront donc engager une procédure (recours) devant le Tribunal administratif afin de faire invalider les actes administratifs les concernant.Le baccalauréat est un examen national reposant sur le principe d'égalité de traitement.Quant à la grève c'est un droit, garanti constitutionnellement.

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