"Bullshit": Philippe répond à la polémique sur une phrase controversée de Ndiaye
La porte-parole du gouvernement Sibeth NDiaye chuchote avec le premier ministre Edouard Philippe, le 2 avril à l'Assemblée |
"Bullshit": Philippe fait son Trump, en sombrant dans la vulgarité
Répondant à la polémique sur des propos déplacés de Sibeth Ndiaye, porte-parole du gouvernement, Edouard Philippe a eu recours à un américanisme nauséabond dans la bouche de quiconque veille à ne pas sentir aussi mauvais des deux bouts. Prenant mardi la défense de la promue sénégalo-française, il a qualifié de "bullshit" ('conneries', pour ses concitoyens de culture française) les critiques visant la conseillère de l'Elysée, auteure d'un SMS ("Yes, la meuf, elle est dead") confirmant à la presse la disparition de Simone Veil, mais qui n'a pas retenu Macron de l'élever au rang de ministre : son vivier de talents est clairement asséché...
D'autant que cet écart de langage est une récidive. En 2017, c'est d'une faute morale dont elle s'était rendue coupable. Elle avait affirmé être prête à "mentir" pour protéger le président de la République. Un lien fusionnel à la vie à la mort qui interpelle les républicains.
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"Dans ce gouvernement, personne ne veut dire autre chose que les faits et ce que nous voulons faire. Tout le reste, si vous me permettez, c'est du 'bullshit' ", a lâché le premier ministre lors des questions au gouvernement à l'Assemblée nationale, auxquelles assistait pour la première fois S. Ndiaye.
Dans un propos rapporté par l'hebdomadaire L'Express en juillet 2017, celle-ci avait dit: "J'assume parfaitement de mentir pour protéger le président". Une phrase "tronquée" et "sortie de son contexte", a raconté lundi la remplaçante de Benjamin Griveaux, confrontée à cette déclaration embarrassante. Avec lui, on croyait avoir touché le fond, mais la compétition reste rude et il faut compter avec cette buse de Buzyn et ce malandrin de Castaner.
"Je vous connais trop bien pour savoir que vous n'acceptez pas les simplifications et les polémiques misérables", a commenté l'Edouard, sarcastique, en réponse à la députée Les Républicains de Haute-Savoie Virginie Duby-Muller, et en allusion à l'emploi du mot "bullshit" par Laurent Wauquiez qui l'avait utilisé, non pas dans l'hémicycle mais lors d'un cours en 2018 devant des étudiants. L'Edouard ne fait donc pas le distinguo avec ses néophytes de l'Assemblée.
Virginie Duby-Muller venait de dénoncer les "mensonges revendiqués" de l'exécutif mais aussi aux "trucages d'image",
en référence à un épisode de l'affaire Benalla impliquant l'un des principaux conseillers d'Emmanuel Macron, Ismaël Emelien, qui a récemment démissionné de l'Elysée pour assurer la promotion d'un livre dérangeant pour les petits marquis de la cour de Jupiter.
Emelien est mis en cause depuis qu'Alexandre Benalla, l'ex-chargé de mission du président, a affirmé aux enquêteurs lui avoir transmis des vidéos, obtenues illégalement auprès de la police, afin de le disculper dans le déroulé des violences du 1er-Mai 2018. Ce même conseiller spécial de Macron est maintenant soupçonné d'avoir couvert le montage de la vidéo truquée qui visait à disculper Benalla, autre intime du couple Macron. Lien PaSiDupes : "Affaire Benalla: l'Elysée a fait relayer un montage trompeur à partir d'images obtenues illégalement "
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Sur BFM TV lundi, Emelien a assuré qu'il "ne savait pas" que la vidéo comprenait des images hors contexte. Interrogé vendredi sur France 5 sur la diffusion de ces vidéos via des comptes twitter anonymes, il a répondu : "Sur twitter c'est un peu la règle".
Or, l'Edouard a occulté cette affaire dans sa réponse mardi.
Sur Twitter, plusieurs élus LR ont fustigé la nouvelle porte-parole "rough and ready" (brut de décoffrage) pour avoir "mâchouillé négligemment son chewing-gum" dans l'hémicycle.
"Le manque de respect pour les institutions de la République est devenu physique pour les militants de la macronie", a notamment raillé Raphaël Schellenberger.
Son collègue Pierre-Henri Dumont (Pas-de-Calais) a estimé qu'elle n'a "pas plus de respect pour les députés et les institutions que pour Simone Veil", quelques heures après sa mort.
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