samedi 30 mars 2019

Militante d'Attac jetée au sol : le procureur péremptoire, contraint de revoir sa copie

La manifestante blessée à Nice a bien été poussée par un policier

Le représentant du ministère de la Justice avait commencé par prendre fait et cause pour la police

Geneviève Legay n'a pas été poussée par la police... 
C'est la thèse que le président Macron et son procureur de la République à Nice ont soutenu pendant près d'une semaine. Macron a assuré que la septuagénaire n'a pas été bousculée dans une charge de la police et il lui a même fait la leçon, estimant qu'une septuagénaire est a priori une personne fragile et devrait être assez "sage" pour rester à la maison.

Les filles de Geneviève Legay ont déposé une plainte pour "violences volontaires en réunion avec arme par personnes dépositaires de l'autorité publique et sur personne vulnérable". La porte-parole d’ATTAC, mouvement altermondialiste radical, a été grièvement blessée, alors qu'elle brandissait un drapeau arc-en-ciel, symbole de paix, et un gilet jaune à la main, pour soutenir le mouvement des Gilets jaunes en marge de l’acte XIX à Nice. Elle est toujours hospitalisée une semaine plus tard. Dans un entretien à Nice Matin, Emmanuel Macron a cependant affirmé de son côté, dès le 25 mars, soit deux jours après l'incident, que "cette dame n'a pas été en contact avec les forces de l'ordre".

Résultat de recherche d'images pour "Macron sagesse de Genevieve Legay"

Le même jour, Macron a même été bien plus désobligeant, jugeant que Geneviève Legay était présente au mauvais moment, au mauvais endroit : "Je souhaite d'abord qu'elle se rétablisse au plus vite et sorte rapidement de l'hôpital, et je souhaite la quiétude à sa famille. Mais pour avoir la quiétude, il faut avoir un comportement responsable, a lâché le professeur de morale. [...] Quand on est fragile, qu'on peut se faire bousculer, on ne se rend pas dans des lieux qui sont définis comme interdits et on ne se met pas dans des situations comme celle-ci."

"Lors d’une charge de la police, elle s’est grièvement blessée," écrit Sud-Ouest, le 27 mars... 
"En tombant au sol [toute seule?], dans un périmètre interdit à toute manifestation", "elle a apparemment tapé fort sur un poteau du tramway", disait Jean-Michel Prêtre, le procureur de Nice, lundi. 
Il a été formel : "Geneviève Legay n’a pas été touchée par les forces de l’ordre", a-t-il assuré, soutenu par Emmanuel Macron qui a affirmé dans Nice-Matin que "cette dame n’a pas été en contact" avec les policiers.

Pour le procureur de la République Jean-Michel Prêtre, "il y avait derrière elle trois personnes, un journaliste qui filmait, une autre manifestante et une personne à la casquette marron". "On ne voit pas qui la pousse", a-t-il ajouté. Le représentant du gouvernement se croit pourtant autorisé à affirmer qu'aucun policier n'est impliqué...

Si le procureur et le chef de l'Etat assurent qu'elle n'a pas été touchée par un policier, d'autres sources remettent en cause cette version
. 

Plusieurs témoignages et un rapport de police viennent mettre à mal les propos du procureur et du président de la République. Dans ce rapport obtenu par Mediapart, l’officier de police judiciaire écrit que "la septuagénaire aurait été bousculée par un homme qui portait un bouclier", alors qu’un autre policier ajoute : "nous avons chargé donc effectivement, nous avons poussé les personnes devant nous".
Des témoignages viennent étayer ces témoignages. Deux personnes disent à Mediapart avoir vu un policier pousser Geneviève Legay. D’autres témoins estiment auprès du Monde que la charge était d’une violence "totalement disproportionnée", alors que "l’ambiance était tranquille".


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Une femme a été blessée à dans le mouvement de foule provoqué par l’évacuation de la Place Garibaldi par les CRS. Elle a été évacuée par les pompiers. Il reste une dizaine de "gilets jaunes" Place Garibaldi.
IMAGEShttps://france3-regions.francetvinfo.fr/provence-alpes-cote-d-azur/alpes-maritimes/nice/19e-samedi-mobilisation-gilets-jaunes-malgre-interdiction-manifestants-reunis-nice-1643370.html 

Le quotidien national révèle également que dix "street medics" ont été placés en garde à vue pendant dix heures après les faits.
De son côté, le procureur de Nice maintient sa version, soutenant que les faits sont "indiscutables".
Des plaintes visant la police et le préfet des Alpes-Maritimes ont été déposées en début de semaine.
L’avocat de Geneviève Legay, Me Arié Alimi, a également accusé les policiers d’avoir tenté de faire dire à Geneviève Legay, toujours hospitalisée, "qu’elle aurait été poussée par un caméraman". Mercredi, le maire de Nice, Christian Estrosi indiquait qu'avec ses fractures du crâne et ses côtes cassées que son état était stable.



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Sévèrement blessée après la charge des CRS lors de l’Acte 19 des samedi à Nice, la septuagénaire Geneviève Legay a été hospitalisée. @PaulLarrouturou a rencontré ses filles aujourd’hui…

Images de vidéosurveillance contre images de télévision
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Arié Alimi, l’avocat de Geneviève Legay, a rapidement contesté cette version des faits. Au cours d’une conférence de presse,
le 26 mars, l'avocat a affirmé que sa cliente avait été "poussée délibérément". Pour justifier son propos, il s’est appuyé sur une vidéo de CNews, notamment relayée par le site Arrêt sur images, où l’on peut voir un membre des forces de l’ordre charger en direction d'une personne tenant un gilet jaune dans la main.
Gilets jaunes : Geneviève Legay poussée par la police ? Ce que révèlent les vidéos
Geneviève Legay, militante Attac, terrassée à Nice, le 23 mars

"J’exclus une cause : j’exclus qu’elle se soit cassé la figure toute seule". 

C'est en ces termes que,
 le 25 mars, s'appuyant sur des images de vidéosurveillance de la ville, le procureur Jean-Michel Prêtre avait lui aussi assuré lors d’une conférence de presse : "J’exclus qu’elle se soit cassé la figure toute seule. […] Ce dont on est sûr aussi à la vue des images, pixels par pixels, c’est qu’elle n’a pas été touchée par les forces de police, par un bouclier ou par un homme." Selon le procureur, qui "exclut qu'elle était en train de courir" et soit tombée seule, il y avait derrière elle trois personnes, "un journaliste qui filmait, une autre manifestante et une autre personne à la casquette marron".

"On voit bien que le rideau [des forces de l'ordre] bouscule Geneviève Legay qui tombe".


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⚡️GENEVIÈVE LEGAY - RÉVÉLATIONS ⚠️ / Voici notre analyse sur l’accident qu’a subi lors de l’ des à .
📹 - &
S’il demeure impossible de confirmer avec certitude que la personne en question soit bel et bien Geneviève Legay - auquel cas, plusieurs personnes auraient été fauchées, l'autre ne s'étant pas plainte - , France 3, qui a diffusé une autre vidéo de la charge de CRS se veut pourtant catégorique : "On voit bien que le rideau [des forces de l'ordre] bouscule Geneviève Legay qui tombe. On voit son drapeau par terre à ce moment-là", commente un journaliste de la chaîne, à chaud et dans la confusion.


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Une femme a été blessée à dans le mouvement de foule provoqué par l’évacuation de la Place Garibaldi par les CRS. Elle a été évacuée par les pompiers. Il reste une dizaine de "gilets jaunes" Place Garibaldi.
IMAGEShttps://france3-regions.francetvinfo.fr/provence-alpes-cote-d-azur/alpes-maritimes/nice/19e-samedi-mobilisation-gilets-jaunes-malgre-interdiction-manifestants-reunis-nice-1643370.html 
Moins relayé que les séquences vidéos déjà citées, le cliché d'un photographe de l’agence britannique Associated Press (AP) montre sous un autre angle Geneviève Legay en train de chuter. "Elle est importante pour comprendre ce qui s’est passé ce samedi matin : la photo correspond littéralement à la seconde qui suit le geste du policier sur la vidéo de CNews", écrit Libération (CheckNews).
Pour le site de vérification des faits, qui assure avoir reçu un témoignage [anonyme auquel il faut accorder foi] confirmant qu’un policier a bien touché Geneviève Legay, s’il n’y a pas eu de contact avec un membre des forces de l’ordre, "la seule hypothèse restante est celle où le policier pousse violemment une personne qui entraînerait dans sa chute Geneviève Legay".
La manifestante d'extrême gauche blessée à Nice a bien été poussée par un policier

Le procureur de la République a finalement dû saisir la justice. 
Résultat de recherche d'images pour "Jean-Michel Prêtre"
Des juges d’instruction ont ouvert une information judiciaire ce vendredi pour des faits de "violences volontaires par personne dépositaire de l’autorité publique", après la chute de la manifestante Geneviève Legay, âgée de 73 ans.

Les enquêteurs avaient négligé "un flouté sous le drapeau multicolore", un détail dans la confusion du mouvement de foule, mais qui a finalement toute son importance dans la compréhension de la chute de la septuagénaire. Après avoir affirmé, lundi, que Geneviève Legay «n’a pas été touchée intentionnellement par quelqu’un, notamment par un agent de sécurité», la version a totalement changé ce vendredi. Lors d’une conférence de presse, le procureur Jean-Michel Prêtre a finalement cessé de nier que ses "blessures résultent de l’action d’un fonctionnaire de police".

Une "étude par coloration et par pixels" a permis de mettre à mal "une illusion d’optique", raconte le procureur à propos des causes de la chute de l'extrémiste survoltée, alors que les policiers tentaient d’évacuer la place Garibaldi de Nice, interdite de manifestation. "Il y a eu beaucoup d’autres investigations qui ont consisté pour l’essentiel à de l’analyse d’images de la vidéosurveillance, de professionnels, de particuliers et d’un très grand nombre de témoignages", indique le procureur, à qui est reproché son zèle à disculper les forces de police chauffées à blanc par les consignes d'extrême fermeté, du fait de la présence à Nice du président chinois XI-Jinping, au même moment : "Nous avions jusqu’à présent des images qui montraient qu’il y avait une distance de plusieurs mètres au moment de sa chute entre madame Legay et le cordon de compagnie départementale d’intervention," poursuit le représentant de Castaner, donneur d'ordre aux forces de l'ordre. 

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"Contrairement à ce qui pouvait être interprété des premières images, il y a eu un contact direct entre un membre des forces de l’ordre et madame Legay.
[Le policier] a dû, comme nous tous, se rendre à l’évidence et constater qu’il avait directement touché du bras Madame Legay," explique piteusement le procureur. Au moment du "mouvement du bras", l’agent se trouvait en dehors du cordon et ne portait pas de bouclier.

Le procureur a donc saisi des juges d’instruction et a ouvert une information judiciaire pour des faits de "violences volontaires par personne dépositaire de l’autorité publique". Le policier risque une peine pouvant aller jusqu’à 7 ans d’emprisonnement. Les donneurs d'ordre de fermeté aux forces de l'ordre, que ce soit à Beauvau ou à l'Elysée sont tranquilles et "assument" !...  
Entendu mardi, puis ce vendredi matin, l’agent pensait avoir bousculé un homme. Ce qui changerait tout, aux yeux de Marlène-la-Madelon du gouvernement... "En réalité, c’est madame Legay qu’il a poussé, précise encore Jean-Michel Prêtre. Tout en mettant en cause la vivacité de la septuagénaire : "Elle a fait un mouvement de virevolte. C’est elle qui est touchée la première par le mouvement du bras de ce fonctionnaire de police."

Le policier aura été victime d'une vieille un peu trop vive. 

Selon Femme actuelle (groupe Prisma Media, filiale du groupe allemand Bertelsmann, comme RTL ou M6) , Geneviève, qui aime le chocolat (sauf Trogneux au Touquet), est plus coriace que Brigitte qui, "pour rester présentable [question d'appréciation !] en toute circonstance, et afficher fièrement sa taille 36" et "rester glamour", s'astreint à un régime d'anorexique. Geneviève ne fait pas comme l'autre "du vélo d’appartement tous les matins pendant une heure. Une machine brûleuse de calories qui permet d’améliorer le système cardio-vasculaire et de renforcer ses muscles" [sic]. Voyez en effet les coton-tiges qui supportent le reste, nourri d'une salade composée". "Hygiène de vie irréprochable," assure Femme actuelle qui précise par ailleurs qu'elle carbure au vin blanc (77,3 calories pour un verre de 10 cl, soit plus qu'un quart d'heure d'abdo-fessiers !)...
Si un geste circulaire de policier dans la force de l'âge envoie Geneviève au tapis, que resterait-il de Brigitte et de ses cinq fruits et légumes par jour ? Pas sûr que ça donne un 'smoothie'...

 

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