mercredi 6 février 2019

La préfète de l'Ardèche désavouée par une partie de la population

La voiture de la représentante du gouvernement a été bloquée par des manifestants

Les manifestants auraient reconnu la voiture de la préfète et ont encerclé son véhicule. 

Une des deux voitures de la préfète de l'Ardèche vandalisées ce mardi à AubenasLa préfète de l'Ardèche Françoise Souliman effectuait en déplacement mardi 5 février dans l'après-midi à Aubenas.  Elle s'est trouvée bloquée au milieu de manifestants qui ont crevé un pneu de sa voiture, selon des sources concordantes.

"J'allais avec des collaborateurs visiter une entreprise [Melvita], on est tombé sur une manifestation. On attendait qu'elle passe, comme tout le monde, mais des 'gilets jaunes' ont reconnu la voiture et tout le monde s'est attroupé autour de nous", a raconté Françoise Souliman, confirmant une information du quotidien régional Le Dauphiné Libéré.

Les syndicats dénoncent une provocation

La haut-fonctionnaire du ministère de l'Intérieur est alors sortie de son véhicule pour essayer de parlementer avec des manifestants, sans succès. "Le dialogue était totalement impossible, parce que c'était plus des vociférations et des cris qu'une volonté de parler. Nous avons eu un pneu crevé, la voiture rayée. Une voiture qui m'accompagnait a eu deux pneus crevés. Mais, et c'est le plus important, il n'y a aucun blessé, c'est du matériel. Mais c'est vrai que c'est toujours extrêmement déplaisant de faire son travail et de ne pas pouvoir aller et venir normalement."

Françoise Souliman relativise cet épisode : "j'avais quelques gardiens de la paix autour de moi. Si j'avais été seule, ça aurait été peut-être un peu plus compliqué. A aucun moment je ne me suis sentie en danger. Mais une voiture secouée, des pneus crevés, ça n'a rien de très réjouissant ni rassérénant pour la vie démocratique d'un pays". Mais elle ajoute au journal Le Dauphiné: " Il y avait une volonté de ne pas me laisser passer."

Le grand débat national a capoté... "Je n'ai absolument pas été bousculée physiquement, on a juste eu un pneu crevé", a-t-elle ajouté. Les pneus d'un second véhicule préfectoral ont aussi été crevés. La préfète s'est ensuite rendue, sous escorte policière, dans le garage Peugeot voisin d'où son véhicule a pu repartir.

Quelque 700 personnes, dont des "gilets jaunes", ont participé à la manifestation d'Aubenas à l'appel de la CGT 

"Elle savait très bien qu'il y avait une manifestation ici" dit-il. "On veut qu'elle parte ?" dit encore Caroline pour qui la préfète est responsable de la répression contre les gilets jaunes. "Elle nous interdit tout, les baraques sur les ronds points, les braséros".

Selon Michel Sabatier, responsable local du syndicat qui se trouvait sur les lieux, la rencontre a eu lieu à un rond-point de Millet à Aubenas, quand les deux voitures de la préfecture se sont engagées sur une voie bloquée par des Gilets jaunes. "Ils ont demandé à passer; ça a provoqué un attroupement. La préfète aurait pu reculer, mais elle n'a pas voulu. Ca tenait de la provocation face à une manifestation qui se déroulait tranquillement jusque-là", explique le syndicaliste.

Le secrétaire d'Etat à la fonction publique, l'ardéchois Olivier Dussopt, condamne l'attitude des manifestants envers Françoise Souliman sur Twitter.


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