mardi 23 octobre 2018

Le diesel est plus cher que l'essence, ça y est ! Bravo Bercy...

La France gronde

Du jamais vu : le diesel est plus cher que l’essence !

Dans 20% des stations-service du pays et jusqu’à 60% par endroit, en Ile-de-France, le prix du gazole dépasse celui du sans-plomb 95. La faute au "rattrapage" fiscal qui pénalise le diesel, en vérité une volonté écologiste de pénalisation du diesel.

Ce lundi, le gazole était facturé 1,538 euro au Carrefour Market de Livry-Gargan (Seine-Saint-Denis) mais 1,509 euros au Super U de Mirepoix (Ariège)... A chaque fois, le diesel y est plus cher que l’essence. L’écart est encore millimétrique avec le sans-plomb 95 (SP 95), de l’ordre de quelques centièmes d’euro, mais les exemples abondent de ce croisement historique des courbes. Ce phénomène totalement inédit résulte d'une volonté politique frappant à l'aveugle Toutes les catégories de Français sont frappées

"C’est vrai, c’est la première fois, chez nous, que le prix du gazole passe au-dessus du 95, confirme un pompiste BP d’Argenteuil (Val-d’Oise), une ville où trois stations sur dix affichent le gazole supérieur au SP 95. Forcément, ça fait parler les clients. Certains ne sont pas contents." Faut-il en conclure que d'autres sont ravis ? Dans l’ensemble du département, 40 % des stations-service (46 sur 115) sont déjà dans le même cas.
Les ruraux et les retraités sont ainsi condamnés à l'enclavement et à l'enfermement.

Les prix des carburants ajoutent aux injustices sociales des discriminations locales

Ailleurs, en Ile-de-France, la situation varie assez fortement. Si, à Paris, le diesel est plus cher que l’essence dans un peu moins de 18 % des stations, le pourcentage grimpe à plus de 35 % en Seine-et-Marne et dans les Hauts-de-Seine, dépasse 40 % en Essonne, atteint 47 % dans les Yvelines et culmine à 58 % en Seine-Saint-Denis et même à… 62 % dans le Val-de-Marne.

A l’échelle nationale, le phénomène est aussi significatif. Sur le site www.prix-carburants.gouv.fr2.089 des 9.902 stations recensées affichaient un prix du gazole au-dessus de l’essence. Les propriétaires de véhicules diesel sont donc en train de perdre un avantage fiscal historique qui remontait à l’après-guerre.

Une conséquence du déficit budgétaire et de la pression de l'UE

"A partir des années 80, le gouvernement a aussi voulu aider les constructeurs français concurrencés par les petites voitures asiatiques", raconte Pierre Chasseray, délégué général de 40 millions d’automobilistes. Pour Renault et, surtout PSA, avec son modèle phare, la 205 lancée en 1983, pendant les années Mitterrand, le succès sera phénoménal : les voitures diesel consomment, à puissance égale, 20 % de moins que les modèles essence, et le carburant est beaucoup moins taxé. Bien qu'elles consomment moins que les voitures à essence, elles sont déjà dans le viseur des écologistes. Les petites voitures asiatiques sont devenues grandes et le diesel est moribond.

Peugeot investira dans la recherche et fera massivement chuter la pollution de ses véhicules diesel, mais les écologistes ne veulent toujours pas entendre raison, suivis par les gouvernements, notamment socialistes en quête de voix, avec Ségolène Royal et François Hollande. Certes, distingue-t-on actuellement les véhicules anciens et nouveaux, mais Bercy qui cherche à combler la dette publique et équilibrer son budget 2019 profite de l'aubaine fournie par les groupes de pression écolos.

Les premiers ratés interviennent avec le gouvernement Jospin. La ministre verte Dominique Voynet s’attaqua au diesel accusé d’être à l’origine d’une pollution aux particules fines. Sous François Hollande est prise la décision de faire fondre l’avantage fiscal octroyé au diesel, à la faveur du  scandale du "Dieselgate" qui frappa Volkswagen.

Avec l’arrivée à l’Elysée d’Emmanuel Macron, aiguillonné par Nicolas Hulot, le mouvement s’accélère. Macron n'a certes aucune assise électorale, mais il voit venir les Européennes et les débats associés au scrutin... Dans la foulée du rééquilibrage fiscal entamée en 2015, la fiscalité sur le gazole augmentera en 2018 de 7 centimes et de 4 centimes pour l’essence, pour faire converger le prix des deux carburants d’ici à la fin du quinquennat.

Sous couvert d'une apparente égalité fiscale, "ce fameux rattrapage fiscal, c’est surtout un jackpot pour les finances publiques, gronde Pierre Chasseray. Un centime de hausse de la fiscalité, c’est 400 à 450 millions d’euros qui tombent dans les caisses de l’Etat. On veut faire croire qu’on va sauver la planète, la vérité, c’est que Bercy cherche 12 milliards pour compenser l’exonération de la taxe d’habitation."


Le gouvernement "assume" la hausse du prix du diesel au nom de la transition écologique

C'était encore vrai
début octobre  2018
"Ils vont payer et payer cher !"
Bien que les cours du brut aient baissé, après avoir flambé en début d'année (le brent était monté de 66 dollars à 80 dollars en janvier), le coup de bambou fiscal greve lourdement le budget des conducteurs, c'est-à-dire qu'il frappe le pouvoir d'achat des Français et la courbe de la consommation.

Le gouvernement a fixé le calendrier de la progression des hausses

"Ils vont payer et payer cher !", tempête Pierre Chasseray dont le formulaire de l’opération "Coup de pompe" invitant les automobilistes à adresser leur facture d’essence à Macron avait déjà été téléchargé plus de 700.000 fois, lundi.

Après les retraités, les automobilistes, touchés au portefeuille, vont-ils faire monter la grogne sociale ? Cela fera du monde. S'ils sont moins de la moitié des véhicules achetés en France, les diesel représentent encore plus de 80 % des 30 millions de voitures en circulation dans le pays, une force de déstabilisation importante, si la propagande gouvernementale ne les impacte pas.

D'autant que la ministre des Transports,
Elisabeth Borne, n'en démord pas: 
Avec la calamiteuse affaire de l'écotaxe, le gouvernement a gaspillé au moins 834 Millions €
Il faut maintenant régler la facture, et sous la pression de Segolène Royale pour les écologistes, ce sont exclusivement les contribuables roulant au diesel qui seront mis à contribution, ceci pour leur faire recracher ce qu'ils ont pu économiser dans le passé dans le travail des champs ou sur les routes de campagne notamment, alors qu'ils avaient été encouragés à rouler au diesel pendant plusieurs décennies : les représailles et la pénalisation progressive est en marche, à grands pas.

En conséquence, le gouvernement Philippe a augmenté la Taxe Intérieure sur la Consommation des Produits Energétiques (TICPE) de 2 centimes par litre pour le diesel au 1er Janvier 2015.
Cela doit rapporter 807 Millions d'Euros en 2015 ...et autant les années suivantes.
Comme la TVA s'applique aussi sur la TICPE, c'est en fait 0.4 c/litre, soit + 161 millions d'euros que l'Etat prend mécaniquement au passage dans la poche des seuls propriétaires de véhicules au diesel.

Et ce n'est pas tout : la TICPE augmente également pour appuyer son calcul sur le contenu en dioxyde de carbone (CO2) lié à la combustion des produits énergétiques.

Les projections les moins pessimistes annonçaient que le prix du gazole rejoindrait le prix du SP-95 en 2020, puis le dépasser en 2021/2022. Or, dès le troisième trimestre 2018, la réalité dépasse la fiction des prévisions ! Le climax à 1.67 € - qui ne devait être atteint qu'en 2022 - sera dépassé avant la date.

Les possesseurs de diesel n'auront plus guère d'autre choix que de garder leur véhicule jusqu'à sa fin de vie. Les moins défavorisés pourront mettre leur véhicule à la casse pour en acheter un à essence, une relance ponctuelle du marché de l'automobile en perspective ? Et un nouveau gaspillage ! 
Quel est le prix de l'essence au Portugal ?
Le Portugal a lui aussi ses problèmes, mais l'Etat n'y a pas fait le choix de taper sur les automobilistes. La valeur moyenne pour ce pays de l'UE était de 1.58 euro avec un minimum de 1.56  en 14 mai 2018 et un maximum de 1.60, en 28 mai 2018. A titre de comparaison, le prix moyen de l'essence dans le monde pour cette période est de 1.37 euro.
En France et en un an, le prix du diesel s’est envolé de 21%, d'abord à 1,45 euro par litre, tandis que celui du SP95 bondissait de 15%, à 1,54 euro/l, selon les relevés du ministère de la Transition écologique, à la rentrée. La faute à la hausse des cours du pétrole, disait Bercy, alors que le prix du baril est à nouveau à la baisse en octobre : les taxes sur ces carburants ne cessent d'augmenter et atteignent près de  60%. La mauvaise nouvelle pour les automobilistes, c’est que ce coup de bambou fiscal va se poursuivre dans les prochaines années…

Le gouvernement a en effet prévu de relever progressivement la taxe carbone, voulue par Ségolène Royal, ce prélèvement pesant sur les produits énergétiques en fonction de leur émission de CO2, jusqu’en 2022.  Ce qui affecte le prix du fioul, du gaz… et bien entendu ceux des carburants. Sans oublier que la TVA sur ces carburants va aussi se renchérir, car elle s’applique, étonnamment, sur le prix incluant la taxe carbone…

La phase de rattrapage du prix de l'essence par le diesel est terminée: la hausse va se poursuivre tout au long du quinquennat. 
Au total, ces tours de vis fiscaux vont entraîner une hausse du prix du diesel de 6,5 centimes d’euros par litre en 2019, et de 2,9 centimes pour l’essence, selon les calculs de l’Union française des industries pétrolières (Ufip), qui représente les principaux acteurs du secteur. Des augmentations similaires interviendront en 2020 et 2021. En 2022, le relèvement sera de 3,3 centimes par litre pour le diesel, et de 2,9 centimes pour l’essence.
En clair, si on retient l’hypothèse où les prix hors taxe restent inchangés, le tarif du diesel pourrait atteindre 1,68 euro en 2022 , soit une hausse de 15,7% par rapport à 2018. L’essence SP95 verrait de son côté son prix augmenter de 1,9% en 2019, de 1,54 à 1,57 euro/l, et de 7,5% entre 2018 et 2022, à 1,66 euro/l.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Vous pouvez ENTRER un COMMENTAIRE (il sera modéré):