Le Conseil d’Etat annule une décision du CSA visant Zemmour
Le CSA avait mis en demeure RTL pour un "éloge de la discrimination", selon lui, par Eric Zemmour
Le Conseil d’Etat a annulé lundi 15 octobre 2018 une mise en demeure infligée par le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) à RTL, le 14 juin 2017, pour une analyse de son chroniqueur Eric Zemmour dans l'émission 'On n’est pas forcément d’accord' du 2 février 2017.
Le journaliste et essayiste Eric Zemmour avait déjà comparu le 14 janvier 2011 au tribunal de Paris pour un "éloge de la discrimination" qualifié de provocation à la haine raciale.
"La non-discrimination est présentée abusivement comme un synonyme de l’égalité, alors qu’elle est devenue au fil du temps une machine à désintégrer la nation, la famille, la société au nom des droits d’un individu roi", avait déclaré le polémiste dans l’émission matinale d’Yves Calvi, parlant de la nomination par le président Républicain Donald Trump d’un nouveau juge conservateur à la Cour suprême américaine.
Le CSA avait jugé que la station avait diffusé un "éloge de la discrimination" sans aucune "contradiction, ni mise en perspective", manquant aux obligations de la convention qu’elle a signée avec le régulateur.
Le groupe M6, qui détient RTL, s’est félicité de l’annulation de cette mise en demeure par le Conseil d’Etat, estimant dans un communiqué qu’elle confirme ainsi "l’importance et la portée du principe de liberté de communication des pensées et des opinions ».
Le "Grand remplacement"
Le groupe se félicite du "droit de revenir vers le Conseil supérieur de l’audiovisuel et le Conseil d’Etat" concernant la mise en demeure du 12 septembre 2018 visant l’émission 'Zemmour et Naulleau' sur Paris Première (groupe M6), et qui, selon son propriétaire, la Compagnie luxembourgeoise de télédiffusion (CLT) , "soulève des enjeux comparables".
Dans cette émission de Paris Première et dans le cadre d’un débat sur la loi " asile et immigration" de janvier 2018, Eric Zemmour avait "en particulier" justifié, selon le CSA, son "déni" aux migrants de confession musulmane " du bénéfice du droit d’asile au motif qu’ils seraient, du fait de leur religion et contrairement à d’autres, source “d’énormes problèmes” et qu’ils contribueraient au “grand remplacement” de la population française", d'après le Conseil présidé par le socialiste Olivier Schrameck, depuis janvier 2013 et pour six ans.
Très "affectée" par cette affaire, Hapsatou Sy avait fait savoir qu'elle comptait porter plainte contre le polémiste et n'avait pas hésité à lancer une pétition pour que le journaliste ne soit plus invité sur les plateaux télé.
Plus récemment encore, invité sur le plateau de Thierry Ardisson dans l’émission "Les Terriens du dimanche" du 16 septembre, Eric Zemmour avait invité les migrants à donner des preuves de leur volonté d'intégration en donnant des prénoms du calendrier à leur enfants, suggérant ainsi que le prénom de l'ancienne esthéticienne franco-sénégalaise Hapsatou Sy, devenue chroniqueuse sur C8, est une "insulte à la France", terre d'accueil. Napoléon avait établi une règle - abolie par les socialistes en 1993 - selon laquelle le prénom devait être choisi dans le calendrier - sachant que 'Adam' est commun aux trois religions révélées - et appartenir à l'Histoire française.
Ces polémiques s'inscrivent dans la dénonciation du risque de "grand remplacement", selon lequel un processus de substitution de population est en cours sur le territoire français métropolitain, consistant au remplacement de la civilisation judéo-chrétienne européenne par une civilisation non européenne et musulmane, véhiculée par des populations originaires en premier lieu d'Afrique noire et du Maghreb, mais aussi du Proche et du Moyen Orient. La fille de Cerruti et Sy s'appelle Abbie, "ma joie est en Dieu".
D'ascendance martiniquaise et réunionnaise par son père, Mgr Luc Ravel, archevêque de Strasbourg, note la dénonciation de la "promotion" de l'avortement par les musulmans et souligne la fécondité des "croyants musulmans".
Le buzz, c'est du business
Moins de trois semaines après son altercation avec Eric Zemmour dans 'Les Terriens du dimanche' sur C8 et ses différends avec son animateur Thierry Ardisson, Hapsatou Sy a dévoilé un nouveau projet ambitieux de création de son propre média ! Le 3 octobre 2018, l'épouse de Vincent Cerutti a annoncé qu'elle lancera très prochainement sa propre webtélé intitulée... HapsatouSy TV. "Un concept inédit : une TV digitale avec du contenu intéressant (reportages, talk-show). Vous achetez ce que vous voyez sans bouger !"
Thierry Ardisson soupçonne Hapsatou Sy d'avoir mis en scène son clash
Hapsatou Sy a pris le temps de la réflexion. Si elle a aussitôt appelé les media à boycotter Zemmour, elle a mis un mois pour porter plainte contre l’auteur de "Destin français".
A-t-elle tout prémédité et mis en scène ?
Thierry Ardisson accuse sa chroniqueuse, non seulement de vouloir créer un bad buzz autour de son émission, mais aussi, à propos du choix des prénoms, de jouer la comédie: "Hapsatou connaît très bien Zemmour. Je ne vois pas pourquoi elle s’est montrée surprise là-dessus."
Ardisson a également souligné qu’elle a signé un contrat stipulant qu’elle devait respecter la confidentialité autour de l’émission : "Je suis désolé qu’Hapsatou se soit crue obligée d’aller sur Twitter pour s’épancher. Ce n’est pas bien."
Selon l'animateur, "c’est Hapsatou Sy qui a lancé la polémique sur Twitter", et non pas lui ou son invité Eric Zemmour. Thierry Ardisson ne regrette d’ailleurs " pas du tout" d’avoir reçu le polémiste dans 'Les Terriens du dimanche' : "On invite qui on veut ! Eric Zemmour, ce n’est pas n’importe qui : son dernier livre s’est vendu à 500.000 exemplaires et je ne vois pas pourquoi je ne l’inviterais pas. Qu’est-ce que c’est cette histoire où maintenant, on ne doit inviter que les gens avec qui on est d’accord ?", a-t-il déclaré sur CNews, assurant que "le débat avec Zemmour était de haut niveau".
L'homme de télévision a en outre indiqué que son coproducteur et lui ont financièrement soutenu la chroniqueuse ces dernières semaines : "Ce qui prouve, en plus, notre bonne volonté, c’est que comme elle a pas mal de problèmes d’argent, on lui a avancé six émissions. On est tellement méchants que quand quelqu’un nous dit “Je n’arrive pas à payer mes impôts”, on lui avance…" Une précision qui sonne comme un ras-le-bol des procédés de l'ingrate. "Si elle revient pour nous faire des scènes comme ça tous les jeudis soir, je ne souhaite pas qu’elle revienne, c’est très clair."
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