Une vingtaine de rédactions solidaires condamnent les attaques de Mélenchon contre la presse
Cette presse est-elle pour autant irréprochable et respectable ?
Une vingtaine de sociétés de journalistes (SDJ) a apporté lundi son "soutien sans réserve" aux journalistes de Radio France, Médiapart et France 3, pris pour cible par le patron de la France insoumise, Jean-Luc Mélenchon.
Le chef de file de LFI désigne les initiateurs de ses problèmes, la macronie :
"Il y a des gens qui agissent délibérément contre nous avec des informations fausses comme de faire croire qu’on peut mettre en ligne une vidéo en dix minutes, insiste Ugo Bernalicis, député du Nord, en référence aux soupçons de surfacturation des prestations de publication sur le Web des discours de Mélenchon. "On n’a pas souhaité cette escalade, mais on ne va pas laisser ces mensonges sans aucune réaction", renchérit M. Bompard.
Les intouchables, extrême gauche politique et presse progressiste et révolutionnaire, rivalisent sur le thème de la respectabilité et du respect. "Nous condamnons de la manière la plus ferme les propos outranciers, injurieux et menaçants de Jean-Luc Mélenchon envers la presse. Ces attaques systématiques et sans fondement, selon eux, ne déshonorent que leur auteur", estiment les organisations, dont l'Agence France-Presse, dans un communiqué.
Après une enquête à charge - dont France Info s'est fait une spécialité autour de la tête de gondole Elise Lucet - sur des soupçons de surfacturation lors de la campagne présidentielle 2017, la "personne sacrée" du meneur de la France insoumise s'en est pris aux journalistes de la radio, les traitant d'"abrutis", "menteurs et tricheurs", ce qui a amené le groupe Radio France à annoncer samedi le dépôt d'une plainte. Ce sont des qualificatifs que l'on peut attribuer à l'excité (ainsi qu'à des Corbière ou Obono) par la pensée, mais qu'il n'est pas correct de jeter à la figure.
Après une enquête à charge - dont France Info s'est fait une spécialité autour de la tête de gondole Elise Lucet - sur des soupçons de surfacturation lors de la campagne présidentielle 2017, la "personne sacrée" du meneur de la France insoumise s'en est pris aux journalistes de la radio, les traitant d'"abrutis", "menteurs et tricheurs", ce qui a amené le groupe Radio France à annoncer samedi le dépôt d'une plainte. Ce sont des qualificatifs que l'on peut attribuer à l'excité (ainsi qu'à des Corbière ou Obono) par la pensée, mais qu'il n'est pas correct de jeter à la figure.
Le syndicat FO de Radio France a d'ailleurs annoncé samedi qu'il va porter plainte contre Mélenchon, alors que, le patron de ce syndicat, Pascal Pavageau, s'est lui-même rendu coupable de jugements cinglants sur 126 de ses propres cadres, fichés "bêtes", "francs-maçons", "complètement dingues", "niais", "anarchistes", "ordures", "homosexuels" ou "trotskistes"...
Le syndicat d'extrême gauche SNJ-CGT de Radio France s'est senti obligé de condamner des propos "inacceptables et dangereux".
"En choisissant l’invective, Jean-Luc Mélenchon a choisi de se placer sur le terrain du pourrissement", a déploré en réponse le syndicat SNJ-CGT de Radio France. "Si demain un ou une journaliste de Radio France se faisait physiquement agresser par une personne habitée d’une 'haine juste et saine' et qui aurait mal interprété votre appel à 'pourrir' des 'abrutis', quelle serait alors votre réaction ?", a demandé la société des journalistes de Radio France.
Sur Twitter, certains journalistes ont relayé, par solidarité, le mot-clé #jesuisunabruti.
La toute nouvelle Alliance de la presse d'information générale, qui regroupe 305 journaux, a également condamné "fermement toutes les accusations et incitations à la violence formulées à l'égard des professionnels qui, chaque jour, exercent leur mission d'information avec une exigence toujours accrue et dans le respect d'un cadre légal et déontologique rigoureux".
Mélenchon a en outre dénoncé une violation du secret de l'enquête sur ses comptes de campagne par Mediapart
Mélenchon a en outre dénoncé une violation du secret de l'enquête sur ses comptes de campagne par Mediapart
Il a fustigé "l'ignominie" pour un article sur ses relations avec sa communicante Sophia Chikirou, patronne de la société Mediascop, soupçonnée des surfacturations.
Dans la foulée, une seconde altercation a éclaté quand Mediapart a publié, vendredi soir, un article détaillant "les premières découvertes des perquisitions Mélenchon". Le site affirme notamment que « plus de 12.000 euros en liquide" ont été découverts "au domicile d’un des plus anciens proches du leader insoumis", mais, surtout, il précise que Sophia Chikirou était "présente" le matin de la perquisition au domicile personnel de Jean-Luc Mélenchon. "Le patron de La France insoumise et la communicante entretiennent en réalité de longue date, selon nos informations, une relation extraprofessionnelle ", écrit Mediapart.
Fabrice Arfi, coauteur de l’article, admet qu’évoquer une telle relation est " délicat", car elle relève de la vie privée, mais il "assume" d’avoir voulu "faire sauter le verrou d’une hypocrisie". Pour le journaliste de Mediapart, préciser le lien entre M. Mélenchon et Mme Chikirou est pertinent "en amont, car M. Mélenchon se dit le seul décisionnaire, et en aval, car si on devait découvrir que cet argent est problématique, il serait susceptible d’être concerné". D’autres media n’ont pas choisi de mettre en avant cet élément. "Il ne paraît pas évident que tracer les éventuels liens personnels entre Mme Chikirou et M. Mélenchon soit nécessaire", estime par exemple Céline Pigalle, la directrice de la rédaction de BFM-TV.
En représailles, l’ancien candidat a appelé ses partisans à contre-attaquer en visant les journalistes de France Info :
"Pourrissez-les partout où vous pouvez. (…) Il faut qu’à la fin il y ait des milliers de gens qui se disent “Les journalistes de Franceinfo sont des menteurs, des tricheurs” ", a-t-il notamment dit, dans une vidéo publiée sur Facebook, les qualifiant aussi "d’abrutis".
Dans une note de blog publiée dimanche, l'histrion a demandé "un débat public contradictoire avec nos diffamateurs de Radio France sur une chaîne comme BFM qui n’appartient pas au gouvernement".
Dans une nouvelle vidéo, Jean-Luc Mélenchon a qualifié Mediapart de « torchon » et d’« officine de la police et des juges ». Il a dénoncé la « misogynie » à l’encontre de Sophia Chikirou, assurant : « Elle n’est pas ma compagne et elle n’est pas soupçonnée d’enrichissement personnel. » Le député et les dirigeants LFI ont même appelé leurs « amis » à se désabonnerdu média en ligne. « Ce n’est pas tolérable que les procès-verbaux de la perquisition se retrouvent dans la presse avec des éléments sur la vie intime des gens. C’est la manifestation d’une volonté de nuire », maintient M. Bompard.
Il a également manifesté son mépris pour la journaliste de France 3 Véronique Gaurel dont il s'est moqué de l'accent, la semaine dernière, avant de s'excuser vendredi d'avoir blessé la régionale, en expliquant qu'il avait cru qu'elle-même se moquait de lui.
Les SDJ signataires du communiqué sont celles de
M6, L'Express, France 2, Le Figaro, franceinfo.fr, Télérama, Les Echos, Franceinfo TV, Premières lignes, AFP, Libération, TF1, Le Parisien, BFM TV, TV5 Monde, France 3 national, JDD, RTL, Le Point, France Inter, Radio France, Challenges, ainsi que les sociétés des rédacteurs de l'Obs, du Monde et d'Europe 1. On notera des doublons, puisque Le Monde, c'est aussi Télérama, et le JDD appartient au même groupe qu'Europe 1, outre pas moins de sept d'entre eux qui appartiennent au même service d'Etat...
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