vendredi 19 octobre 2018

Affaire Fillon : les juges d'instruction ont terminé leur tri sélectif

Les juges Serge Tournaire, Aude Baresi et Stéphanie Tacheau ont-ils réussi à étayer leurs soupçons ?

Les juges chargés de l'enquête sur les emplois présumés fictifs de l'épouse et des enfants de François Fillon ont notifié la fin de leurs investigations

Au vu de leurs conclusions vendredi, il revient désormais au Parquet national financier (PNF) de donner son avis sur un éventuel procès de l'ex-candidat de la droite à la présidentielle en 2017 avant la décision finale des juges.

Mis en examen dans ce dossier, l'ancien Premier ministre de Nicolas Sarkozy a été réentendu au pôle financier du Tribunal de Grande Instance de Parisdébut septembre, après que les policiers ont remis cet été aux juges leur rapport de synthèse.

Le PNF avait ouvert une enquête après des accusations du Canard enchaîné le 25 janvier 2017, qui se sont avérées fatales pour la candidature de François Fillon. Parti favori dans la course à l'Elysée, il avait finalement été éliminé en avril, dès le premier tour, bien que présumé innocent, victime d'accusations de la presse anarcho-révolutionnaire.

Au cœur du dossier, des soupçons sans preuves d'emplois fictifs de sa femme Pénélope et de ses enfants quand ils étaient ses assistants parlementaires. Les investigations portaient aussi sur les salaires - 3.500 euros net par mois - touchés de mai 2012 à décembre 2013 par son épouse pour un emploi à la "Revue des deux mondes", 
propriété d'un homme d'affaires proche de François Fillon, Marc Ladreit de Lacharrière, que l'on voit ici avec le président Hollande.

Mis en examen le 14 mars 2017, notamment pour "détournement de fonds publics" et "complicité et recel d'abus de bien sociaux", François Fillon s'était alors borné à lire une brève déclaration devant les juges.

Résultat de recherche d'images pour "Robert Bourgi Hollande"Outre ces déboires judiciaires, la campagne du candidat avait été plombée par les accusations d'une figure des réseaux de la "Françafrique", le franco-libanais Robert Bourgi qui s'est vanté d'avoir offert deux costumes d'une valeur de 13.000 euros à l'ancien Premier ministre.

François Fillon avait été entendu pour la première fois sur le fond de l'affaire quelques mois après la présidentielle par les juges Serge Tournaire, Aude Buresi et Stéphanie Tacheau.
Image associéeLe juge Tournaire (ici au côté de sa consoeur Stéphanie Tacheau)

Lors de cette audition, fin juillet 2017, François Fillon avait défendu la réalité des emplois d'assistants de sa femme à l'Assemblée nationale, entre 1986 et 2013, lorsqu'il était député, et de ses enfants Charles et Marie quand il siégeait au Sénat, entre 2005 et 2007.
Quatre personnes ont été mises en examen dans cette enquête : les époux Fillon, Marc Joulaud (ancien suppléant de François Fillon à l'Assemblée nationale), et Marc Ladreit de Lacharrière. Les deux enfants du couple Fillon ont été placés sous le statut de témoin assisté.

Le tableau de chasse de Serge Tournaire est impressionnant : Vincent Bolloré, Nicolas Sarkozy, François Fillon, Bernard Tapie, Serge Dassault. Un juge dédié à la droite ?

Aude Buresi, qui fuit les micros et caméras, un comportement généralement attribué aux trotskistes, est la dernière juge de cette triade et elle enquête aussi sur le Front national, probablement du fait de ses sympathies pour la droite. En janvier 2016, elle avait convoqué Marine Le Pen comme témoin assisté. 

Le Penelopegate est antérieur aux lois pour la confiance dans la vie politique, adoptées en août 2017, qui désormais interdisent notamment aux parlementaires d’employer des membres de leur famille directe (conjoint, parents, enfants, beaux-parents et beaux-enfants).

La question se pose donc de savoir s'il existe des magistrats hostiles à certains politiques ?

Résultat de recherche d'images pour "penelopegate"
Les réponses varient en fonction des préférences idéologiques des témoins. Oui, selon ce magistrat qui l'a dénoncé dans une tribune. "Il y a un groupe de militants zélés qui essayent de s'approprier l'élection présidentielle", assure Me Philippe Fontana. Invité d’Yves Calvi dans "24 heures en questions" sur LCI, en mars 2017, il dénonçait un coup d’Etat institutionnel à l’encontre de François Fillon.

En revanche, pour maître William Bourdon, un avocat spécialisé dans la lutte contre la corruption, et initiateur initiateur des premières procédures engagées en France à l'encontre de certains responsables de crimes contre l'humanité, notamment serbes et rwandais. Il est également l'avocat de familles franco-chiliennes victimes du dictateur Augusto Pinochet, "mettre en cause l'impartialité des juges est une stratégie bien connue," insinuait le gauchiste.

L'avocat de Mélenchon, maître Mathieu Davy, 52 av. des Champs-Elysées, est est curieusement spécialisé en droit de la propriété intellectuelle et droit commercial, des affaires et de la concurrence. Croyez-vous que depuis le mardi 16 octobre, il partage l'avis de son camarAde William Bourdon ?

Si on écoute maintenant Alexis Corbière (LFI) qui faisait partie du lot d'Insoumis qui hurlaient lors des perquisitions qu'il n'est pas un voleur, mais qui occupait un logement social avec Raquel Garrido, avocate et LFI, on peut considérer que François Fillon est "peut-être coupable", et non pas présumé innocent...



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Isabelle Prévost-Desprez, 58 ans, ancien juge d'instruction au pôle financier, qui s'intéressa aux banques blanchisseuses d'argent ou aux vendeurs d'armes en Angola, est réputée adhérente au Syndicat de la Magistrature (SM) étiqueté à l'extrême gauche et donc qualifiée de "juge rouge". Or, elle est mariée à un polytechnicien, banquier d'affaires, et vit à Paris, au coeur du quartier préféré de la bourgeoisie intellectuelle, Rue Gay-Lussac...

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