dimanche 4 février 2018

Enseigne Carrefour : semaine de mobilisation contre le plan social

La CGT appelle les salariés de l’enseigne de grande distribution à se mobiliser dès ce 5 février

Le plan social provoque une protestation qui doit durer jusqu’au samedi 10 février
  
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Le siège de l'enseigne Carrefour est à Massy, Essonne
Le choix du lieu du rassemblement suggère une opération syndicale. Le collectif CGT Carrefour appelle en effet les salariés du groupe à se mobiliser contre le plan de restructuration annoncé le 23 janvier par le groupe de grande distributionà Montreuil (Seine-Saint-Denis) sur la commune où se trouve le siège national de la CGT
C’est pour protester contre cette "casse sociale" que la CGT prévoit "un temps fort" lundi 5 devant l’hypermarché Carrefour de Montreuil en présence de Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT. L’appel à mobilisation court sur toute la semaine, jusqu’au samedi 10 février. 
Le 8 février, FO appelle de son côté à une manifestation. 

2.400 suppressions de postes 
Le plan présenté par Carrefour prévoit la suppression de 2.400 postes dans les sièges du groupe, via un plan de départs volontaires (PDV), ainsi que la sortie du groupe, par cession ou fermeture, de 273 ex-magasins Dia, qui affecte 2.100 salariés avec un plan social (plan de sauvegarde de l’emploi, PSE) à la clé. 

Le projet de la direction vise aussi à réduire la surface des hypermarchés de 100.000 m2 et une réduction des coûts de deux milliards d’euros. 

Le ministère du Travail a assuré suivre "avec la plus grande attention le déroulement" de ces deux plans...

"Tous deux de grande ampleur". Et d’ajouter, le mercredi 31 janvier : "Nous serons extrêmement vigilants sur la qualité du dialogue social, ainsi que sur les moyens mis en œuvre pour favoriser le retour à l’emploi des salariés (affectés), notamment la formation, les mesures de reclassement…" Une préoccupation que le ministère a affirmée en recevant les organisations syndicales au cours de la semaine du 29 janvier

La CGT refuse le dialogue

Initiatrice des protestations à partir du 5 février, la CGT a prévenu les autorités qu’elle "ne négociera pas. Elle se battra pour qu’il n’y ait pas de plan", a assené Philippe Allard, délégué CGT, après sa rencontre rue de Grenelle. 
Il a souligné que l’Etat avait "subventionné" Carrefour en lui versant "plus de 700 millions d’euros via le CICE" (crédit d’impôt compétitivité emploi, proposé par le gouvernement Ayrault, PS) depuis le 1er janvier 2013, représentant un coût pour les finances publiques évalué à 11,3 milliards d'euros en 2013 et à 19 milliards d'euros en 2015
En juillet 2014, Rue89 (du groupe L'Obs, propriété de Xavier Niel et Matthieu Pigasse, également détenteurs du groupe Le Monde) révéla que le rapporteur de la mission d'information parlementaire sur le CICE, le député socialiste Yves Blein (qui soutiendra la candidature Macron) est membre de la famille Mulliez, groupe Auchan, ce qui peut poser un problème de conflit d'intérêts dans la mesure où le groupe Mulliez a largement bénéficié de ce dispositif (44 millions d'euros en 2013).Un journal d'extrême gauche auquel collabora François Ruffin (LFI), Fakir, en décembre 2016 dénonça le fait que plusieurs enseignes de la grande distribution aient pu transformer l'aide de l'État en dividendes pour les actionnaires, ou en rétributions pour les patrons.
Dans Le Point, Jean Nouailhac critiqu
e l'identité des entreprises qui ont le plus bénéficié du CICE. Il dénonce le fait que des entreprises, dont l’État est actionnaire, comme La Poste, ont grandement bénéficié du dispositif, sans pour autant embaucher.
La délégation Force ouvrière a de son côté exigé "une négociation quantitative et qualitative" en termes de "reclassements, de formation et de retour à l’emploi". 
Une délégation CFDT a, quant à elle, exposé au ministère ses interrogations et "inquiétudes", alertant notamment le gouvernement sur l'"ampleur" de l’impact social, "plus de 5 .000" postes en ajoutant deux projets de restructuration en cours depuis l’automne. Laurent Berger, secrétaire général de cette organisation, avait de son côté demandé que Carrefour, "groupe rentable", ne verse pas cette année de dividendes à ses actionnaires et qu’il utilise plutôt cet argent pour "le reclassement et l’accompagnement des salariés concernés". Populisme ?

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