Les prétendants ont tiré les couteaux
Les rôles ne sont pas encore distribués : Mélenchon, Castaner, Ghali, Muselier ?
La gauche se positionne, mais la droite a déjà sorti les couteaux, comme en témoignent les violentes attaques portées par Renaud Muselier contre un "mauvais maire" qui a fait "deux mandat de trop".
L'ancien premier adjoint de Jean-Claude Gaudin a surpris. La charge du président LR de la région PACA, héritier impatient passé à la révolte contre le "père" sur une chaîne nationale, Public Sénat, mercredi,
Muselier charge un grand sénateur-maire vieillissant qui laissera, selon lui, une ville dans un état "catastrophique" : Renaud Muselier a choisi le moment malheureux de sa présentation des voeux à la presse, jeudi, pour décocher de nouvelles flèches contre son ex-mentor.
"L'animal dégourdi piqua son homme au bras.
Quant à vous, j'ose vous prédire
Qu'il vous arrivera quelque chose de pire."
(Le Berger et le Roi, La Fontaine)
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"Je ne veux pas, sous prétexte que j'appartiens à la même famille politique, me taire sur la multitude de dysfonctionnements qui entraînent doucement la ville vers un désastre permanent", assène l'ingrat. "Un des défauts du maire de Marseille est de ne pas préparer un successeur pour son œuvre", accuse-t-il, paradoxalement.
Gaudin a donné le signal du lâcher d'ambitieux
Vingt-deux ans après son arrivée à l'hôtel de ville, Jean-Claude Gaudin a prévenu à plusieurs reprises qu'il ne se représentera pas en 2020, provoquant ainsi l'émergence d'un dauphin : successivement, ses premiers adjoints Renaud Muselier, Roland Blum et Dominique Tian, Yves Moraine, le patron du groupe LR à la mairie, ou Bruno Gilles, sénateur LR, ont cru que leur destin allait se jouer.
Les Terrasses du Port, centre commercial |
Le Silo, revisité en salle de spectacles |
Le maire promet d'être derrière "le candidat de (sa) liste et de (ses) amis"
Rocade L2 Marseille : 10,5 km de voies rapides et autoroutes pour désengorger le centre-ville |
Qui sera le favori du maire ? En fin tacticien, Gaudin entretient le mystère.
Gaudin, qui s'est pleinement dédié à sa ville, admet que la présidente LR du conseil départemental Martine Vassal a "toutes les qualités" pour lui succéder à la présidence de la métropole Aix-Marseille, mais il ne cite aucun nom pour la mairie: "Il y a au conseil municipal plusieurs personnalités, hommes ou femmes, qui ont les qualités nécessaires pour être maire. D'ici 2020, nous avons le temps de nous mettre d'accord"...
Gaudin attend que ses adversaires s'alignent.
Les Docks, ré-aménagés en bureaux et lieux de convivialité |
Renaud Muselier ? "Je suis président de la région jusqu'en 2021 et je compte bien le rester. C'est clair." Mais flou, aussi... "Je déteste l'immobilisme. Marseille mérite mieux", ajoute l'ex-dauphin.
Christophe Castaner ? Aujourd'hui, à 52 ans, "la question ne se pose pas", esquive l'ancien maire socialiste de Forcalquier, passé à LREM, de passage dans la cité phocéenne pour l'inauguration de la permanence d'une députée de son parti, le 19 janvier. Mais, dans deux ans - quand Macron aura renouvelé son entourage à mi-mandat, s'il tient sa promesse - ... "oui, évidemment, Marseille ne se refuse pas", reconnaît aussi ce joueur de poker, bachelier à l'âge de 20 ans (à la faveur du rattrapage) et pourtant ex-membre de cabinets de maires, puis de ministériels, au hasard de leurs ascensions politiques : directeur de cabinet de Tony Dreyfus, alors maire du 10e arrondissement de Paris, puis conseiller ...technique de la ministre de la ...Culture, Catherine Trautmann, en 1997 (virée du gouvernement Jospin en 2000), avant qu'elle en fasse son chef de cabinet en 1998 et assure sa promotion comme chef de cabinet de Michel Sapin, alors ministre de la Fonction publique et de la Réforme de l'État, en ...2000, justement.
Jean-Luc Mélenchon ? Bien qu'il ait toujours officiellement écarté l'idée d'être candidat à la mairie de Marseille - il aura 69 ans en 2020 - , le député LFI des Bouches-du-Rhône tisse sa toile dans la ville. "Le dernier dont on parle, c'est Castaner, et après, on vient me voir, moi, tous les jours. On me dit: 'alors ?' ", s'est-il pris à fantasmer, le 19 janvier, lors de sa cérémonie de voeux à Marseille. "Alors, rien du tout: c'est moi qui décide et personne ne va me tordre le bras", affirme-t-il, insistant sur la nécessité de faire "d'abord" un programme avant de se demander qui va "marcher devant".
Futur centre commercial Vélodrome-Prado |
Un seul s'est d'ores et déjà déclaré officiellement candidat à la succession de Jean-Claude Gaudin: le sénateur FN Stéphane Ravier, qui rêve ouvertement d'un coup d'éclat, même si la barre paraît haute.
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