vendredi 8 décembre 2017

Le Conseil constitutionnel valide l'élection de Valls de justesse

La plainte de La France insoumise n'a pas été entendue de Fabius 

Le Conseil constitutionnel a confirmé l'élection de Manuel Valls comme député de l'Essonne vendredi

"Les requêtes de Mme Farida Amrani et M. Ulysse Rabaté [candidats de la France insoumise lors de ces législatives] et de M. Gautier Albignac [candidat sous l'étiquette "divers"] sont rejetées", selon le texte de la décision publiée sur le site internet du Conseil. 

L'ancien premier ministre socialiste l'avait emporté de seulement 139 voix contre la France insoumise, lors d'un second tour houleux le 18 juin et F. Amrani  contestait la validité de 141 suffrages.
Les avocats de LFI ont d'une part argué que pour 31 suffrages "la signature apposée sur la liste d'émargement au second tour à l'encre couvrirait une esquisse ou une première signature tracée au crayon".
Or, après examen, "ce fait n'est établi que pour un seul des 31 électeurs qu'ils désignent précisément et ne révèle par lui-même aucune irrégularité", juge le Conseil constitutionnel.
Les candidats de la France insoumise ont d'autre part "contesté l'authenticité de la signature de 110 électeurs (...) en raison des différences qu'elle présente avec leur signature au premier tour", mais n'en ont désigné précisément que 108.
Le 6 juin, des dizaines d’intellectuels engagés (Didier Eribon, Eric Fassin, Edouard Louis, Annie Ernaux…) ont bien lancé un appel en leur faveur sur le site de Mediapart.

Si 66 votes "correspondant à des différences de signature significatives doivent être regardés comme irrégulièrement exprimés", ce n'est pas le cas des 42 autres, a jugé le Conseil.

En tout état de cause, "ces suffrages irréguliers restant en nombre inférieur à l'écart de voix entre les deux candidats du second tour, cette irrégularité ne saurait conduire à l'annulation des opérations électorales", conclut le Conseil, présidé par le socialiste Laurent Fabius.

M. Valls a exprimé son soulagement

Il a prit "acte" de la décision du Conseil constitutionnel dans un communiqué. Siégeant désormais avec le groupe La République en marche (LREM), il souligne que ce Conseil "a ainsi pu mesurer en toute indépendance l'inanité totale des arguments invoqués".
En juin 2007, Manuel Valls avait été réélu avec plus de 60 % des suffrages. En 2017, la militante syndicale et politique d'extrême gauche a mis en ballottage l’ex-premier ministre dans son fief de l’Essonne: Valls n'avait plus obtenu que 49,70 % des voix.
"Je n'en suis pas surpris, tant il était évident que les accusations grossières de fraude électorale contre le candidat que j'étais et ma suppléante Marie-Hélène Bacon, comme nombre de maires, notamment celui d'Evry, Francis Chouat, d'élus et d'assesseurs, ne reposaient sur rien". A quelques suffrages irréguliers près...

Il n'y aura pas de 18e député musulman à l'Assemblée.

Fonctionnaire de 41 ans à la communauté d’agglomération Cœur d’Essonne et habitante d’Evry depuis 1997, Farida Amrani participa à la vague de "dégagisme" qui aurait pu mettre "monsieur 49-3" au chômage, avec  le soutien de Benoît Hamon.
 
Née au Maroc en 1976, et arrivée en France à l’âge de deux ans, elle a fait ses premières armes en créant presque de toute pièce un syndicat CGT sur son lieu de travail. En 2014, avec 20 % des voix, elle obtient 4 élus. Pour elle, sa candidature aux législatives n’a donc rien de fortuit : "On est dans la continuité, je ne combats pas la personne de M. Valls, mais sa politique".
En 2017, "quand elle décida de lancer une liste aux municipales contre Valls, elle partait contre le PCF, qui soutenait Valls, et dont elle était pourtant membre [elle l'est encore]", témoigne son suppléant de 30 ans, élu d’opposition au conseil municipal de Corbeil-Essonnes, Ulysse Rabaté.

"Farida Amrani au Palais Bourbon, ce serait un symbole, même si elle n’aime pas qu’on le dise, quand on voit que l’Assemblée est composée essentiellement d’hommes blancs de plus de cinquante ans, soutient également Ulysse Rabaté, conseiller municipal PCF à Corbeil où il est soutenu par Bruno Piriou, élu d'opposition (PCF) à Corbeil-Essonnes, et fervent opposant au "système Dassault". Cela dépasse les frontières de la circonscription, ce serait un message envoyé aux gens qui hésitent à s’engager," estime le suppléant, en direction de celui qui voulait "plus de blancs, de white, de blancos" à Evry.
Un racisme partagé par le Catalan et les binationaux.

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