lundi 11 décembre 2017

Edouard Philippe, favorable au 80 km/h, alors que 90 km/h n'a pas réduit la mortalité routière

L'illusion de l'action fera-t-elle baisser la mortalité routière ? 

Le premier ministre s'est dit "favorable à titre personnel" à la réduction de vitesse à 80 km/h

La décision sera annoncée officiellement le 18 janvier. /AFP
Or, la limitation à 90 sur les routes nationales et départementales n'a pas fait baisser le nombre de morts sur les routes en 2017. La courbe s'annonce même en hausse pour la quatrième année consécutive.  

Ils nous refont le coup de la courbe du chômage ! 
Après avoir été stable en octobre, la mortalité routière est remontée en flèche avec une progression de 8,9% en novembre, représentant 281 personnes tuées, soit 23 de plus par rapport au mois de novembre 2016, a annoncé lundi la Sécurité routière.

Selon les chiffres officiels, 3.500 personnes sont mortes entre décembre 2016 et novembre 2017, soit 59 de plus qu'entre décembre 2015 et novembre 2016, représentant une hausse de 1,7%? selon un bilan provisoire.

Les contrôles radar sont-ils chers et inutiles ?
Le harcèlement des automobilistes par les radars automatiques fixes et mobiles 
ne sauve-t-il donc pas de vies humaines? La France s'apprête ainsi à connaître une quatrième année de hausse de mortalité sur les routes, une première depuis 1972, ce qui l'éloigne encore plus de l'objectif du gouvernement précédent, qui se faisait fort d'amener le nombre de morts sous la barre des 2.000 d'ici à 2020.

"On a 3.500 morts par an; on pourrait passer à 2.500", a raconté le premier ministre lors d'un déplacement à Coubert (Seine-et-Marne) pour assister à une opération de "prévention" organisée par la gendarmerie.  "Notre objectif est qu'il y ait moins d'accidents", a-t-il ajouté. Et pourquoi pas 2.400 ou 2.300 ? 

La presse avait préparé le terrain du gouvernement ces derniers jours.
Les media aux ordres ont travaillé les Français au corps, évoquant justement une baisse prochaine de la vitesse à 80 km/h sur les routes à double sens, sans séparateur physique, où se produisent 63% des accidents mortels.

Philou a mis tout son poids, 67 kg, dans la balance. "A titre personnel, j'y suis favorable, car je sais que deux tiers des accidents se concentrent sur ces tronçons de routes nationales et départementales bidirectionnelles aujourd'hui limitées à 90 km/h", a déclaré Edouard Philippe, au cours de son déplacement.

Philippe est favorable à une décision déjà prise...
Cette mesure "exige une concertation avec les associations, les professionnels, les élus également", a indiqué Philippe, précisant qu'elle "sera prise au mois de janvier", lors du Comité interministériel de la sécurité routière qui se tiendra "probablement le 18".

"Nécessaire" ou "débile" ?

La mesure est controversée chez les acteurs de la sécurité routière.
"S'il y a une mesure et une seule à prendre, c'est le passage de 90 à 80 km/h sur les réseaux, où se déroule actuellement la majorité des accidents", a estimé Chantal Perrichon, présidente de la Ligue contre la violence routière.
"Ce problème majeur de santé publique a été négligé par le gouvernement précédent", a accusé cet ayatollah de la circulation, estimant qu'"il y a une urgence absolue à ce que le premier ministre et le président de la République reprennent en main ce dossier".

Mais pour la Ligue contre la violence routière, il faut aller au-delà.
Perrichon serait laxiste... Sa propre association est plus radicale : un numéro de duettistes entre la bonne et la méchante ? L'association préconise d' "interdire les avertisseurs de radars, déployer des voitures banalisées, surveiller le retrait des points de permis"

L'association Prévention routière n'a rien appris de la baisse précédente.
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"La baisse de la vitesse permet de diminuer la gravité des accidents", continue d'assurer Anne Lavaud, déléguée générale de l'association Prévention routière, interlocuteur permanent des pouvoirs publics, indépendant du ministère de l'Intérieur (à la différence de la Délégation à la sécurité et à la circulation routières, qui est rattachée), bien que saluant les déclarations du premier ministre. 
On notera toutefois que le président de cette association, Stéphane Daeschner, est par ailleurs directeur de la marque et de la communication externe de MMA, anciennement Les Mutuelles du Mans Assurances...
En 2008, son slogan était "Premier réseau social d’assurances". La preuve ?L'ancienne direction des MMA fut poursuivie en 2000 pour abus de biens sociaux en raison d'investissements jugés douteux à Paris comme en Italie.En septembre 2017, Le Canard enchaîné révéla que les clients et sociétaires des Mutuelles du Mans avaient souscrit, entre 1972 et 1988, un emprunt forcé auprès de la mutuelle à hauteur de 260 millions d'euros. Cet emprunt qui, en 2017, atteint avec intérêts les 350 millions d'euros, n'aurait pas été remboursé, car MMA n'était débiteur d'aucune obligation d'information à l'égard des sociétaires ayant souscrit au fonds social"..., se justifie MMA dans une note interne. Cette même note conclurait que, le délai de prescription de la dette ayant été ramené de 30 à 5 ans en 2008, "MMA n'a fait qu'appliquer les règles de la prescription pour s'approprier "légitimement" ces sommes."  
Une certitude que ne partage pas le directeur général de l'association '40 millions d'automobilistes'

Président du "premier représentant national des automobilistes auprès des pouvoirs publics et du secteur économique de la route", Pierre Chasseray est clair : un passage de 90 à 80 km/h sur les routes nationales et départementales serait "totalement débile". Tel est l'avis de son "association des automobilistes raisonnables et responsables."
"Il faut évidemment prendre des mesures, faire des choses, mais établir un lien entre des chiffres sur un mois et une mesure à 80 km/h, c'est faire preuve de mauvaise foi", a-t-il fustigé, comme le fait le gouvernement lui-même à propos de hausse du chômage.

Il dénonce "des charlatans de la sécurité routière qui sont en train d'influencer Edouard Philippe". 
L'association ne ménage pas les pouvoirs publics qu'elle met face à ses propres responsabilités, lançant des campagnes médiatiques sur différents sujets concernant les automobilistes (rejet des baisses de limites de vitesse et des radars, état des routes) pour souligner que la responsabilité de la mortalité routière est partagée.
Selon cet expert, "il faut arrêter d'empiler des mesures". 
"S'il y a des aménagements à faire, c'est dans les accompagnements sur les addictions au volant", fait valoir P. Chasseray, rappelant que "les stupéfiants interviennent dans 25% des accidents mortels".

Une traque qui pénalise les automobilistes au portefeuille ?
Le racket d'Etat n'est pas mentionné : les sanctions seront évoquées dans un troisième temps...
En 2016, les radars automatiques ont battu tous les records de recettes, rapportant 920 millions d'euros à l’Etat, dont 760,5 millions d'euros pour les amendes forfaitaires et 159,8 millions d'euros pour les amendes majorées.Le gouvernement a donc publié un rapport officiel annexé au Projet de loi de finances 2018 (PLF 2018) pour expliquer à quoi sert l'argent des amendes radars. Présentation officielle de l'utilisation de l'argent des amendes
Une opération de communication qui s'apparente à de la propagande quand on lit les titres (255 M€ pour les collectivités locales) repris par certains journaux et qu'on les compare au contenu du rapport. Il fait apparaître des zones de flou : les chiffres  évitent d'entrer dans le détail.Même en cherchant bien, les 46 pages du rapport (dont 21 pages d'annexes) ne font mention que de l’exercice budgétaire précédent (2016), mais nul part de celui en cours et encore moins de l'exercice 2018...
Une pétition en ligne contre la baisse des limitations de vitesse

Rapport sur l'utilisation de l'argent des amendes
Si, comme il faut s’y attendre, cette mesure est confirmée au CISR de janvier 2018, parce que le pouvoir n'est pas à l'écoute de la population, des milliers de panneaux de signalisation de vitesse devront être remplacés sur le réseau routier secondaire du pays. Une dépense qui n’avait pas été forcément anticipée par le précédent gouvernement, lequel avait lancé une expérimentation en 2015, mais pour laquelle celui d’Edouard Philippe a prévu, selon nos informations [celles de l'asso], de puiser dans le compte d’affectation des recettes des radars.
Vous constaterez que la presse n'est pas meilleure que PaSiDupes: elle fait un copié-collé du texte de l'association appelant  les usagers à signer sa pétition en ligne. La différence? Ce blog ne comporte aucune pub et son accès est gratuit...


3 commentaires:

  1. les gros ventrus dans leur 4x4 diesels qui puent sont contre la baisse des limitations de vitesse, on les comprend

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    1. L'Audi Q5 2.0 TDI (143 ch) 2008 consomme 6 / 7 / 8.1 / 100km (route/mixte/ville)
      La Renault Twingo 3 (2014) 0.9 TCE 90 ch manuelle/ consommation moyenne : 6 litres/100km environ

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  2. Si les voitures diesel consomment moins, comment se fait-il qu'elles sont accusées de polluer plus ?

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