jeudi 9 novembre 2017

Macron met sèchement ses ministres au pli

Le président n’a pas du tout apprécié les off de ses ministres dans la presse et leur a fait savoir

En faisant entrer la presse dans son "monde" 
nouveau, le président Macron change le rapport du pouvoir à l'information

Au début du quinquennat, pour rompre avec une présidence trop "bavarde", Emmanuel Macron avait exigé des conseillers élyséens et ministériels de lui réserver l'exclusivité de la relation avec la presse. Ni en "on", ni en "off". 

Il vient d'imposer la même exigence aux ministres, limités à des prises de parole contrôlées et strictement cantonnées à leurs périmètres ministériels.
Le président souverain a en effet piqué une colère en découvrant dans Le Parisien des commentaires tenus en off sur les rumeurs d’un prochain remaniement par différents ministres – pour tacler certains de leurs collègues, qui plus est –, il a resserré l'étau de leur liberté d'expression. 

Emmanuel Macron a durement recadré les membres du gouvernement lors du Conseil des ministres du 
mardi 7 novembre, révèle Le Figaro. Ainsi a-t-il lancé, "lors d'un recadrage ferme et vigoureux", selon le quotidien : "Je ne cautionne en rien ces propos."

Les foudres de Jupiter 

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Le séminaire de 'team building' a fait un 'flop' à la rentrée. Les deux jours de formation à la cohésion de groupe n'ont pas suffi. Le chef de l'État pyramidal a tapé du poing sur la table en Conseil des ministres, mardi, pour se faire entendre des membres du gouvernement. Il a exigé d'eux qu'ils restent unis et ne se livrent pas au jeu des petites phrases dans la presse.

De mémoire de conseillers à l'Elysée, rarement conseil des ministres n'a duré aussi longtemps... A 13h40, à leur sortie du Conseil, les mines des ministres  étaient blêmes et tendues. Pour attendre que leur voiture s'avance en bas du perron, ils se sont tenus en retrait, à distance de la presse pestiférée. 

Macron est hanté par la peur de tomber dans les "travers" des quinquennats précédents.
Si le Conseil des ministres a bien abordé les sujets de la politique de la ville et des accords internationaux avec le Pérou et l'Équateur, Macron a exprimé son désagrément à la lecture de l'article du Parisien, publié lundi, intitulé 'Rumeurs et châtiments', consacré aux bruits de remaniement. Le quotidien rapporte en effet des propos peu solidaires, prêtés à des proches du président, sur l'ex-socialiste Gérard Collomb, la secrétaire d'État potiche auprès du ministre de la Transition écologique, Brune Poirson, le Constructif Bruno Le Maire et d'autres membres du gouvernement.
 
La désignation par l'Elysée de Christophe Castaner à la tête de la LREM, parti du président, devrait en effet déclencher un remaniement autour du 18 novembre, date du conseil national de La République en marche qui se tiendra à Lyon, dont le sénateur-maire fut Gérard Collomb qu'il a placé à l'Intérieur. S'il est probable que Christophe Castaner ne conservera pas son poste de porte-parole du gouvernement, il souhaiterait conserver son portefeuille de secrétaire d'État chargé des Relations avec le Parlement. Le renouvellement des moeurs politiques ne l'atteint pas et il plaide pour le cumul des fonctions ministérielle et partisane. 
La désignation de Castaner est en fait un mauvais signal lancé à l'opinion qui n'a pas oublié que celui qu'on désigne à Forcalquier comme un bouffon, s'est fait éliminer en décembre 2015, dès le premier tour de la régionale en PACA ...  Arrivé derrière Marion Maréchal-Le Pen, FN, il avait dû s'effacer.C'est aussi le roi du couac. Dès juin 2017, quand il appela à "se focaliser sur l’essentiel", au moment où les apprentis députés venaient de rejeter un article de la loi travail XXL que la Commission avait adopté, puis en août, quand il se révéla 'relou' dans son commentaire sexiste sur Rihanna, invitée à l'Elysée, ou en septembre lorsqu'il annonça sur BFMTV et RMC que le glyphosate, herbicide controversé, "ainsi que tous ceux qui lui ressemblent et qui menacent la santé des Français", serait interdit en France "d'ici la fin du quinquennat", soit 2022.

"Je ne cautionne en rien ces propos" de couloirs à la presse, a tonné Jupiter, lors de ce vigoureux recadrage. Le chef de l'État leur a demandé de s'arrêter... Le président aurait en effet osé assurer qu'une "cohésion de groupe" se serait formée au gouvernement et qu'il convenait de ne pas retomber dans les "travers" des quinquennats précédents. 
C'est encore loin le "nouveau monde" ?

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