jeudi 12 octobre 2017

Macron ouvre le chantier formation apprentissage et assurance-chômage

Syndicats et patronat à l’Elysée pour débattre de formation et d'assurance-chômage

Emmanuel Macron reçoit les partenaires sociaux, syndicats patronaux et ouvriers pour aborder la suite des réformes sociales

Résultat de recherche d'images pour "Le président français Emmanuel Macron au marché de Rungis, dans la banlieue de Paris, le 11 octobre 2017© POOL/AFP Francois Mori"
Formation professionnelle, apprentissage et assurance-chômage sont à l'ordre du jour, dans un climat social alourdi par les premiers choix du quinquennat.
Plus de quatre mois après les premières rencontres sur les ordonnances réformant le droit du travail, l'exécutif reprend la même méthode: le président ouvre la concertation, jeudi et vendredi, en accordant une heure à chaque syndicat
Jeudi, Jean-Claude Mailly débutera la journée à 09h00 et sera suivi par Philippe Martinez (CGT) à 10h00, François Hommeril (CFE-CGC) à 11h00, Alain Griset (U2P) à midi, Pierre Gattaz (Medef) à 15h00, Philippe Louis (CFTC) à 16h00 et François Asselin (CPME) à 17h00. Laurent Berger (CFDT), indisponible jeudi, sera reçu vendredi à 09h00.
Macron passera ensuite le relais à Matignon et à la ministre du Travail, Muriel Pénicaud, avec pour objectif un projet de loi  en avril

Les "trois chantiers" sont "liés et "contribuent à protéger chacun", a estimé
M.
 Pénicaud,  mercredi sur BFMTV, malgré un climat social dégradé depuis l'été, avec la colère des policiers, la mobilisation des agriculteurs, des blocages routiers, un défilé de 2.000 retraités maltraités et le mécontentement des fonctionnaires qui ont défilé mardi, alors que la discussion budgétaire qui s'annonce animée à l'Assemblée et que la CGT a appelé à manifester une troisième fois le 19 octobre pour le retrait des ordonnances.

Publiées fin septembre, les ordonnances sont déjà entrées en vigueur, ce qui ne constitue pas un obstacle à leur retraitau vu d'un précédent notable, la loi instituant le contrat première embauche (CPE) adoptée par le Parlement le 31 mars 2006 qui avait entraîné trois mois de fronde étudiante avec le soutien par des partis et syndicats de gauche, bien que promulguée ne fut pas appliquée.

Macron joue la division

"On est tous d'accord pour dire qu'il y a de l'inquiétude sur ce qui va être fait en termes de formation professionnelle et d'assurance chômage, qu'il y a beaucoup d'incertitudes", a affirmé Véronique Descacq (CFDT) à l'issue d'une intersyndicale lundi. 

"On se demande ce qu'il y a de positif pour les salariés", résume le chef de file de FO, Jean-Claude Mailly, dans un entretien avec Paris-Match, voyant "davantage de signes négatifs", comme la "suppression de l'ISF".

Les syndicats peinent néanmoins à se mettre d'accord sur une riposte. 
Ils ont d'ailleurs prévu de tous se revoir le 24 octobre, après avoir rencontré l'exécutif sur ces nouveaux chantiers.

L'assurance chômage pour tous : attrape-nigauds ?

La réforme de l'assurance chômage risque de cristalliser la lutte sociale.
Il est prévu d'étendre le système aux indépendants et aux démissionnaires. "L'objectif, c'est d'ouvrir l'assurance chômage à tous et c'est aussi qu'elle puisse se réformer pour lutter contre la précarité", raconte Pénicaud. Car "les contrats précaires", c'est "ce qui coûte le plus cher à l'assurance chômage". Des sanctions sont prévues sous forme de "bonus-malus" à l'encontre des entreprises qui abuseraient des contrats courts. 

Pénicaud a par ailleurs qualifié de "fantaisiste", mercredi, le coût des nouvelles indemnisations chiffré à 14 milliards d'euros par la presse, tandis que les syndicats, eux, craignent que ces nouveaux droits n'entraînent une baisse des allocations. 

Le financement et la gouvernance est un autre sujet de friction. 
Le régime ne serait plus uniquement financé par les cotisations, mais également par l'impôt (CSG), et il passerait d'une gestion paritaire par les partenaires sociaux à une gestion tripartite avec un pilotage de l'Etat.

Les Français consacreront 15 milliards à la formation professionnelle

Le gouvernement a déjà promis de consacrer la somme sur cinq ans dans le cadre du grand plan d'investissement, dans le but de former un million de chômeurs de longue durée et un million de "décrocheurs". 
Ce gouvernement veut à son tour tenter de simplifier un secteur difficilement lisible où se côtoie une multitude d'acteurs intéressés à l'enveloppe budgétaire, au premier rang desquels, les syndicats.

Le pouvoir compte ainsi réformer le CPF, compte personnel de formation. 
Dans un rapport publié mercredi soir, l'IGAS (Inspection générale des affaires sociales) juge que ce dispositif relatif à la formation professionnelle, à l'emploi et à la démocratie sociale mis en place en 2015 "reste en-deçà des ambitions initiales" et ce "malgré un volontarisme incontestable dans son déploiement". L'argent n'aurait-il pas été dépensé au mieux des intérêts des personnes vulnérables concernées: les salariés du secteur privé et du secteur agricole, dès 16 ans, et les personnes en recherche d'emploi (demandeurs d'emploi inscrits ou non à Pôle emploi) ou en Contrat de sécurisation professionnelle.
"Clé de voûte" de la réforme de 2015, la gestion du CPF était confiée à la Caisse des dépôts et consignations, institution financière publique placée sous le contrôle direct d'une commission de surveillance rendant compte au Parlement et dirigée par une personnalité nommée pour cinq ans par décret du président de la République, actuellement Pierre-René Lemas, ex-secrétaire général de la présidence de la République (2012-2014).
"Ce que je souhaite faire, c'est que chaque Français, chaque salarié, puisse avoir sur une 'appli', facile d'accès à tous, à ses droits à la formation, combien d'heures, ça coûte combien (...), quel est le taux d'insertion dans l'emploi après", annonce la ministre. 

La réforme de l'apprentissage se fera, comme celle de la formation, en concertation avec les régions et devra rendre plus attractif ce dispositif.


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