Chantage gouvernemental ou nouvel égarement de son porte-parole
Le porte-parole du gouvernement a dégoupillé une grenade ce lundi matin
Le gouvernement compte "remettre à plat le financement des syndicats",
a révélé Christophe Castaner, qui s'était invité au micro de l'accueillant Jean-Jacques Bourdin sur BFM TV et RMC. Et de repasser une couche : "il faut l’assumer, il faut discuter", avant d'enfoncer le clou : "ce serait une faute de l’exclure".
Et partout, c’est la stupeur générale face à des propos "un peu démagogiques" et jugés provocateurs, alors que les agriculteurs, les policiers et les routiers défilent en alternance dans les rues de Paris, ainsi qu'en régions.
La déclaration de Castaner a aussitôt mis le feu aux QG syndicaux.
"Le financement a déjà été remis à plat. Il n’y a plus de place pour le flou, c’est la transparence complète : on a des commissaires aux comptes, les contrôles sont de plus en plus drastiques" semble regretter le président de la CFTC Philippe Louis, extrêmement irrité.
Même stupéfaction à la CFDT où le trésorier Thierry Cadart n’en a pas cru ses oreilles. "Ce mot 'remise à plat' est un peu surprenant. C’est ignorer tout ce qui a été fait notamment depuis trois ans," tempête-t-il, rappelant le chemin parcouru depuis le scandale des caisses noires de l’UIMM en 2007 pour mettre fin aux dérives.
"Pour mettre tout le monde dans la rue, il ne fallait pas s’y prendre autrement" lâche cet autre responsable syndical anonyme en colère pour qui "Castaner est un habitué de ces sorties en live sur des sujets qu’il ne maîtrise pas toujours". Et d’ajouter un brin moqueur de la fragilité des membre du gouvernement : "c’est le syndrome Bourdin. Quand vous êtes face à lui, on est obligé de tout savoir ou alors on perd la face !" On se rappelle en effet que le premier ministre avait fait piètre figure à RMC:
Au ministère du Travail, où les téléphones n’ont cessé de sonner, Muriel Pénicaud s’est tout de suite employée à déminer le chantage malheureux du porte-parole en crise d'autorité à l'encontre des centrales syndicaux, tant il passe pour un bouffon.
Et de marteler encore et encore : "Ce sujet a été réglé par la loi du 5 mars 2014" sur le financement des syndicats, via la formation professionnelle, sur laquelle ils ont la haute main, avec les effets désastreux que l'on sait sur les "bénéficiaires" : si 'bénéficiaires' il y a, ce sont les syndicats qui utilise ses crédits comme d'une pompe à fric.
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