jeudi 10 août 2017

Autain (LFI) dénigre l'opération Sentinelle

Sentinelle n'est "pas l’opération la plus opportune", selon la députée novice d'extrême gauche

La néo députée 2017 de "La France insoumise" Clémentine Autain n'a pas tardé à polémiquer, dès jeudi.

Au lendemain de l’attaque terroriste qui a blessé six militaires devant une HLM de casernement à Levallois-Perret, la députée de Seine-Saint-Denis, née à Saint-Cloud (Hauts-de-Seine), a estimé sur franceinfo que "ce n’est pas l’opération la plus opportune, car la plupart des interventions vise à se protéger soi-même". 
"Le moment est venu de faire un bilan, affirme-t-elle (…). Tout ça n’a pas trop cohérent; il faut répondre plus profondément", a insisté C. Autain, en compétence, puisqu'elle a d'abord été conseillère de Paris (apparentée PCF) chargée de ...la jeunesse. 

Une nouvelle attaque a visé les forces de l’ordre mercredi lorsqu’une voiture-bélier a blessé six militaires à Levallois-Perret (Hauts-de Seine). Son conducteur, un Algérien, a été arrêté sur l’autoroute A16 dans le Pas-de-Calais.    

Interrogée sur le projet de loi antiterroriste, destiné à inscrire dans le droit commun certaines mesures du régime de l’état d’urgence, l'ex-collaboratrice de Cécile Silhouette, conseillère de Paris, élue d'Ensemble pour une gauche alternative et écologiste, Clémentine Autain a annoncé sans surprise que son groupe y "sera fortement opposé". 

"L’efficacité [de l’état d’urgence] n’est pas de mise et, dans le même temps, on veut laminer le fondement de la démocratie"


Conservatrice d'e
xtrême gauche, elle considère que l'état d'urgence bouscule "les normes juridiques".

Selon elle et son groupe, il ne va pas "permettre de lutter contre Daech (le groupe Etat islamique)". 

Cette sixième attaque contre des soldats de Sentinelle a ainsi relancé le débat sur le dispositif qui mobilise 7.000 militaires en permanence en France depuis les attentats djihadistes de 2015.

Savoir si, toutefois, la voix de la députée porte au-delà de la Seine-Saint-Denis. 
PoliceA la suite des attentats de Nice et Saint-Etienne du Rouvray, les Français ne croyaient plus à l'état d'urgence, selon une enquête IFOP. En un mois, la part des Français qui faisaient de l'insécurité leur première préoccupation avait été multipliée par trois. Selon la vague d'août du baromètre YouGov pour Le HuffPost et iTélé, ils étaient alors 29% (contre 10% en juillet) à le mettre tout en haut de leur liste. ils semblaient en attente d'une réponse sécuritaire forte bien que dubitatifs sur l'efficacité des dispositifs.

Ministre de la Justice il y a encore deux mois, député PS défait par une candidate de La République en marche lors des législatives, Jean-Jacques Urvoas pense le plus grand mal de l’état d’urgence et a voulu le faire savoir, tandis que son successeur, Gérard Collomb, affirmait devant le Sénat que l’état d’urgence est d’une "grande et profonde utilité".
  
Pour LR, "autant l’état d’urgence correspond à une nécessité dans les temps voisins d’attentats de grande ampleur, autant il faut savoir sortir de ce régime d’exception dont l’intérêt s’amenuise au bout de quelques semaines et qui de surcroît est contraire à l’état de droit qui fonde une démocratie," a déclaré Georges Fenech.

Des associations, des juristes, des autorités indépendantes et l’Eglise catholique s’inquiètent vivement du projet de loi antiterroriste du gouvernement. Quelques jours avant le discours que le président de la République doit prononcer devant le Congrès, lundi 3 juillet à Versailles, une délégation d’associations et de personnalités du réseau "Etat d’urgence/antiterrorisme" a été reçue, vendredi 30 juin, par Emmanuel Macron. Amnesty international, Human Rights Watch ou l’avocat William Bourdon l’ont alerté sur les risques qu’ils voient dans une sixième prorogation de l’état d’urgence – jusqu’au 1er novembre – et surtout dans l’intégration de certaines de ses dispositions dans le droit commun, prévue dans le projet de loi " renforçant la sécurité intérieure et la lutte contre le terrorisme ".
Contrairement aux mesures sur la moralisation de la vie publique ou aux ordonnances sur le droit du travail, cette nouvelle loi antiterroriste ne figurait pas dans le programme électoral d'E. Macron.

Le président Jupiter a choisi entre la sécurité et les libertés.

Des centaines de manifestants à Paris contre l'instauration d'un «état d'urgence permanent» (IMAGES)Le président Macron a annoncé en mai 2017 son intention de prolonger l'état d'urgence jusqu'au 1er novembre.
Le 6 juillet, la nouvelle majorité à l'Assemblée nationale a adopté la sixième prolongation de cet état d'exception, comme un seul homme et cette majorité est supposée représenter l'ensemble de la population...
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"Quatre mois de plus à une large majorité", ose écrire Libération,
mais noter toutefois les fortes abstentions de groupes
Dès l’adoption du projet de loi par le Conseil des ministres, le 22 juin, le Défenseur des droits des citoyens (on en est à défendre leurs droits...), Jacques Toubon, a dénoncé dans Le Monde la "pilule empoisonnée" qu’il instille dans la cohésion nationale, d'autant que le texte crée "des zones de flou", sans "offrir plus de garanties en termes de respect des droits et des libertés que l’état d’urgence"...

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