La date de la convocation judiciaire de Fillon est "de nature à fausser le fonctionnement normal de nos institutions"
Chevènement suspecte l'agenda judiciaire de l'affaire Fillon
Chevènement suspecte l'agenda judiciaire de l'affaire Fillon
Alors que la justice refuse de s'imposer une trêve électorale, l'ancien ministre de la Défense de Mitterrand est "inquiet pour l'avenir de la démocratie".
Le socialiste Jean-Pierre Chevènement dénonce l'agenda judiciaire du 'Penelopegate' mercredi dans l'Express. Bien qu'il ne valide pas le programme du candidat désigné de la droite républicaine, François Fillon peut compter sur le soutien inattendu d'un défenseur socialiste respecté. "Je suis très inquiet pour l'avenir de notre démocratie (...) je comprends l'état d'esprit de ceux que choque la convocation judiciaire du candidat de la droite à deux jours de la clôture des parrainages", affirme-t-il, puisqu'en effet l'ancien premier ministre est convoqué par les juges le 15 mars en vue d'une mise en examen annoncée et médiatisée. "La date de cette convocation est de nature à fausser le fonctionnement normal des institutions et je m'alarme des conséquences que cela pourrait avoir", déplore Jean-Pierre Chevènement.
"L'étroit concubinage de la justice et des media"
Il a "entraîné la désuétude du secret de l'instruction et de la présomption d'innocence," insiste Jean-Pierre Chevènement
"Je crains qu'une partie de ces électeurs n'accepte pas ce glissement vers ce qu'on appelle 'le gouvernement des juges' ", insiste l'ancien ministre de l'Education nationale.
La publication, dimanche dernier dans le Journal du dimanche, des procès verbaux des auditions des différents protagonistes, l'indigne particulièrement. Il se souvient d'une de ses tribunes parue "il y a une dizaine d'années" dans Le Monde: "L'étroit concubinage de la justice et des médias a entraîné la désuétude du secret de l'instruction et de la présomption d'innocence, le tribunal devenant bien souvent le pilori". "Je ne changerai pas un mot aujourd'hui", assure l'ancien ministre de l'Intérieur.
La publication, dimanche dernier dans le Journal du dimanche, des procès verbaux des auditions des différents protagonistes, l'indigne particulièrement. Il se souvient d'une de ses tribunes parue "il y a une dizaine d'années" dans Le Monde: "L'étroit concubinage de la justice et des médias a entraîné la désuétude du secret de l'instruction et de la présomption d'innocence, le tribunal devenant bien souvent le pilori". "Je ne changerai pas un mot aujourd'hui", assure l'ancien ministre de l'Intérieur.
"Ma réflexion porte sur le fonctionnement de notre démocratie: la République, c'est d'abord le suffrage universel et la sérénité avec laquelle les citoyens doivent pouvoir s'exprimer", poursuit Chevènement. Et de plaider que, face au score important que devrait réaliser le Front national, "chacun devrait (s')imposer un minimum de déontologie et de sens des responsabilités".
Il est juste étrange que Chevènement soit le seul à gauche à exprimer un raisonnement de probité.
Il est juste étrange que Chevènement soit le seul à gauche à exprimer un raisonnement de probité.
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