lundi 20 février 2017

La dette publique plombe la France, menaçant son indépendance et l'avenir de ses enfants

La dépense publique, singulièrement sociale, sujet tabou des candidats comme des bénéficiaires

La dette publique atteignait 98,4% du PIB en septembre 2016

L'Institut national français de la statistique et des études économiques (Insee) a rendu public, vendredi 30 septembre, le montant de la dette publique française au deuxième trimestre 2016. Elle s'établit à 2.170,6 milliards d'euros, soit 98,4 % du produit intérieur brut. Une ardoise qui ne cesse de s'allonger depuis 40 ans.


2.170,6 milliards d'euros, c'est le montant de la dette de la France au deuxième trimestre 2016. Soit 98,4 % du produit intérieur brut (PIB). Le gouvernement tablait sur 96,1 % cette année, mais l'Etat emprunte toujours plus pour ses dépenses.

La dette française a doublé en 10 ans, et cela ne semble pas prêt de s'arrêter. Car la majorité de cette dette provient des prêts à long terme. Or, l'argent n'a jamais été aussi bon marché : les taux obligataires à long terme sont proches de 0. Et il ne peuvent qu'augmenter à l'avenir.

Mais que se passerait-il si ces taux augmentaient ? 
L'Agence France Trésor a chiffré l'impact budgétaire d'une hausse ne serait-ce que de 1 % du coût de la dette, à 2,2 milliards d'euros la première année, puis 5 milliards la deuxième, et 10 milliards au bout de cinq ans.

Plus inquiétant encore, le poids de la dette sociale continue d’augmenter : 2,3 milliards d'euros de plus au deuxième trimestre. La dette sociale est celle qui finance la protection sociale des Français et assimilés (santé, retraite, famille et chômage).
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Contrairement à la dette de l'Etat, la dette sociale est vouée, en théorie, à disparaître, car elle fait partie des frais courants. Le gouvernement a promis de résoudre le trou de la sécurité sociale dès l'année prochaine.


Les 4 chiffres alarmants de la dette publique française

L'Insee a encore dissimulé la vérité le vendredi 23 décembre 2016, en annonçant une légère baisse de la dette publique au troisième trimestre, à 2160,4 milliards d'euros, soit 97,6% du PIB, il tentait de nous tromper, car la situation ne cesse en fait de se dégrader.

2160,4 milliards d'euros

C'estle niveau de l'endettement du pays à la fin du troisième trimestre 2016, selon l'Insee. Ce chiffre est en baisse de 10,3 milliards par rapport au trimestre précédent. Rapportée à la richesse nationale, cette dette de l'ensemble des administrations publiques, mesurée selon les critères de Maastricht, atteint 97,6% du Produit intérieur brut (PIB), contre 98,4% à la fin du deuxième trimestre de l'année. La France emprunte toujours plus sur la première moitié de l'année, ce qui augmente rapidement son endettement, avant que celui-ci ne reflue mécaniquement sur la seconde moitié, si bien qu'on peut donner à croire que la politique gouvernementale porte ses fruits, jusqu'à juin 2017. A la fin du troisième trimestre 2015, la dette avait ainsi baissé de 2,2 milliards d'euros par rapport au trimestre précédent. C'était 0,8% de plus que le dernier reflux enregistré...

0,7%

C'est le taux à 10 ans auquel emprunte la France ces derniers jours. C'est plus qu'il y a quelques semaines -il a baissé jusqu'à 0,03% en septembre. Mais largement moins élevé qu'avant la politique monétaire accommodante mise en place par la BCE. L'Allemagne, elle, emprunte sur la même période à 0,4%.

96% du PIB

C'est la part de la dette publique française ramenée au PIB l'année prochaineselon le projet de loi de Finances pour 2017, après 96,1% cette année. Certes, ce serait la première fois depuis 10 ans que la courbe repartirait très légèrement à la baisse. Mais les astuces comptables utilisées par le gouvernement pour boucler son budget 2017, ainsi que les hypothèses optimistes sur lesquelles il a été construit, rendent sceptique sur le scénario de Bercy prévoyant un déficit public à 2,7% en 2017, et donc un reflux de la dette. D'autant qu'entre-temps l'élection présidentielle aura rendu presque automatiquement caduques les prévisions de l'année prochaine.

2.000 milliards d'euros

C'est la barre symbolique que Hollande a pulvérisée en laissant la dette française s'envoler. Alors que la dette hexagonale était de 12% du PIB en 1974, 20% en 1981, 50% en 1994, elle atteignait 60% en 2002, la limite fixée par le Pacte de stabilité, et n'est jamais redescendue ensuite. En 2003, elle dépassait le niveau déjà pharaonique de 1.000 milliards d'euros -même si ce niveau semble dérisoire aujourd'hui.

2160,4 milliards d'euros, c'est désormais le montant de la dette publique de la France au troisième trimestre 2016, selon les données publiées par l'INSEE.

L’ancien patron de BNP Paribas repart à la charge contre la dette publique

Michel Pébereau met en garde contre le peu d’intérêt des candidats à la présidentielle pour le problème de la dette publique
Il reprend le combat, onze ans après un premier rapport dénonçant le poids de la dette publique dans une note publiée par l’Institut de l’entreprise, dont il est président d’honneur. L’ex patron s’inquiète de voir que "la situation alarmante de nos finances publiques est presque absente du débat présidentiel".

Alerte sur l'état de nos finances publiques

Jugeant que les déficits persistants et le poids colossal de la dette (près de 2.200 milliards d’euros) affectent "notre influence internationale et notre indépendance", ce citoyen vigilant prévient que la France est en passe d’être en 2017 "avec la Grèce, le seul pays en situation de déficit excessif".

Après des années de hausse des dépenses, financées par la dette mais aussi la fiscalité, le rapport juge que "le consentement à l’impôt des citoyens a atteint ses limites".

Pour éviter de voir la dette grossir encore et toujours, et face au risque de voir les taux d’intérêt remonter, le 'think tank' l’Institut de l’entreprise préconise une vigoureuse politique de coupe dans les dépenses publiques qui devra être "immédiate, transversale et pérenne".
Cette réduction doit être engagée "dès les premiers jours du prochain quinquennat", insiste Michel Pébereau. Elle devra être partagée par l’État, les collectivités et la Sécurité sociale avec pour objectif de ramener "le niveau de la dépense publique française de la moyenne européenne, à environ 50 %" de la richesse nationale.

Alors que les dépenses publiques pèsent actuellement autour de 57 % du produit intérieur brut, cela revient donc à trouver plus de 150 milliards d’euros d’économies ! Un chantier évidemment titanesque à l'encontre duquel s'oriente le programme de Benoît Hamon qui a ressorti le vieux projet de revenu universel d'existence, utopique et surtout onéreux.

L’Institut de l’entreprise ouvre des pistes soutenues par des cercles de réflexion libéraux.

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L’État est appelé à réduire "significativement" ses dépenses notamment par "la maîtrise de sa masse salariale" et "la conduire déterminée de réorganisation" en profitant notamment "des économies rendues possibles par les informatisations du passé et la révolution numérique".

Le rapport estime "indispensable" de réduire également le "millefeuille territorial" afin de juguler la hausse des dépenses, notamment celle de la masse salariale.

La sécurité sociale et l’assurance-chômage devraient également procéder à des changements radicaux. Le rapport estime ainsi possible d’aller plus loin en matière de recul d’âge de la retraite ou de durcir davantage "la durée et le taux de remplacement de l’indemnisation pour l’assurance-chômage".

Pour faire accepter ces réformes peu populaires, Michel Pébereau estime nécessaire que le futur président s’engage dès sa campagne sur une trajectoire exigeante de finances publiques.
La mise en œuvre serait ensuite organisée par une "une grande conférence nationale sur les finances publiques" et son suivi organisé afin que chacun puisse en mesurer les enjeux et les résultats. Avec l’idée, insiste Michel Pébereau de faire partager un "objectif clair : nous devons renoncer à notre préférence pour la dépense publique".

Or, Mélenchon veut relâcher la bride de la dette publique au moyen d'une vaste relance budgétaire qui ramènerait la dette à 87 % du PIB.

Alors que la France est restée en 2016 le pays le plus dépensier d’Europe après la Finlande, avec 1 260 milliards d’euros de dépenses publiques (56,5 % du PIB, contre 48 % en moyenne dans la zone euro), Benoît Hamon remporte sans conteste la palme du candidat le plus dépensier. 
Sa proposition d’instaurer un revenu universel d’existence pour tous – une augmentation dans un premier temps de 10 % du RSA à 600 euros dès 18 ans, suivi dans un deuxième temps par une extension à toute la population d’un versement mensuel de 750 euros – coûterait la bagatelle de 300 à 400 milliards d’euros. C’est l’équivalent du budget de l’Etat. Quand on aborde la question du cadrage budgétaire, son entourage répond qu’il faut "penser hors du cadre." Populiste, mais inepte.

2 commentaires:

  1. On ne parle que de réduire les dépenses (en fait de l'austérité) et jamais d'augmenter les recettes ! Rappelons nous qu'il n'y a pas si longtemps, le taux élevé de la TVA était de 33 %, la tranche la plus élevée de l'impôt sur le revenu était de 60 % et celle de l'impôt sur les sociétés était de 50 %, souvenons nous que les exonérations de cotisations sociales (Fillon, …) n'existaient pas et coûtent aujourd'hui des dizaines de milliards chaque année au rentrées fiscales. Bref, quand l'état ne sait plus faire rentrer l'impôt (ou ne veut plus !) alors il instaure l'austérité et la "casse" du modèle social. CQFD

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  2. Echo Noemieoctobre 31, 2019

    Moins d'impôt, c'est plus de pouvoir d'achat et une incitation à la relance de la demande, donc de l'économie. CQFD ?

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